Le Collectif identitaire liégeois change de nom pour devenir l'association Valeurs Nationales

RésistanceS Observatoire belge de l'extrême droite | Vendredi 10 avril 2020 à 12 : 25  | Suite à la réaction de Leticia Knevels, cet article a été revu et actualisé le mardi 14 avril 2020 à 18:32]



Leticia Knevels lors de la campagne électorale de Nation pour le méga-scrutin du 26 mai 2019. Depuis, elle a quitté ce mouvement et vient de fonder en toute discrétion l'asbl Valeurs Nationales © DR.

RÉVÉLATIONS – L'extrême droite francophone de Belgique reste totalement fracturée depuis son échec total aux dernières élections. Ce qui n'empêche pas ses représentants de rester actifs. Ils préparent même déjà le prochain scrutin de 2024, voire même un retour anticipé aux urnes. Dans ce bric-à-brac politique, le Collectif identitaire liégeois change de nom pour devenir l'association Valeurs Nationales. Sa dirigeante est l'ex-présidente du Mouvement Nation dans la Cité ardente - RADIOSCOPIE 

Complètement défaite au méga-scrutin du 26 mai de l'année dernière, la droite nationale-libérale populiste et l'extrême droite francophone se sont depuis complètement atomisées. La dissolution du Parti Populaire (PP), ordonnée juste après les élections par son président-fondateur, l'avocat d'affaires carolo-bruxellois Mischaël Modrikamen, a donné lieu à l'apparition de pseudopodes autonomes et microscopiques (Rassemblement Populaire, rebaptisé ensuite en Identitaire & Démocrate, Rassemblement wanzois, En Mouvement) ou à la migration de plusieurs de ses cadres dans les rangs des Libéraux Démocrates (LiDém), successeurs des Listes Destexhe. Le cartel pré-électoral formé par le parti AGIR (fondé en 2017 par le « canal historique » du Front national belge), le Parti des pensionnés et une section entière du PP, celle de Ath-Tournai-Mouscron, n'a pas survécu. Idem pour la « coordination patriotique » (devenue informelle) formée autour du Mouvement Nation, avec les survivants du groupuscule Nouvelle Wallonie alternative (NWA), le renfort matériel du président-fondateur (et unique réel membre) de l'Union Civique Démocratique (UCD) et le soutien politique du Mouvement conservateur (MC), fondé par Adrien Jassogne, un ancien policier belge exilé à Budapest d'où il dirige un réseau belgo-hongrois de soutien au premier ministre, le très nationaliste-libéral Viktor Orban , et Valérie Appeltants, l'ex-cheffe de la section de Visé du Parti populaire qui avait révélé, en août 2017, une tentative de putsch interne, avec la complicité de l'avocat belge de Marine Le Pen.

Dans le Mouvement Nation, les tensions internes existantes bien avant le 26 mai 2019 se sont exacerbées lors du bilan de son énième échec électoral. Nation se présente pourtant depuis sa création, il y a maintenant plus de 20 ans, comme étant « l'unique opposition, la seule alternative ». En septembre passé, il s'est totalement fracturé en deux parties égales, avec le départ de ses dissidents internes. En décembre, ces derniers lancent alors une nouvelle formation politique, le Parti National Européen (PNE). Dans un premier temps, ce PNE va recevoir le soutien de La Droite conservatrice (DC), le nouveau nom du Mouvement conservateur de Jassogne (depuis écarté) et Appeltants, de la quasi totalité de la section liégeoise de Nation (la plus structurée et active du mouvement) à la base de la création, autour de sa désormais ex-présidente, Leticia Knevels, du Collectif Identitaire Liégeois, du microscopique parti Identitaire & Démocrate (ID), du comité « Mouscron en colère » (formé par un des piliers du PNE pour protester contre l'ouverture d'un centre d'accueil pour réfugiés à Mouscron) et du Rassemblement wanzois (RW). Quelques semaines plus tard, la DC, le Collectif Identitaire Liégeois et le RW annoncent le lancement d'un « rassemblement des droites », sans le PNE. Au même moment, trois membres de la direction des Libéraux Démocrates rallient le Parti National Européen, sous l'égide d'une inconnue Alliance pour la Wallonie (APW)

En mars dernier, en toute discrétion le Collectif Identitaire Liégeois (qui dans les faits n'avait réellement développé aucune action concrète), dont le nom avait été annoncé comme provisoire, a changé d'appellation. Désormais ce collectif agira sous les couleurs de l'association Valeurs Nationales (VN). Une asbl à ce nom a été pour cela officiellement fondée par Leticia Knevels avec deux autres anciennes membres et candidates de Nation, Sarah Dumalin (qui fut la tête de liste liégeoise aux élections fédérales de Nation) et Corinne Dupont (la première suppléante aux mêmes élections de la précédente).


Le 25 janvier dernier, Leticia Knevels (veste rouge) devant le local du Parti national européen (PNE), à Gilly, à l'occasion de son congrès de fondation © Front antifasciste liégeois.











Création de Va

Création de Valeurs Nationales
Leticia Knevels (36 ans, de Ans) et Sarah Dumalin (33 ans, de Bressoux), les « bombes de Nation », dixit sur Facebook en octobre passé un dénommé David Mateja, l'un de ses membres, avec Corinne Dupont (54 ans, de Grivegnée), sont les fondatrices légales de Valeurs Nationales. Derrière elles, la petite dizaine de militants du Collectif identitaire liégeois devrait former la base des premiers membres de VN. Créé sous la forme d'une asbl, ses statuts ont été publiés, au Moniteur Belge, le 25 mars dernier. Créé sous la forme d'une asbl, ses statuts ont été publiés, au Moniteur Belge, le 25 mars dernier. Fondée en plein confinement suite à la pandémie du Covid-19, l'annonce au grand jour de la création de cette nouvelle association ne s'est pas encore faite. Pour le moment, aucune trace n'existe sur Internet et ailleurs de Valeurs Nationales.


Son implantation et ses objectifs
Le siège social de cette nouvelle asbl d'extrême droite se trouve au domicile de Corinne Dupont, dans la commune liégeoise de Grivegnée. Ses objectifs sont (repris tels quels dans le Moniteur Belge) « d'aider, d'organiser d'assister et de promouvoir, sous quelques formes que prennent les manifestations de cette aide, l'aide aux citoyens et citoyennes belges dans l'entraide réciproque, la valorisation et la restauration des uns et coutumes nationales et régionales, de leur identité du territoire par un concept fort d'unification citoyenne, en dehors de toute pensée unique et hors schémas politique de récupération ; la défense des valeurs du conservatisme face aux nouvelles problématiques engendrées par les excès du progrès dans un monde en pleine mutation ; encourager le militantisme visant à préserver l'identité francophone en général et wallonne en particulier ; participer et encourager à la protection et à la renaissance de nos valeurs de la protection de nos territoires ... ». Valeurs Nationales se donne encore pour but de pouvoir « aider et assister tous les groupements, associations, personnes morales ou personnes physiques à vocation similaire. »

Pour réaliser ses objectifs, « l'association pourra participer à, promouvoir, organiser, des expositions, vernissages, concerts, soirées payantes, tombolas, collectes tant privées que publiques, conférences, campagnes d'information, manifestations folkloriques, manifestations artistiques, manifestations humanitaires, utiliser tout support numérique, etc... ».


Aide aux personnes démunies
Pour s'organiser sur le terrain, cette association a déjà programmé une assemblée générale ordinaire, le 23 mai prochain. Elle pourrait cependant être remise à une date ultérieure, si le confinement actuel se prolonge. À la date de la publication de cet article, aucune autre activité de cette asbl est annoncée. Vu son objet social et les activités précédentes du trio Knevels, Dumalin et Dupont, il se pourrait qu'elle agisse dans le secteur de l'aide aux personnes démunies. Une activité militante de type philanthropique mise en place déjà, à des fins politiques, par le Mouvement Nation, avec son association « Nation Solidaire » (jusqu'en octobre 2019 connue sous le nom de « Pour les Nôtres - Entraide solidariste »), et le Parti National Européen (PNE), avec l'association « Pour les Nôtres – Mouvement solidariste ». En décembre passé, Knevels, Dumalin et Dupont avaient organisé, à Liège, une action d'aide à des SDF, au nom du Collectif Identitaire Liégeois et en compagnie d'Olivier Balfroid, le président du PNE, lui aussi un ancien de la direction de Nation.

Un trio de femmes à la tête de l'association
L'une des singularités de cette nouvelle asbl est qu'elle est composée exclusivement de femmes. Ce qui confirme l'observation du Réseau de recherche, d'information et de documentation antifasciste (RIDAF) sur l'implication, de plus en plus importante, de jeunes et moins jeunes femmes au sein de la direction de groupes et de partis d'extrême droite. Un phénomène actuel qui est bien différent des décennies précédentes où le machisme était la règle dans ce milieu politique. Ce qui empêchait les femmes d'extrême droite de s'imposer. 

Les postes de direction de l'asbl Valeurs Nationales ont été distribués ainsi : Leticia Knevels présidente, Sarah Dumalin secrétaire et Corinne Dupont trésorière.

Affiches électorales de Nation pour le scrutin de 2019. Depuis, ses trois candidates ont fait défection. D'abord pour rejoindre le Parti National Européen (PNE), puis fonder, en décembre 2019, le Collectif identitaire Liégeois et, en mars 2020, l'association Valeurs Nationales.


Pourquoi avoir créé cette asbl ?
La décision de la création de cette énième association s'est faite au moment où l'extrême droite francophone est traversée par une guerre interne sans limites. Depuis la dissolution du Parti populaire (PP) en juin et l'implosion du Mouvement Nation en septembre dernier, nous observons un retour à l'« ère groupusculaire » des années 1970-1980. 

Entre l'échec total aux élections du 26 mai 2019 et le développement de la pandémie du Covid-19 en Belgique, une course poursuite s'était enclenchée au sein des restes de l'extrême droite wallonne. L'enjeu : s'accaparer son leadership en vue des élections de 2024 ou d'un possible retour anticipé aux urnes. Dans ce cadre, Leticia Knevels veut pouvoir s'imposer dans le bric-à-brac politique que représente la mouvance nationaliste-identitaire. Avec une association structurée et légale, le rapport de force, en cas de négociation pour se partager avec d'autres les circonscriptions électorales, pourrait lui être avantageux. 


Premier engagement au sein de Pegida
La présidente-fondatrice de Valeurs Nationales est connue pour ses ambitions politiques personnelles : comme la majorité des têtes de listes d'extrême droite, elle rêve d'être élue députée. Pour les fanas wallons des Le Pen et des Salvini, il y existe également une possibilité en Wallonie au regard des succès électoraux de l'extrême droite en Flandre, en France, en Allemagne ou encore en Italie. Cette situation est l'une des causes des tensions internes actuelles. Une véritable « guerre des places » pour les élections se livre en permanence.

Lorsqu'elle se présente pour la première fois aux élections comme tête de liste de Nation aux communales d'octobre 2018, dans sa commune, à Ans, près de Liège, Leticia Knevels est une parfaite inconnue. Avec elle, le Mouvement Nation y obtient juste un peu plus de 2 %, ce qui représente un bon score pour ce groupuscule électoral. Mais l'adhésion de Knevels à ce dernier n'est pas son premier engagement à l'extrême droite. C'est en 2016, qu'elle débute réellement en politique en contactant Joseph Franz. Elle s
ouhaite alors s'engager dans « la lutte contre l'islamisation » et ce dernier est justement à Liège l'un des principaux maillons de ce combat. Joseph Franz est de plus une vieille figure de l'extrême droite wallonne : dans les années 1960, il a été membre de Jeune Europe de Jean Thiriart, du Centre des étudiants nationalistes (CEN), puis ensuite du Front de la Jeunesse (FJ), du Cepic (l'aile de la droite conservatrice du Parti social-chrétien, le cdH de l'époque) et enfin l'un des dirigeant du Front national (FN). À Liège, en 2016, Franz est alors toujours le meneur du Parti des pensionnés (issu d'une scission du FN belge). Avec Lionel Baland, un journaliste indépendant d'extrême droite, il est également le responsable de la branche liégeoise des Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident (Pegida), un mouvement nationaliste fondé en Allemagne. Leticia Knevels souhaite rejoindre Pegida. Joseph Franz va lui proposer de participer à une manifestation à Anvers, en avril 2016contre les musulmans organisée par Pegida-Vlaanderen. Par l'entremise de Franz, Knevels rencontre sur place des dirigeants du Vlaams Belang. Elle est totalement séduite.

En mai 2017, Joseph Franz avec son Parti des pensionnés signe un accord électoral avec le Mouvement Nation dans le but de créer une « Coordination patriotique ». C'est l'occasion pour Leticia Knevels de rencontrer une nouvelle structure d'extrême droite. Elle deviendra bien vite une des fidèles et proches de son président, Hervé Van Laethem. Ce qui lui permet d'avoir une ascension rapide dans ses rangs entre 2017 et septembre 2019. Et de susciter des jalousies internes auprès d'autres femmes du mouvement.


Leticia Knevels et Sarah Dumalin avec Alain
Escada (ex-FNB et président de Civitas) lors
d'une rencontre de l'extrême droite en France
en octobre 2019 © DR.
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Un bon carnet d'adresses
Durant sa courte période dans les rangs de Nation, Leticia Knevels a pu rencontrer des « personnalités » et des « vedettes » importantes de l'extrême droite française lors de déplacements outre-Quiévrain : Jean-Marie Le Pen, le président-fondateur du Front national, Alain Escada, un ancien membre de la direction du Front Nouveau de Belgique (FNB) et depuis président de l'Institut Civitas (bras-politique de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X des traditionalistes nationaux-catholiques maurrassiens), Thomas Joly, le président actuel du Parti de la France (PdF), Vincent Vauclin, le fondateur de La Dissidence française, Pierre Sidos, le leader historique de l’Œuvre française, Alain Soral, le dirigeant-fondateur d'Égalité & Réconciliation et mentor idéologique de Dieudonné, Serge Ayoub, dit « Badskin », ex-leader d'un groupe de naziskins et actuel président d'un club de motards radicaux, et encore Les Brigandes, un groupe de rock identitaire animé par un groupuscule connu sous le nom de la Communauté de la Rose et de l’Épée, décrite comme étant une véritable secte.

Force est de constater qu'en un laps de temps très court, Leticia Knevels a bien fait grossir son carnet d'adresses politiques. Elles lui seront certainement utiles en perspective des élections à venir auxquelles l'association Valeurs Nationales participera d'une façon ou d'une autre. Seule ou dans un cartel électoral.


Ses liens avec La Droite conservatrice
Leticia Knevels est en contact régulier avec Valérie Appeltants (50 ans). Elles se fréquentent depuis la conférence avortée, en février 2019, à Verviers de Theo Francken, l'ex-secrétaire d'État fédéral N-VA à l'asile et à la migration, qu'avait organisé Valérie Appeltants, avec Adrien Jassogne. Le Mouvement Nation conduit par son secrétaire général de l'époque, Olivier Balfroid, et sa présidente liégeoise, Leticia Knevels, y était venu apporter main forte face aux contre-manifestants présents. Après cette conférence, Appeltants a fondé le groupe « Freedom pour la Wallonie », et avec Jassogne, le Mouvement conservateur (MC). Pour les élections du 26 mai dernier, Appeltants et Jassogne ont appelé à voter pour Nation en Wallonie et le Vlaams Belang à Bruxelles. Lors de la création, en décembre 2019, d'un premier cartel politique autour du Parti National Européen, Leticia Knevels et Valérie Appeltants se sont à nouveau rapprochées. 

Les liens entre ses deux dirigeantes d'extrême droite sont depuis très solides. Comme le montre la lecture des statuts de l'asbl Valeurs Nationales : mot pour mot, ils sont identiques à ceux de l'asbl La Droite conservatrice, dont les actes de fondation ont été publiés au Moniteur Belge le 16 mars dernier. Juste quelques jours avant ceux de l'asbl de Knevels. Le responsable des formalités légales des deux associations est par ailleurs la même personne, Robert Bouchy, un ex-avocat liégeois qui fut radié à vie, il y a quelques années, du Barreau.


Leticia Knevels, le 6 mars dernier, avec
Salvatore Nicotra, le président-
fondateur d'AGIR, lors d'une soirée
de ce parti fondé par l'ex-FN belge © DR.
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Rapprochement avec le parti AGIR (ex-FN belge)
Outre ses liens forts avec La Droite conservatrice de Valérie Appeltants, Leticia Knevels a également tout récemment scellé des liens politiques avec le parti AGIR, fondé en 2017 pour succéder au FN belge. Le contact a été établi via l'entremise d'un avocat bruxello-liégeois lié à Robert Bouchy.

Le vendredi 6 mars dernier, ensemble, ils participent ainsi à une « soirée dîner » organisée à Fleurus, près de Charleroi, par Salvatore Nicotra, le président-fondateur d'AGIR. Au menu : des « boulets sauce tomate ou à la liégeoise ». Cette soirée a semble-t-il épaté Leticia Knevels qui y a découvert un parti qu'elle ne connaissait pas du tout ou alors en avait une image totalement déformée à l'époque de son militantisme dans les rangs de Nation. Plus de 60 personnes s'étaient inscrites au repas boulets, renforcées par la venue pour prendre un verre après le repas, d'une vingtaine d'autres ex-frontistes pour la plupart. Knevels a pu y rencontrer des militants de la cause nationaliste et identitaire qu'elle ne connaissait pas jusqu'à présent. Ce soir-là, elle s'est bel et bien rendue compte que Nation n'était pas « l'unique opposition, la seule alternative  ».

Cette nouvelle rencontre pourrait déboucher sur un nouveau cartel politique, cette fois-ci entre AGIR et Valeurs Nationales, qui serait suivi par un rapprochement possible avec La Droite conservatrice. Un cartel de plus. Sans doute tout aussi éphémère que le Rassemblement des droites, le « Rassemblement Populaire Wallon » (sic) autour du Parti des pensionnés ou l'ex-Coordination patriotique qu'avait tenté d'établir, dès 2017, le Mouvement Nation. Avant l'annonce d'éventuelles élections anticipées ou celles prévues à l'agenda politique en 2024, la toute jeune association Valeurs Nationales attend le déconfinement pour enfin annoncer publiquement sa création. Mais cela, c'était avant la publication de l'article de RésistanceS dont vous terminez ici la lecture. En primeur, il vient de révéler au grand jour et avant ses fondatrices, l'existence de cette nouvelle association.


ALEXANDRE VICK

RésistanceS  Observatoire belge de l'extrême droite

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© Journal de RésistanceS | asbl RésistanceS | N° 478574442 | Bruxelles | Vendredi 10 avril 2020