RésistanceS | Observatoire belge de l'extrême droite | Lundi 25 avril 2016 / Modif. Mardi 26 avril 2016 | Article traduit du blog flamand Verzet
INFO
EXCLUSIVE – Il
nie tout contact avec l'extrême droite. Ce samedi à Anvers,
« Pegida Vlaanderen » défilait. Identifiés par Verzet,
notre partenaire flamand, des néonazis manifestaient pourtant avec
ce mouvement anti-musulmans. Dont des Autonome nationalisten et de
l'Aryan
Strikeforce Netherlands – Flanders, le nouveau groupe de Blood &
Honour-Combat 18 (« Combat Adolf Hitler »)
-
RADIOSCOPIE
A
l'occasion de son défilé anversois de ce samedi, tout comme Verzet
l’a fait, le journal Gazet
van Antwerpen
(GvA),
sur deux pages consacrées à Pegida Vlaanderen, a mis l’accent sur
les connections de ce mouvement avec le Vlaams Belang et le Voorpost.
Le premier est le parti d'extrême droite flamand bien connu, le
second est un « groupe
d'action nationaliste »
pur et dur qui en fut l'un de ses fondateurs en 1978. Pegida
Vlaanderen est quant a elle, la section flamande
des « Européens patriotes contre l'islamisation de
l'Occident » (Patriotische
Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes,
soit les initiales PEGIDA),
un mouvement apparu en Allemagne en 2014 et qui depuis lors s'est
développé dans d'autres pays.
Vlaams Belang et Voorpost
Concernant les liens de
Pegida Vlaanderen avec l'extrême droite, Kristof De Smet, son
porte-parole, les a démenti dans le quotidien flamand par une
pirouette autour d'un aveu: « J’ai moi-même été actif
au sein du Vlaams Belang à Heist-op-den-Berg. Je faisais partie de
la direction locale du parti. Mais quand je suis devenu porte-parole
de Pegida Vlaanderen, j’ai renoncé à mon mandat. Je trouvais que
les deux fonctions ne pouvaient pas être combinées ». Si
l’affirmation est correcte, il n’a cependant jamais motivé
politiquement le « ne pouvaient pas être combinées ».
Lors
de sa démission comme membre de la direction du VB de cette petite
commune, Kristof De Smet affirme l'avoir quitté car il avait « trop
à faire » avec ses activités au sein de Pegida.
L'article
de Gazet van Antwerpen informe aussi de ses liens avec le
groupe Voorpost. Il est écrit : « Tout qui souhaite
soutenir financièrement Pegida Vlaanderen peut, selon le site web,
verser de l’argent sur le compte de Huizen van Vlaamse
Solidariteit, une organisation de bienfaisance qui fonctionne au sein
du Voorpost. Les numéros de comptes sur les sites du Voorpost et de
Pegida Vlaanderen sont identiquement les mêmes ». Kristof
De Smet déclare alors pour couper court : « Cela doit
encore être modifié. Pegida Vlaanderen dispose depuis un mois et
demi de son propre numéro de compte bancaire. Nous sommes des
organisations totalement différentes ». L'information de
défense est fragile.
En effet, sans le soutien logistique du
Voorpost, Pegida Vlaanderen n’existerait pas, et encore moins sans
le consentement de Filip Dewinter, le chef du Vlaams Belang en
général, de sa tendance radicale en particulier. Une tendance
composée notamment de militants flamands membres à la fois du VB et
de Voorpost.
Pegida
et extrême droite, c'est kif-kif
« Selon
nos homologues de l’Anti-Fascistisch Front (AFF), Pegida n’est
rien de plus qu’un mouvement fasciste de demi et de vrais
néonazis », poursuit Gazet van Antwerpen. Que
Pegida soit un « mouvement fasciste de demi- et de vrais
néonazis » ne correspond pas non plus. Par contre, Pegida
ne voit aucun problème à ce que des néonazis défilent dans ses
manifestations de rue.
Le
journal Gazet van Antwerpen met en avant une photo que Verzet
/ AFF avait déjà publiée. Elle montre Kristof De Smet, dans un
café, avec Tomas Boutens, le leader du groupe BBET, dissidence
violente de Blood and Honour [voir les
articles
de RésistanceS.be sur BBET ici],
ainsi que son amitié Facebook avec le néonazi gantois Marc P. A ce
sujet, le dirigeant flamand de Peigna avouera ce samedi dans les
colonnes de GVA : « J’ai en effet rencontré quelques fois
Tomas Boutens lors de manifestations. Après une de celles-ci,
nous avons atterri au café, et des photos ont été prises. À ce
moment-là, je ne savais pas qui était exactement Tomas Boutens ».
Ceci
est bien entendu difficilement vérifiable. Mais Kristof De Smet est
fort peu crédible lorsqu'il dément que Pegida est lié au Vlaams
Belang. Il déclare : « Lors de la manifestation
d’aujourd’hui aucun mandataire du Vlaams Belang ne prendra la
parole ». C’est correct, mais ce que Kristof De Smet ne
dit pas, et que le journal Gazet van Antwerpen n’écrit pas
non plus, c’est que lors des deux dernières manifestations de
Pegida, ce ne sont pas moins de quatre membres du parti d'extrême
droite flamand qui avaient pris la parole : le président du
Vlaams Belang Tom Van Grieken, le 16 novembre 2015, Hilde De Lobel,
Chris Janssens et Filip Dewinter, le 9 janvier de cette année.
Autonome nationalisten, Hitler et Aryan Strikeforce
À
propos de la présence de néonazis lors d'actions publiques de
Pegida Vlaanderen, le journal antifasciste Verzet
l'avait
déjà
révélé, à plusieurs reprises, il y a deux ans d'abord, l’année
passée ensuite. Ce samedi, cela a été à nouveau le cas. A ce
propos, dans GvA de ce samedi 23 avril, Kristof De Smet a affirmé :
« Nous
ne pouvons simplement pas empêcher ce genre de personnes de
participer à nos manifestations. Nous tenons cependant un peu à
l’œil qui est là au départ, mais si des personnes se joignent au
cortège en cours de route, nous ne pouvons rien faire ».
Et
qui se pavanait ce même samedi sur la place anversoise Henrik
Conscience, avant le départ de la manifestation de Pegida ?
Lieven Vanleuven, connu aussi sur Facebook sous le nom de « Jeanke
Smets », un des piliers du groupuscule néonazi des Autonome
Nationalisten Vlaanderen (ANV) que RésistanceS.be avait repéré, le
27 mars dernier, lors des incidents violents à la Bourse de
Bruxelles commis par des hooligans néonazis [voir
notre article : L'extrême
droite au coeur des incidents à la Bourse ce dimanche].
Il était déjà devenu une « star médiatique » depuis
son attaque contre la journaliste de la VRT Danira Boukhriss. Quand
fut faite cette agression ? Durant la manifestation de... Pegida
à Gand, l’année passée, où Vanleuven défilait avec ses amis du
mouvement NATION. RésistanceS.be et Verzet
avaient
démasqué, en janvier dernier, le même Lieven Vanleuven comme
quelqu’un qui aime se balader avec le portrait d’Adolf Hitler
dans un cadre nostalgique. C'était notamment à
l'occasion de la fête païenne du Solstice d'hiver organisée par
« ses camarades » du mouvement des Nationalistes
autonomes de Wallonie [voir
ici].
Ce
samedi à Anvers, d'autres nervis néonazis des ANV étaient encore
présents au défilé de Pegida. C'est le cas du chef-dirigeant
des ANV - et repris
de justice - Christian Berteryan. En contact avec les
francophones de NATION, les ANV le sont aussi avec la section
flamande et hollandaise de l’Aryan Strikeforce (AS), le nouveau nom
de Blood and Honour- Combat 18 (B&H-Combat Adolf Hitler).
L’un de ses membres s’affichait même ouvertement avec un t-shirt
de l'AS durant la manifestation, à quelques mètres du porte-parole
de Pegida Vlaanderen, alors interviewé par la chaine de télévision
VTM (voir notre illustration ci-dessous).
Un
autre néonazi présent sur la place Hendrik Conscience était
reconnaissable avec sur son crâne un tatouage représentant le
« soleil noir » nazi. Pour rappel, d’après Kristof De
Smet, Pegida Vlaanderen tient « un
peu à l’œil qui est là au départ »
de ses cortèges. L’accent est clairement mis sur le « un
peu »
(sic).
VERZET / AFF
Traduction : Chris Verboom / Adaptation française : Simon Harys / RésistanceS | Observatoire belge de l'extrême droite
> La version en néerlandais de cet article de VERZET / AFF a été publiée ce même lundi 25 avril 2016 sur son blog d'information quotidien. VERZET / AFF est le principal partenaire de RésistanceS en Flandre.
Pour lire l'article en néerlandais voir ici
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© Verzet / AFF – Traduction et version française : RésistanceS | Bruxelles | Lundi 25 avril 2016 |
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