Qui sont les organisateurs de la « Marche sur Bruxelles » interdite de ce dimanche ?

RésistanceS Observatoire belge de l'extrême droite | Jeudi 12 septembre 2019

Sur cette photo prise à Anvers au mois de juillet, se trouvent les initiateurs du rassemblement de ce
dimanche à Bruxelles, interdit depuis – Photo réseau social – Archives RIDAF.
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ENQUÊTE – Une manifestation de l'extrême droite flamande était prévue dans la capitale ce 15 septembre. Les autorités de la ville de Bruxelles l'ont interdite. Des militants nationalistes flamands annoncent qu'ils y  viendront tout de même. Des risques de violence sont dès lors possibles. Mais qui sont les initiateurs de cette « marche brune » ? – PORTAIT D'UNE MOUVANCE TRÈS RADICALE LIÉE AU VLAAMS BELANG

Dimanche prochain à 14 h, sur la place d'Espagne, à la sortie de la gare de Bruxelles-central, plusieurs groupes flamands d'extrême droite se sont donnés rendez-vous via le réseau social nord-américain Facebook. Dans le cadre d'une « Marche sur Bruxelles » pour protester contre l'écartement du Vlaams Belang, le parti d'extrême droite flamand, de la constitution du futur gouvernement nordiste.

Cette marche se veut la suite de celle qui défila, toujours à Bruxelles, contre le Pacte de migration dit, de façon erronée, de « Marrakech » de l'Organisation des Nations unies. Ce Ce sont le VB et ses structures militantes proches (Voorpost, NSV, Schild & Vrienden...) qui avaient alors mobilisé. À la fin de leur marche, de graves incidents avaient opposé les forces de l'ordre à des nationalistes flamands, parmi lesquels se trouvaient de nombreux hooligans de football et des membres de club de motards. Les actes de violence eurent lieu dans le quartier où sont installées les institutions européennes, comme le relatait un reportage sur place du journal RésistanceS (voir ici).

Cette fois-ci, le Vlaams Belang n'est pas présent parmi les organisateurs de la nouvelle marche. Le parti nationaliste d'extrême droite s'est même dissocié de cet événement qui sur Facebook a déjà rassemblé plus de 1.000 inscrits. Dans la liste de ceux-ci, se trouvent des néonazis qui ne cachent pas leur appartenance idéologique, mais aussi des militants du VB. Rien d'étonnant. Les revendications de cette manifestation sont également celles du Vlaams Belang. Seule leur méthode diffère. Alors qui sont les organisateurs officiels de ladite « Marche sur Bruxelles »? Le journal RésistanceS a mené l'enquête sur la base d'un article de Ton Rennenberg, l'un de ses correspondants en Flandre, publié sur le site du web-journal néerlandophone Apache.

Invitations à la réunion du 7 juillet dernier à Anvers (à gauche) et à la marche prévue avant son interdiction
le dimanche 15 septembre à Bruxelles – Doc. Archives RIDAF.


Le projet de ce défilé a été discuté le dimanche 7 juillet dernier, lors d'une réunion réunissant les responsables de deux groupuscules néonazis flamands, l'ANV et la RWR-Vlaanderen, et la NVU, un groupusculaire parti d'extrême droite hollandais, également néonazi. Cette réunion s'est tenue à Anvers, dans un lieu tenu secret. La probabilité qu’elle se soit déroulée dans le café Den Bengel sur le Grote Markt est grande. En effet, ce lieu avait déjà accueilli les ANV et la NVU, pour une autre rencontre, notamment, avec le Mouvement Nation, un groupuscule francophone « national-solidariste ». La réunion du mois de juillet s'est organisée sur la base de trois axes : « Identité, patriotisme et vision pour l'avenir ».

Une vedette surprise était au centre de cette réunion anversoise, Tomas Boutens, un ancien skinhead néonazi et militaire de carrière qui passa un bon moment en prison pour appartenance à un groupe terroriste. Actif dans un groupe informel - pour le moment – sous l'égide de l'emblème nazi du « soleil noir », selon plusieurs sources, c'est lui qui est le responsable de la « Marche sur Bruxelles » du 15 septembre prochain.

Voici le portrait de ce Tomas Boutens, de son ex-club de moto Mjölnir, du groupe « Soleil noir », des ANV, de la RWR-Vlaanderen et de la NVU.


Tomas Boutens :
l'instigateur principal
Ce n'est pas lui qui s'est chargé des démarches légales pour obtenir l'autorisation officielle de la « Marche sur Bruxelles », mais un de ses « bras-droits », Ken Nuyts. Né le 29 septembre 1990, selon l'une de ses deux pages Facebook, il semble glorifier Boutens et dans la liste de ses amis sur le réseau social se repèrent des affiliés de Mjölnir et de Voorpost, le groupe d'action nationaliste qui participa en 1978 à la création du Vlaams Blok, le nom jusqu'en 2004 du Vlaams Belang.

L'apparition du nom de Tomas Boutens comme initiateur de cette marche constitue une surprise. Effectivement, puisqu'il se tenait en retrait de la politique après sa condamnation, en février 2014, à cinq ans de prison, dont un avec sursis, pour ses activités liées à Bloed Bodem Eer en Trouw (BBET). Fondé au début des années 2000, le BBET est une scission radicale de la « division flamande » de Blood & Honour, le premier réseau international de skinheads néonazis. Proche du groupe Combat 18 (le 18 fait référence à la première et à la huitième lettre de l'alphabet, A et H, soit dans le langage codé des nazis « Adolf Hitler »), BBET se dote d'une publication papier confidentielle, puis d'un site web, qui regorgeaient de racisme, d'antisémitisme, de négationnisme et de glorification du nazisme. À l'époque du BBET, Tomas Boutens, alors toujours militaire de carrière, rédige un manuel de combat : « White Freedom Fighter ». Ce vade mecum à usage interne est entièrement dédié à la lutte armée, avec des informations détaillées sur les armes à feu et les explosifs. Préconisant des actions terroristes, BBET se donne la mission de sauvegarder « la Race blanche » de son « anéantissement ». « Nous irons jusqu'au bout pour protéger le peuple contre les ennemis qu'il connaît aujourd'hui », déclare Tomas Boutens dans une vidéo qui montre également des images d'hommes masqués s’exerçant au tir en pleine nature. Les ennemis, comme précisé dans le document du White Freedom Fighter, sont entre autres les dirigeants du « lobby sioniste et multiculturel ». Tomas Boutens et d'autres activistes au crâne rasé de BBET sont des militaires de carrière à l'Armée belge. En gros, des professionnels de la guerre.

Après une enquête serrée, BBET est visé par des perquisitions, le 7 septembre 2006, dans cinq casernes et dix-huit domiciles privés. Une grande quantité d’armes est découverte. Les policiers mettent encore la main sur des plans visant à assassiner successivement Dyab Abou Jahjah, le leader de l'époque de la Ligue arabe européenne, implantée à Anvers et dont la popularité chez des jeunes des quartiers populaires grandit, et Filip Dewinter, le dirigeant anversois de l'aile radicale du Vlaams Belang. L'objectif des conjurés est, par ses assassinats, de provoquer des troubles sociaux entre les jeunes arabo-musulmans et les nationalistes. BBET croit en la « guerre raciale » à venir (une théorie phobique diffusée dans l'extrême droite depuis les années 1970). Le groupe souhaite surtout la provoquer le plus rapidement possible. C'est la raison pour laquelle les activités subversives du BBET inquiètent fortement les services de renseignements.

Quelques mois après sa première condamnation, Tomas Boutens est condamné aux Pays-Bas à dix mois de prison dans le cadre d'une autre enquête sur un réseau hollandais du nom d'Ulfhednar. Ulfhednar est un énième groupe de néonazis. Sous surveillance depuis 2011, la police intercepte en 2014 une voiture dans laquelle se trouvent Boutens et trois autres néonazis. Dans un sac, la police découvre plusieurs armes à feu : d'un fusil de chasse à canon scié à une kalachnikov, en passant par des munitions de différents calibres, une grenade... Des quatre occupants de la voiture, Boutens sera le plus sévèrement condamné par la justice. Tant son implication est grande ici encore.



Mjölnir : un club de motards païens et néonazis

Au moment du procès de BBET, Tomas Boutens est déjà un passionné de moto. Lorsqu'il quitte la salle d'audience du Palais de justice de Termonde, après le prononcé du jugement, le 7 février 2014, il est attendu par huit membres du club de motards Mjölnir, qui lui font une haie d’honneur. Le Mjölnir MC est un club de bikersqui a ouvert la même année un club à Lommel, une petite ville du Limbourg flamand. Puis, après une opposition du bourgmestre local à cette installation de motards néonazis sur son territoire, il quitte les lieux. Le club Mjölnir s'installe alors dans un hangar à Lierde, en Flandre orientale. Après d'importantes rénovations, le nouveau quartier-général du club sera inauguré le 10 mars 2018, sous le nom d’Odin’s Place. En plus de servir de point de ralliement au club de motards, le hangar de Lierde va accueillir des concerts organisés par des proches de Mjölnir. Aucun groupe de musique du circuit néonazi est au programme, mais ces concerts constituent néanmoins un point de rencontre, allant de l'extrême droite classique aux néonazis les plus folkloriques.

Le choix du nom Mjölnir, pour le club de motards, et d'Odin, pour son local, sont d'inspiration païenne. Dans la mythologie nordique, Mjölnir est le marteau de guerre de Thor, le dieu du tonnerre. Selon la même mythologie, Odin est le dieu du savoir, de la sagesse, de la lutte, de la guerre, de l'au-delà, de la magie, de la médecine et de l'écriture runique. Rien d'étonnant, le paganisme est une des autres passions de Boutens. Pendant qu'il purgeait sa peine de prison pour ses activités au sein du BBET à la prison de Hasselt, il a écrit un livre intitulé « De roep van de Raaf. Noords heidendom door de eeuwen heen » (L'appel du corbeau. Paganisme nordique à travers les âges), un véritable manifeste politico-religieux néopaïen d'orientation nazie.

En mai dernier, la bande de bikers conduite par Boutens a commencé à évacuer le local de Lierde. C'est le MC Blue Angels Central qui l’occupe depuis. Tout en gardant des liens étroits avec le club d'origine de Boutens. Le président du Blue Angels Central était déjà un des membres du BBET. Ensuite, il a fait l'objet de poursuites, tout comme Tomas Boutens, pour commerce d’anabolisants. Il a été déclaré coupable pour ces faits. Le secrétaire du Blue Angels Central et en charge de l'organisation de ses activités musicales est aussi un autre ex-membre de Mjölnir.


« Soleil noir », le nouveau groupe de Boutens ?
Fin du chapitre pour Mjölnir ? Rien n'est moins sûr. À la réunion du 7 juillet dernier à Anvers, Tomas Boutens en était sa vedette. À sa droite, il y avait Wesly Hendrickx des Autonome Nationalisten Vlaanderen et à sa gauche, Constant Kusters de la Nederlandse Volks-Unie. Environ vingt-cinq activistes des ANV, de la RWR-Vlaanderen et de la NVU étaient présents dans la salle, ainsi que des affiliés du MC Mjölnir. A la fin de la réunion, ses participants sont sortis sur la Grand Place de la ville du bourgmestre Bart De Wever pour faire une photo de groupe. Sur cette photographie, deux drapeaux jaune-noir flambant neufs sont brandis. Sur ceux-ci est représenté le symbole NS de la « roue solaire », aussi appelée « soleil noir », avec un lion flamand en son milieu. Tomas Boutens se tient près de l'un de ces drapeaux, tenu par un autre ancien membre de Mjölnir.

L'emblème du soleil noir est composé de douze runes « sig », l'éclair S du logo de la SS, l'élite politico-militaire sectaire du Troisième Reich allemand. Déjà observé chez les Germains et les Vikings, ce symbole est issu de la société secrète mystique qui a fourni au parti national-socialiste hitlérien des théories ésotériques sur la suprématie de la race aryenne. 

Autonome Nationalisten Vlaanderen (ANV) : Hitler pour modèle
Les Nationalistes autonomes flamands font partie du courant « NS » (national-socialiste) venant d'Allemagne qui préconise la création de groupes de « nationalistes libres » pouvant se mettre au « service de la cause », celle de la défense de la race blanche, de manière autonome. Les ANV sont apparus en février 2013, à l'occasion d’une manifestation à Bruges regroupant une vingtaine de néonazis flamands, hollandais et des naziskins francophones du Mouvement Nation. Ils célèbreront à deux reprises au moins l'anniversaire de la naissance d'Adolf Hitler, comme le 26 décembre 2015, dans les environs de Liège avec les Nationalistes autonomes wallons (NAW), un groupuscule de jeunes néonazis sous l'aile protectrice des ex-dirigeants du Mouvement REF. Y était également présent un cadre de Nation (voir nos révélations sur cette célébration ici).

Les ANV participent également à des manifestations organisées par d'autres organisations d'extrême droite. Mais en interne, les tensions seront vives entre ceux souhaitant en devenir le seulführer.Après un camp d'été nationaliste qui eut lieu en Norvège en 2016, le fondateur des ANV, Christian Berteryan, activiste flamand du groupe néonazi francophone L'Assaut durant ses années de jeunesse à Vilvoorde, est exclu du groupe. Il est remplacé par Wesly Hendrickx. Berteryan lancera, sans succès, une nouvelle mouture, le Nationaal-Autonome Beweging (N-AB : Mouvement national-autonome).

Depuis, sous le slogan « pour une Flandre libre et pure », les Autonome Nationalisten Vlaanderen ont renforcé leurs liens avec la Nederlandse Volks-Unie (NVU, voir infra), la Nieuw-Solidaristisch Alternatief (N-SA, Nouvelle alternative solidariste) et le Mouvement Nation. Le leader des ANV, Wesly Hendrickx, semble également lié à Mjölnir. Lors de la fête du Travail du Vlaams Belang en 2018, il portait unsweatshirt noir à capuche du club de motards de Tomas Boutens.

RWR-Vlaanderen et service d'ordre du Vlaams Belang
La RWR est le sigle de la Right Wing Resistance, un réseau néonazi de taille réduite, mais ayant des ramifications au niveau mondial avec environ une vingtaine de « divisions nationales ». Il a été fondé en 2009 à Christchurch, cette petite ville de Nouvelle-Zélande connue, depuis le 15 mars dernier, dans le monde entier, après le massacre commis par un terroriste blanc, Brenton Tarrant, dans deux mosquées (51 musulmans assassinés).

Via sa « division allemande », des contacts de la RWR existent depuis le début des années 2010 en Belgique avec des néonazis. Ses relations locales sont alors entretenues par un skinnazi bruxellois qui sert, à la même période, de gros bras au Mouvement Nation, et avec la NS Wallonie, un groupuscule dont le dirigeant-fondateur agit maintenant, comme Boutens, dans le milieu des motards d'extrême droite. 

Pour sa part, la « division flamande » de la RWR s'est fait remarqué pour la première fois, en février dernier à Bruges, lors d'une manifestation contre les réfugiés, organisée par le Voorpost, comme l'avait révélé notre journal papier (*). Le personnage central de ce nouveau groupuscule néonazi est le brugeois Kevin De Graeve, alias « Bubs » dans le milieu néonazi. Depuis des années, il navigue au sein de la naziesphère de notre pays. Il a fait partie des premiers militants des Autonome Nationalisten Vlaanderen et a assuré un certain temps la promotion de l'Aryan Strikeforce (ASF), lorsque ce groupe néonazi disposait d’une division commune hollandaise et flamande. Comme BBET de Tomas Boutens, l'ASF était affiliée à Combat 18, le groupe préconisant la lutte armée sous l'égide d'Adolf Hitler. Le même Bubs a encore fait partie du service d'ordre du Vlaams Belang. Ce qui confirme la porosité entre les structures internes de ce parti avec le milieu des nostalgiques du nazisme.

Outre ses liens avec le Voorpost, la RWR-Vlaanderen agit toujours en synergie avec les Autonome Nationalisten Vlaanderen. Ensemble, en mars dernier, ils étaient à Utrecht, aux Pays-Bas, pour participer à une manifestation organisée par la Nederlandse Volks-Unie de Constant Kusters. Lors de la réunion anversoise du 7 juillet passé, Bubs n’a pas pu être présent personnellement, mais sept membres de la « division flamande » de la RWR y étaient.

Délégation de la RWR-Vlaanderen à une manifestation de Voorpost au
début de l'année 2019 - Photo réseau social – Archives Ridaf.


Nederlandse Volks-Unie (NVU) : les kamarades néonazis bataves
Portant un nom ronflant, cette Union populaire néerlandaise est un des derniers groupuscules toujours actifs en marge des formations électoralistes d'extrême droite à succès aux Pays-Bas. C'est en 1971 que la NVU voit le jour, à l'initiative d'anciens criminels de guerre et autres collaborationnistes pronazis durant l'occupation allemande. L'idéologue, dirigeant et parlementaire du Vlaams Blok, Roeland Raes en fut le contact flamand. Après une période d'hibernation, la NVU est refondée au milieu des années nonante. Sa figure de proue est Constant Kusters. Il s'agit du contact batave des néonazis de Belgique, connaissance notamment de longue date d'Hervé Van Laethem, chef du groupe L'Assaut (1988-1999), puis fondateur du Mouvement Nation, il y a, tout juste, vingt ans.

Minuscule parti, la NVU rassemblait en 2017 environ 70 membres. Elle a tenté d’établir des connections avec le mouvement des Gilets Jaunes, mais sans succès. Selon le document d'études « Factsheet Extreemrechts in Nederlandse Gemeentes », publié au début de cette année, la NVU organise, outre des rassemblements spontanés et des manifestations annoncées, des «réunions internes périodiques à caractère national-socialiste, telles que des commémorations et des dépôts de gerbes sur les tombes d'anciens criminels de guerre et collaborateurs».

En Belgique, Constant Kusters a pris la parole à plusieurs reprises lors de séances de formation initiées par les Autonome Nationalisten Vlaanderen, souvent dans la salle située au-dessus du café Den Bengel à Anvers. Lors d'une de ces dernières réunions, Kusters a parlé de « la misère infligée par les occupants (...) anglo-américains à la population et aux soldats allemands à la fin de la Seconde Guerre mondiale », tandis qu'un autre orateur dénonçait « la conspiration des juifs » contre l'Allemagne nazie. Pour les élections des États provinciaux du 20 mars de cette année, le même Kusters a déclaré qu'il voterait une fois encore pour le Forum voor Democratie (FvD) de Thierry Baudet, la nouvelle vedette de la droite populiste. À une seule condition, cependant : que le FvD « n’oscille pas trop vers le sionisme ». Comme cela fut le cas, selon le « milieu NS » hollandais, pour le Partij voor de Vrijheid (PVV) de Geert Wilders. 


Délégation belge (ANV, Nationalistes autonomes wallons et Nation) à une manifestation de la NVU
aux Pays-Bas en 2015 – Photo réseau social – Archives RIDAF.


Violences à Bruxelles dimanche prochain ?
Le web-journal flamand Apache, dont le spécialiste de l'extrême droite, Ton Rennenberg, est aussi l'un des correspondants en Flandre de RésistanceS, a tenté de contacter par téléphone Tomas Boutens au sujet du nouveau groupe qu'il semble avoir lancé et qui s'est fait remarquer le 7 juillet dernier à Anvers. Sans succès, puisqu'un message automatique informait que « cet appel n'est pas autorisé ». Par contre, Constant Kusters, le dirigeant de la NVU, a pu être joint par téléphone par Apache. Lorsque le chef de la NVU a demandé qui était au téléphone, après une présentation sommaire du web-journal flamand, sa réponse a été : « Ah, vous aussi vous faites partie de ces gauchistes. Je ne vous dirai rien. Salut !».

Dimanche prochain, à 14 heures précises, sur la place d'Espagne, en face de la gare Bruxelles-central, malgré son interdiction par les autorités bruxelloises, des militants de l'ex-club de motards Mjölnir de Tomas Boutens, des ANV, de la RWR-Vlaanderen, de la NVU hollandaise et d'autres groupuscules néonazis ont annoncé leur présence à la « Marche sur Bruxelles » désormais interdite. La tentative d'un coup de force est évident. Ces « soldats politiques » du nationalisme flamand sont des psychorigides qui feront tout pour agir le 15 septembre. Si cela n'est plus possible à Bruxelles, il est fort probable qu'ils se rendent ailleurs pour y semer en pleine rue leurs discours de haine. Un risque vital pour toutes les personnes de couleurs qui se trouveront sur leur passage. Comme bien d'autres démonstrations nationalistes l'ont déjà démontré dans le passé. Une évidence, Bruxelles - ou une autre ville belge - vivra un dimanche sous hautes tensions.


TATIANA VERTAELENS
RésistanceS |Observatoire belge de l’extrême droite



[Cet article a été écrit sur la base de l'un de Ton Rennenberg, correspondant flamand de RésistanceS, paru le 8 juillet 2019 sur le site du web-journal Apache. Pour RésistanceS, il a été traduit par Chris Verboom, revu, adapté, réactualisé et augmenté par Tatiana Vertaelens ce jeudi 12 septembre 2019].

(*) « Un nouveau groupuscule néonazi en Flandre», article de Ton Rennenberg paru dans Le Journal de résistance(s), n° 1 de mai-juin 2019, p. 5.


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