Quand Alain de Benoist fut dédiabolisé par Pierre-AndréTaguieff

RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite  | Jeudi 13 avril 2023 |  22 h 45

Alain de Benoist à Bruxelles, en 2016, lors d'un débat organisé par un cercle d'extrême droite. Photo DR




CONFUSIONNISME | Il y a près de vingt ans, l'intellectuel Pierre-André Taguieff a affirmé que le « pape de la Nouvelle Droite » ne devait plus être considéré comme d'extrême droite. Pourtant, les liens d'Alain de Benoist avec ses milieux les plus radicaux se maintiendront. Jusqu'à nos jours. Retour sur une erreur d'analyse.

Il s'agit d'un intellectuel français peu connu du grand public. Alain de Benoist est l'un des membres-fondateurs en 1969 du Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE), un cercle de réflexion et stratégique au service de tous les courants de l'extrême droite européenne.

Malgré son engagement idéologique au sein de l'extrême droite la plus radicale depuis les années 1960, le politologue Pierre-André Taguieff, dans un livre entièrement consacré au courant de pensée conduit par de Benoist (« Sur la Nouvelle Droite. Jalons d'une analyse critique », Descartes & Cie, Paris), va en 1994 le disculper de toute sympathie maintenue avec les doctrines fasciste et nazie de jadis. 

Plus près de nous, au milieu des années 2010, c'est un autre philosophe français, venant de la gauche lui aussi comme Taguieff, qui va se rapprocher d'Alain de Benoist. Depuis plusieurs années effectivement le libertaire Michel Onfray fraye son parcours intellectuel avec le « pape de la Nouvelle Droite ». Onfray pense très fort que le dirigeant historique du GRECE n'est plus d'extrême droite. 

Apparemment, Taguieff comme Onfray ne lisent pas Éléments, la revue toujours publiée sous sa conduite et son influence pour le bien de la « Civilisation européenne », comme le proclame son sous-titre. 

Liens maintenus avec les Identitaires
Dans les derniers numéros du magazine idéologique du GRECE, il y avait des promotions pour des ouvrages proposés par des éditions d'extrême droite, comme Dualpha. Les liens d'Éléments avec d'autres revues de la même famille politique ne sont pas cachés, comme avec Livr'arbitres, le Bulletin célinien ou le périodique flamand TeKos rédigée par des anciens dirigeants du Vlaams Belang

Dans le numéro d'Éléments d'octobre-novembre 2019 (n° 180), le lecteur pouvait découvrir une interview complaisante avec Clément Martin, le directeur de la communication de Génération identitaire, et une autre avec Martin Sellner, l'un des fondateur de Identitäre Bewegung Österreich (IBÖ, Mouvement identitaire autrichien), initiateur des opérations « Defend Europe » contre ladite « immigration massive et incontrôlée ».

Éléments a encore exprimé ses sympathies pour CasaPound, mouvement du fascisme italien renaissant. Des liens existent aussi avec Réfléchir & Agir, un magazine nazi-chic racialiste du sud de la France, disciple du Nouvel Ordre Européen (NOE). Dans un entretien accordé, le 17 octobre 2019, à l'hebdomadaire français Le Point, Matteo Salvani a affirmé qu'Alain de Benoist est une de ses références idéologiques. Le chef de file de l'extrême droite italienne à dit : « J'ai participé à plus d'une conférence avec lui sur l'avenir de l'Europe, sur la mondialisation, sur les identités des peuples, sur les valeurs de la culture et de la famille ». 

Rien de grave pour Taguieff-Onfray ?


Cette notice sur les liens entre Alain de Benoist, Pierre-André Taguieff et Michel Onfray est basée sur l'article du journal RésistanceS « Le  ''pape'' de l'extrême droite intellectuelle française à l'université de Gand » (voir ici) publié en octobre 2019.

Sur le parcours politiques d'Alain de Benoist lire la notice du Dictionnaire de l'extrême droite française proposé par RésistanceS (voir ici).

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