Que pensent les lecteurs du Journal de RésistanceS du reportage de la RTBF sur le Vlaams Belang

RésistanceS Observatoire belge de l'extrême droite  |Bruxelles | Mardi 26 mai 2020 | 15 : 15


Extrait du reportage de la RTBF sur le parti d'extrême droite flamand qui garde le slogan raciste de l'époque du Vlaams Blok © DR.





DÉCRYPTAGE – La télévision publique francophone a proposé mercredi dernier une enquête sur les dangers représentés par le Vlaams Belang. RésistanceS a sondé les abonnés de sa page Facebook – AVIS DE NOS LECTEURS

Le Journal de Résistances a sondé, la semaine dernière, les abonnés de sa page Facebook à propos de l’enquête d'investigation de la RTBF sur le Vlaams Belang, diffusée le mercredi 20 mai. Avec une question simple : « Selon vous, la RTBF a-t-elle rompu le cordon sanitaire médiatique ce mercredi avec son reportage sur le Vlaams Belang ? » . Notre post a touché 1.867 personnes et suscité 781 interactions. Plus de quatre-vingt réponses ont été données. À l'exception d'une seule abonnée, tous ont répondu par la négative. Notre « sondage » relève d'autres enseignements.
Outre le fait qu’on peut observer un consensus d’appréciation positive générale, il apparaît que tous sont d’avis que ce travail d’investigation doit être encouragé. Qu’il n’est absolument pas à confondre (cordon sanitaire politique ≠ cordon sanitaire médiatique) avec la prise de parole offerte par la chaine de télévision publique flamande VRT, même si, contradictoirement parlant, il est bon de connaître son ennemi pour mettre à jour ses techniques de propagande (sans pour autant les glorifier).

Briser le cordon « social »
« Know Your Ennemy » : bien qu'il donne la parole au VB, ce reportage n'en est pas moins un très bon travail d'analyse et de mise en perspective des faits (que l'on aurait réalisé superficiellement sans le travail journalistique de la RTBF). D’aucuns regrettent cependant que le discours et les méthodes (violence, racisme, xénophobie, homophobie) du parti nationaliste néerlandophone n’aient pas été décryptés.
La nouvelle stratégie du Vlaams Belang, à savoir : briser le cordon « social » (que les gens osent se revendiquer du VB), puis le cordon médiatique et enfin le cordon politique, fait craindre un phénomène politique majeur qui risque bien d’avoir un impact sur la vie de tous les Belges.
Certains expriment leur désarroi de voir à quel point le parti d'extrême droite flamand s’est normalisé dans l’esprit de nombreux Flamands, ainsi que leur crainte de voir tous les Flamands assimilés à ce parti. Rappelons qu’un des objectifs du Belang est de se donner une façade de légitimité, en échangeant une image négative contre une « bonne image » de marque, respectable. Une des techniques manipulatoires que nous avions déjà épinglée dans notre article publié le 21 avril dernier : Comment faire face à l'infiltration de l'extrême droite sur les réseaux sociaux ? 

Contre l'extrême droite, des débats collectifs
Il est temps, estiment certains abonnés (minoritaires) de RésistanceS sur Facebook, d'adapter une autre stratégie pour arrêter la progression de l'extrême droite. Àsavoir ouvrir le débat dans les médias en mettant en présence les représentants de l'extrême droite et des contradicteurs solides, comme lors de cette fameuse interview entre Tom Van Grieken, le président du Vlaams Belang, et Peter –Mertens, le président du Parti du Travail de Belgique (PTB).
Pour combattre l'extrême droite, le Journal de RésistanceS a toujours proposé d'ouvrir des débats collectifs avec ses membres. Merci à nos abonnés sur le réseau social pour leurs commentaires, avis, suggestions et propositions.

ANNE CREMER
RésistanceS Observatoire belge de l'extrême droite 


QUI EST L'AUTEURE DE CET ARTICLE ?
Militante pour les droits humains depuis de très nombreuses années à Bruxelles, Anne Cremer est très engagée notamment dans le soutien aux migrants du Parc Maximilien. Elle a aussi été l'une des participantes actives du premier Forum en résistance, organisé par notre asbl, qui s'est déroulé le samedi 30 novembre 2019 au théâtre de Poche dans le Bois de la Cambre de Bruxelles. Depuis, elle a rejoint l'équipe des bénévoles de l'asbl RésistanceS, mais également la rédaction de son journal. Elle est encore en charge du groupe privé Facebook de RésistanceS. 


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