Le président brésilien est un « national-populiste traditionaliste » selon Bannon

[RésistanceS – Mardi 3 septembre 2019]

 SPÉCIAL  BRÉSIL  (3/4) – De quoi est le nom Jair Bolsonaro, le nouveau chef du Brésil ? Quelle est son idéologie ? À quelle droite appartient-ils ?



Dans une interview accordée au quotidien espagnol El Pais, et reprise dans l'hebdomadaire français le Courrier international du 4 avril dernier, Steve Bannon s'est exprimé sur son client brésilien Jair Bolsonaro. Spécialiste en communication politique, le nord-américain Bannon s'est mis au service des principaux dirigeants populistes des Amériques et de l'Europe. A son palmarès : le président actuel des États-Unis, Donald Trump en personne, le premier ministre hongrois Viktor Orbán, le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini, la présidente du Rassemblement national français Marine Le Pen... Outre-Atlantique, Steve Bannon est l'un des théoriciens de l'Alt-right (l'Alternative de droite), le courant néoconservateur nationaliste et populiste qui s'y développe à toute vitesse.


Populiste, nationaliste et traditionaliste

Interrogé par 
El Paisà propos du nouveau président brésilien, Bannon a notamment dit, en le comparant au leader italien d'extrême droite : « Vous savez, Salvini et lui sont très proches. Ils sont attachés à l'ordre. [...].Plus que Trump, Bolsonaro et Salvini défendent l'idée d'un Occident judéo-chrétien. Ce qui les rapproche d'ailleurs de Vox [le parti d'extrême droite espagnol en émergence, qu'aide aussi Bannon] : la famille traditionnelle, une société structurée, la lutte contre le marxisme culturel ... N'oubliez pas que ce mouvement est populiste, nationaliste et traditionaliste. Et Bolsonaro et Salvini en sont les meilleurs représentants ».

Pour l'ex-bras droit du président des USA, le vice-président du Conseil italienne et le chef de l'État brésilien s'intègrent dans le « mouvement national-populiste » qu'il souhaite organisé au niveau international. Pour Bannon, le mot « populisme » n'est pas péjoratif. Il est même revendiqué.



Une internationale de Bruxelles au Brésil

Avec sa fortune personnelle, l'idéologue Steve Bannon s'est donc bien implanté en Europe. En Italie, mais surtout en Belgique où il possède sa propre
succursale dénommée « The Movement ».Ce « moteur d’évangélisation », selon les propres propos de son dirigeant dans « El Pais », est géré chez nous par un certain Mischaël Modrikamen, avocat d'affaires bruxellois et président-fondateur du désormais ancien micro Parti populaire.

Bruxelles, capitale européenne honnie par les populistes de droite, est néanmoins devenue une véritable plaque tournante de l'Internationale populiste de Bannon qui s'étend désormais depuis le mois de janvier au Brésil aussi.


SIMON HARYS 




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Au Brésil et ailleurs, c'est quoi un régime d'Ordre nouveau ? (4/4)



L'article que vous avez lu sur cette page est paru une première fois
dans notre périodique papier LE JOURNAL de RésistanceS  n°1, mai-juin 2019, page 25.




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© Article du journal en ligne RésistanceS|asbl RésistanceS|N° 478574442|Bruxelles|Mardi 3 septembre 2019. Première publicationin « LE JOURNAL de résistance(s) », n°1, mai-juin 2019, page 25, périodique papier de notre web-journal