RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite | Lundi 22 mars 2021 | 15 : 05
 |
| Leticia Knevels (Valeurs Nationales), Roman Aliev (Cosaques d'Ossétie du Nord), Jean-Pierre Borbouse (Parti national européen), Jozef Helderweert (Spoetnik Antwerpen) et Kris Roman (Euro-Rus) lors de la conférence des « Amis de la Russie » le samedi 20 mars 2021 ©Photo Réseau social |
DU NOUVEAU – Ce samedi, une action d’extrême droite s’est déroulée devant le Parlement européen à Bruxelles. Elle était organisée par un nouveau collectif, « Les Amis de la Russie ». Initié par le Parti national européen, il regroupe d’autres groupuscules pro-Poutine belges et un mini-parti nationaliste allemand – RADIOSCOPIE
Depuis la fin du Bloc soviétique en 1991, la Russie sur les ruines de l’ex-URSS est devenue l’Eldorado de l’extrême droite ouest-européenne. Le Belge Jean Thiriart, le dirigeant de la plus importante organisation continentale de l’Après-guerre, Jeune Europe, juste avant son décès l’année suivante, se rendit à Moscou pour y rencontrer les leaders d’organisations nationalistes russes. Les aller-retour seront ensuite réguliers entre l’Ouest et l’Est. Les théoriciens de la « Nouvelle Droite » française seront traduits dans la langue de Raspoutine. Jean-Marie Le Pen multipliera ses liens fraternels en Russie. Sa fille ira chercher de l’argent auprès de banques locales pour financer ses campagnes électorales.
EUROPEAN FRIENDS OF RUSSIA FROM CHARLEROI
Ce samedi, devant le Parlement européen de Bruxelles, un nouveau collectif militant d’extrême droite a tenu sa première action : le collectif « Les Amis de la Russie - European Friends of Russia ». Slogans de son action : « Rendez-nous la Russie ! » et « Arrêtez les sanctions contre la Russie ».
Ses deux initiateurs sont le Parti national européen (PNE), fondé en décembre 2019 à Gilly, dans les environs de Charleroi par des dissidents du Mouvement Nation, et l’association Euro-Rus, fondée en 2003 par le Flamand Kris Roman, qui passa au milieu des années 1990 du Vlaams Blokau Front national belge, puis du Front nouveau de Belgique au Mouvement Nation. Le PNE se revendique directement de l’héritage idéologique de Jean Thiriart. Euro-Russert d’agent de liaison pour la diffusion de la propagande du Kremlin en Flandre. Ces deux micro-structures belges ont réussi à embarquer dans leur collectif pro-Russe, l’association Valeurs Nationales (VN), formée en décembre 2019 par l’ex-section liégeoise de Nation, et le collectif Spoetnik. Ce dernier est une association sans but lucrative flamande qui a été créé en 2006 dans la ville de Mol, dans la province d'Anvers.
POPULARISER POUTINE AU SERVICE DES MÉDIAS RUSSES
À l’occasion de la première action publique de ce collectif, une conférence de presse fut organisée dans les locaux du PNE. Elle était animée par Jean-Pierre Borbouse, son président et ex-député du Front national belge. Lors de celle-ci, Leticia Knevels, la présidente-fondatrice de VN et membre du PNE, Kris Roman, le dirigeant-fondateur d’Euro-Rus, Roman Aliev, représentant des « Cosaques d'Ossétie du Nord », et Jozef Helderweert, de Spoetnik Antwerpen, prirent en personne la parole.
Le collectif Les Amis de la Russie, qui se revendique comme un réseau européen, ne bénéficie à l’étranger pour le moment que du soutien du Deutsche Mitte (Centre allemand). Ce parti politique groupusculaire (moins de 3 000 membres officiellement) d’extrême droite est apparu en 2013 à Berlin, autour d’un ancien journaliste conspirationniste.
L’action devant le Parlement européen à Bruxelles et la conférence de presse à Charleroi du collectif « Les Amis de la Russie » ne visaient pas un public belge et encore moins européen. Elles ont été spécialement organisées pour les médias russes à la solde du pouvoir présidentiel de Vladimir Poutine. Objectif : faire croire aux téléspectateurs que ce dernier bénéficie à l’Ouest d’une réelle popularité. Par effet d’hyperbole, vu le nombre de personnes, environ une dizaine, rassemblées samedi au cœur de la capitale européenne. Pour l’heure, les Amis belges de la Russie nationaliste peuvent juste remplir deux anciennes cabines téléphoniques. Et encore. Ils démontrent surtout que les mercenaires ne sont pas qu’opérationnelles en zone de guerre, mais le sont également sur le terrain médiatique.
SIMON HARYS
RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite
À LIRE SUR LE MÊME SUJET
+ D'INFOS sur le journal RésistanceS
| Retrouvez RésistanceS tous les jours sur
© RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite | Lundi 22 mars 2021
_