Après son départ du PP, Goblet va-t-il monter au Front ?

RésistanceS  Observatoire belge de l'extrême droite  Dimanche 12 juin 2016


INFO & PHOTOS EXCLUSIVES  – Le chef d'entreprise et frère du dirigeant de la FGTB, Jean-Claude Goblet avait adhéré au Parti populaire de Modrikamen. Il y restera que quatre mois. Ce samedi, il était présent à une réunion du Front national – VA-T-IL DESORMAIS SOUTENIR LE FN ?



En février de cette année, les journaux du groupe Sud Presse annonçaient l'arrivée au Parti populaire (PP) de Jean-Claude Goblet. Cette adhésion avait fait la Une. Patron d'entreprise wallon, exilé au Luxembourg, il s'agit du propre frère de Marc Goblet, le secrétaire général du syndicat de gauche FGTB, avec lequel un conflit familial fait rage depuis bien longtemps. Une aubaine pour le parti d'ultra-droite, fondé en 2009 par l'avocat d'affaires Mischaël Modrikamen.

L'idylle ne sera que de courte durée. Le 28 mai dernier, le quotidien L'Echo consacrait un article sur les derniers soucis internes traversant les rangs du PP à propos de son rapprochement possible avec le parti La Droite et d'éventuels contacts pris avec les « nationaux-solidaristes » de Nation (extrême droite pure et dure). Ainsi que les départs de l'ancienne vedette de la météo de RTL-TVi, Luc Trullemans, et de Jean-Claude Goblet. Le second signalera, à cette occasion, un désaccord profond avec le président-fondateur du PP à propos des discours anti-immigrés et islamophobes, trop obsessionnels à son goût. Quelques jours plus tard, le journal La Libre Belgique informait que des sources « anonymes » précisaient que le même Jean-Claude Goblet avait soutenu, lors d’une des récentes réunions du Parti populaire, une alliance électorale avec le Front national belge.

Du PP, il passe au FN ?
Selon une information exclusive recueillie, ce dimanche après-midi, par le journal d'investigation RésistanceS, et confirmée par des photos obtenues, Jean-Claude Goblet a rencontré ce samedi la direction actuelle du FN.

Il était en tout les cas présent lors de la réunion mensuelle du bureau politique du Front national belge, soit sa direction, qui se tenait comme d'habitude dans la commune de Fleurus, le fief des frontistes. A cette occasion, le chef d'entreprise a pu longuement converser avec les anciens députés régionaux Jean-Pierre Borbouse et Alain Sadaune, toujours aujourd'hui membres de la direction du parti d'extrême droite. Quelques jours auparavant, des contacts avait été établis pour préparer cette rencontre exceptionnelle par l'entremise d'un frontiste ayant des liens fraternels avec Jean-Claude Goblet.

La confirmation dans le temps de sa présence active et visible
au Front national représenterait une très bonne nouvelle pour ses responsables. Et serait une des plus mauvaises pour ceux – du Parti populaire au mouvement Nation, en passant par les divers petits groupuscules de la droite nationale - qui tentent de récupérer l'électorat frontiste orphelin du parti depuis les élections législatives de 2014. Lors de ce rendez-vous électoral, il avait été interdit au FN belge de se présenter, suite à une action judiciaire contre lui enclenchée par Marine Le Pen, la patronne du FN français (voir nos liens ci-dessous). L'absence du FN belge avait alors profité à ses concurrents directs. Mais le retour légal du FN belge aux prochaines élections pourrait être rendu possible par un arrêt de la cour d'Appel de Liège. Celui-ci devrait être rendu en septembre prochain. Si la justice donne raison aux derniers frontistes de notre pays, ceux-ci seraient de retour dans le paysage électoral.

A ce sujet, le journal
La Libre Belgique mentionnait le 2 juin dernier : « Mischaël Modrikamen redoute, par-dessous tout, le retour éventuel du FN qui siphonnerait, sans doute, une très grande partie des voix du PP. »

Goblet dément, mais...
L'information obtenue par le journal RésistanceS, ce dimanche, sur le passage possible de Jean-Claude Goblet au Front national doit être nuancée. Contacté ce dimanche par téléphone, le principal intéressé n'a pas nié avoir été présent ce samedi à Fleurus, auprès de la direction de ce parti. Cependant, il affirme qu'il est arrivé après la fin de son bureau politique. A l'invitation d'un de ses membres qu'il compte effectivement parmi ses amis.


« Si j'ai quitté le Parti populaire c'est pour deux raisons essentielles. Primo, je ne supportais plus les discours de son prédicateur contre l'islamisme, une véritable obsession.  Secundo, parce que j'étais - et je suis toujours - en faveur du rassemblement des différentes forces de droite pour permettre à la Wallonie de se débarrasser du PS, mais aussi d'Ecolo et du PTB ! », a-t-il affirmé par téléphone à RésistanceS.

Alors, Goblet au FN ? « 
Je ne vais pas adhérer à ce parti, mais j'accepterai de faire avec lui des conférences sur l'état économique de la Wallonie », nous dira le chef d'entreprise ex-PP. En terminant :« Je veux bien, s'il le souhaite, en être un consultant extérieur ». Point à la ligne ? A voir. Et à suivre de près sur RésistanceS.


Manuel Abramowicz
RésistanceS  Observatoire belge de l'extrême droite 







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