L’extrême droite bien présente aux Fêtes de la Wallonie (INFO EXCLUSIVE)

RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite  | Samedi 16 septembre 2023 | 20h 55

Dans le public d’Elio Di Rupo, le numéro un de la Wallonie, deux chefs d’extrême droite © Image RTBF. Traitement : RésistanceS.

  

EXTRÊME DROITISATION EN WALLONIE | Les cordons sanitaires politique et médiatique sont respectés en Belgique francophone. Cependant, l’extrême droite arrive à se faufiler entre les mailles de ce filet démocratique. Ce fut le cas ce samedi lors du discours du ministre-président de la Wallonie, Elio Di Rupo (PS). Le président du Vlaams Belang y était. Accompagné aussi d’un ancien député du Front national belge et actuel dirigeant de la branche wallonne du VB et du Rassemblement national lepéniste | INFOS EXCLUSIVES DE RÉSISTANCES (en complément d’un reportage de la RTBF).

 

Lors des fêtes de Wallonie de ce samedi 16 septembre, organisées comme chaque année à Namur, dans le public de notables locaux, du personnel politique, d’élus wallons et de la Nation, venus écouter les discours officiels, dont celui d’Elio Di Rupo, le chef de La Wallonie, l’extrême droite y était également présente. Dans son reportage consacré à cet événement politique annuel, la première chaine télé publique de la RTBF a en effet mentionné que le président du Vlaams Belang (VB), Tom Van Grieken, se trouvait dans l’assemblée. RésistanceS, le web-journal de l’Observatoire belge de l’extrême droite, peut apporter des informations complémentaires à ce sujet. 

 

Président depuis octobre 2014 du parti d’extrême droite flamand, Tom Van Grieken (36 ans) y était venu, à Namur ce samedi, accompagné de son garde de corps personnel qui le fut des deux précédents chefs du VB, Bruno Valkeniers de 2008 à 2012, et Gerolf Annemans jusqu’en 2014. Aux côtés de Van Grieken, RésistanceS a observé que se trouvait un certain Jean-Pierre Borbouse.

 


 

© Image RTBF
Comité belge Jean-Marie Le Pen

Il s’agit d’un des anciens députés régionaux wallons du Front national belge (FN). Fidèle indéfectible de l’organisation transnationale Jeune Europe, dirigée alors par Jean Thiriart, un ancien collaborationniste de l’association wallonne des Amis du Grand Reich allemand (AGRA), ce même Borbouse est bien connu de RésistanceS comme étant un pur et dur de l’extrême droite de Belgique. Ancien membre du Parti communautaire national-européen (PCN, héritier de Jeune Europe), il rejoint ensuite dans les années 1990 le FN de Daniel Férét. Député régional et conseiller communal frontiste à Charleroi, Borbouse a été en 2007 l’un des piliers du Comité belge de soutien à Jean-Marie Le Pen. Après l’implosion du FN belge en 2012, il va rejoindre un groupuscule national-solidariste, puis fonder, en décembre 2019, avec d’autres dissidents de celui-ci l’éphémère Parti national européen (PNE).

 

Actuellement, Jean-Pierre Borbouse est le dirigeant de la région de Charleroi de « Chez Nous ». Ce nouveau parti d’extrême droite wallon a été fondé, en juin 2021, par deux anciens membres bruxellois du « courant lepéniste » de feu le Parti populaire (2009-2019) et par un ancien membre du bureau politique du FN belge (1985-2017), Ghislain Dubois, un avocat liégeois, ami personnel de Jean-Marie Le Pen et membre, depuis la fin des années 1980, d’un réseau international national-catholique traditionaliste d’extrême droite.

 

Jean-Pierre Borbouse, ex-député du Front national belge, et Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang © Image RTBF.  



Les héritiers de Rex au Parlement wallon

Le wallon Jean-Pierre Borbouse fait partie, comme le flamand Tom Van Grieken, du courant radical de l’extrême droite de Belgique. Président jusqu’en juillet 2011 du Nationalistische Studentenvereniging (NSV), l’association des étudiants universitaires d’extrême droite, le creuset des futurs dirigeants du Vlaams Belang, dont l’un des symboles est la croix celtique également portée par les groupes néofascistes et néonazis, l’année suivante, Van Grieken prend la présidence des Vlaams Belang Jongeren (VBJ). En 2014, il est élu député au Parlement flamand et devint le président du VB. Depuis juin 2019, il siège comme député Vlaams Belang au Parlement fédéral.

 

Avec le Rassemblement national de Marine Le Pen, son parti est le parrain politique de « Chez Nous ». Pour les élections fédérales prochaines, le VB permettra notamment à cette nouvelle formation wallonne d’extrême droite de se présenter dans toutes les circonscriptions électorales, sans devoir récolter au préalable pour cela des milliers de signatures d’électeurs.

La présence ce samedi à Namur aux Fêtes de Wallonie, de ces deux dirigeants d’extrême droite face à Elio Di Rupo et de l’ensemble de la classe politique démocratique, est une nouvelle confirmation de la banalisation dans le paysage médiatique et politique également chez nous, comme c’est le cas en Flandre, des héritiers directs du Vlaams national verbond (VNV) et de Rex. Ces deux partis d’extrême droite furent actifs dans les années 1930, puis piliers du mouvement collaborationniste pronazi durant la Deuxième Guerre mondiale. La situation actuelle pourrait annoncer l’arrivée en juin 2024, aux parlements wallon et fédéral, des disciples wallons de Léon Degrelle, le chef suprême de Rex.

 

MANUEL ABRAMOWICZ
RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite



© Image RTBF



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