Le lobby belge pro-pinochetiste [série RésistanceS 4/5]

RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite  | Mardi 12 septembre 2023 | Réactualisé : 15 sept. 2023

La « Dame de fer » anglaise Margaret Thatcher et le général Pinochet. En Belgique, il a aussi été soutenu par un lobby conservateur  © DR.



CHILI 1973-2023 : UN AUTRE 11-SEPTEMBRE | Les putschistes chiliens ont bénéficié en Belgique de l’appui d’un lobby très bien organisé. Dans les années 1970, les « amis belges » de Pinochet sont issus de la droite conservatrice catholique et libérale qui collabore, main dans la main, avec l’extrême droite. Le dictateur chilien sera encore soutenu dans les années 1990-2000 en Belgique où il est considéré comme un « héros anticommuniste » | Une série du journal de RésistanceS [4/5]


En Belgique, bien avant l’arrestation du dictateur chilien Augusto Pinochet, à Londres en 1998, un réseau favorable à son régime politique existe. Le modèle politico-économique chilien qui s’est développé de 1973 à 1990 a été soutenu dans notre pays par une mouvance politique formée de cercles économiques libéraux. Les « amis belges » de Pinochet sont actifs, dans les années 1970, dans la droite conservatrice, catholique et libérale, ainsi qu’au sein d’organisations d’extrême droite.

 

Uniforme vert-de-gris

Ce microcosme idéologique se développe dans une époque toujours ancrée dans la Guerre froide. Un conflit en préparation qui divise le monde occidental en deux blocs antagonistes, celui conduit à l’Ouest par les États-Unis d’Amérique, à l’Est par l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). La « défense de l’Occident chrétien » contre les « Bolchéviques » est toujours à l’ordre du jour. Comme elle le fut de 1941 à 1945, avec des milliers de volontaires belges, français, hollandais, croates, hongrois ou encore lettons, partis combattre l’Armée rouge sur le Front de l’Est, sous l’uniforme vert-de-gris du Troisième Reich nazi. La lutte contre le communisme se poursuivra, sous d’autres tenues de combat, bien après la Libération. À partir de 1949, les postes frontières de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sont mobilisés 24h/24 en perspective d’une hypothétique invasion communiste de l’Europe de l’Ouest.

 

Sur son territoire, de Lisbonne à Berlin ouest, en passant par Londres, Rome, Madrid, Bruxelles et les autres capitales ou grandes villes du continent, les polices nationales et les services de renseignement se livrent au contrôle et la répression des « ennemis intérieurs ». Pour beaucoup venant de la Résistance communiste et de la gauche révolutionnaire, ou héritiers d’elles, ces ennemis désignés sont alors forts actifs, depuis les grandes grèves des années 1950-1960 et Mai-68, dans les mouvements contestataires.

 

Menace rouge 

L’Europe atlantiste et ses classes dirigeantes ont de grandes frayeurs à ce moment précis de l’Histoire. La crise pétrolière de 1973 va ensuite déstabiliser la donne socio-économique. À l’observation du reflux industriel, le patronat belge craint pour ses intérêts. La « paix sociale » établie à la Libération se lézarde. Les contestations se développent. Sur plusieurs fronts à la fois : social, économique, politique, culturel, environnemental… Depuis Mai-68, les gauchistes de l’époque sont en mobilisation permanente. La révolution qu’ils rêvent en la préparent doit se dérouler avant mai 1978, dix ans après la révolte étudiante qui se déroula en France, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Belgique et encore ailleurs jusqu’au Japon, avec des grèves générales ouvrières et des occupations d’usines devenues des bastions rouges. Des jeunes d’organisations trotskistes et maoïstes se rendent dans des camps d’entrainement palestiniens pour y apprendre le maniement des armes et revenir chez eux pour enclencher les premières actions révolutionnaires. Une partie de ceux-ci, avec d’autres autonomes, constitueront un courant communiste combattant, avec la Fraction armée rouge (mais pas que) en Allemagne fédérale, les Brigades rouges et des dizaines d’autres groupes de lutte armée en Italie ou encore les Groupes d'action révolutionnaires internationalistes (Gari) en Espagne et en France.

 

Face à la « menace rouge », les autorités politiques et les forces de l’ordre, déjà au service du monde patronal d’antan, durcissent l’appareil répressif. Ici en temps démocratique. Au Chili, sous la junte militaire conduite par le général Pinochet.

 

Charles Million dans les années 1970  © DR.




Droite libérale-conservatrice catholique

Le nouveau modèle chilien, antidémocratique, liberticide, nationaliste et libéral, imposé au peuple chilien à coups de matraques et de baïonnettes, sera soutenu aux États-Unis et en Europe par le patronat local, des multinationales et la droite libérale-conservatrice.

 

En France, dès 1974, la droite catholique apporte son soutien au Chili pinochetiste. C’est le cas du Club de l’Astrolabe, fondé trois ans auparavant. À la tête de ce groupe de réflexion et de pression, il y a Charles Millon. Il provient du Cercle Charles Péguy, alors très marqué dans la lutte contre le communisme. Paniqué par Mai-68, ce milieu libéral-conservatrice catholique préconise un État fort pour éviter tout nouveau soulèvement contestataire étudiant et ouvrier. Charles Millon est également membre du comité directeur de l'Association des chefs d'entreprise libres, un organisme patronale française libéral installé à Lyon pour s’opposer à l'étatisme. Millon s’engage ensuite en politique pour y faire carrière. En 1977, il devint le maire d’une petite ville, Belley en Auvergne-Rhône-Alpes. Il adhère à l'Union pour la démocratie française (UDF). Millon se singularise par son combat contre la nationalisation des grandes entreprises réclamée par les partis de gauche. Après avoir été ministre de la Défense dans le gouvernement Juppé (du Rassemblement pour la République, RPR), de mai 1995 à juin 1997, il renforce le courant national-libéral de la droite française.

 

Divisée concernant l’attitude à adopter à l’égard de la montée électorale du Front national, partisan du Chili de Pinochet depuis sa création, cette droite est de plus en plus en difficulté. Charles Millon participe à la mise en place de structures favorable à une « union des droites », y compris avec le parti d’extrême droite de Jean-Marie Le Pen : la formation La Droite en 1997, la Droite libérale-chrétienne deux années plus tard, rejoint en 2007 le think tank Institut Thomas More, il en fonde un autre en 2015, le collectif « Phénix », avec l'affairiste Charles Beigbeder, tout en étant le président-fondateur de L'Avant-Garde qui se charge de rencontres entre des élus des Républicains (LR) de Nicolas Sarkozy avec des dirigeants de deux petits partis d’ultra droite, le Parti chrétien-démocrate (PCD) et Souveraineté, identité et libertés (SIEL). Charles Millon apporte son soutien, en 2017, à la création de L'Incorrect, un magazine conservateur mensuel réservé à un lectorat constitué d’enfants de bonnes familles françaises. L’année d’après, il s’oppose à la dissolution par le gouvernement d’Emmanuel Macron du mouvement d’extrême droite Génération identitaire. Puis, en 2021, Charles Million se déclare en faveur de la candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle. 

 

Lobby anticommuniste belge

Comme en France, avec l’exemple de Charles Million que nous venons de voir, en Belgique, un milieu d’hommes d’affaires proches de l’extrême droite a également exprimé son appui à la dictature chilienne. « La Junte […] sort peu à peu le pays du marasme où l’avait plongé le marxisme », écrit en septembre 1975 un journaliste belge Pierre-Louis Lecour dans Le Nouvel Europe magazine, connu aussi par ses initiales « NEM ».

 

Le NEM est un mensuel à la droite de la droite. Il est alors dirigé par Émile Lecerf, collaborationniste bruxellois en 1944 de l’institut culturel de la SS, puis, au début des années 1960, membre de la direction de Jeune Europe, de sa dissidence racialiste et pro-américaine qui fonda les groupes Révolution européenne. Dans les années 1970, le magazine de Lecerf permet à la droite conservatrice, catholique et libérale de converger avec l’extrême droite. Le NEM se dotera d’une organisation militante, le Front de la jeunesse (FJ). Le FJ est actif sur les campus universitaires de Liège, Namur et Bruxelles contre les gauchistes qui poursuivent le combat de Mai-68.

 

En 1975, le NEM et le FJ sont les piliers, avec le Centre politique des indépendants et cadres chrétiens (CEPIC), l’aile conservatrice du Parti social-chrétien (PSC), et des petits patrons, du lancement de « Forces nouvelles ». Parrainé notamment par le professeur Marcel De Corte de l’Université de Liège et philosophe de référence des nationaux-catholiques, ce nouveau parti politique préconise l’instauration d’un « gouvernement de salut national » dans le cadre d’un régime autoritaire. Comme au Chili. Cette « galaxie » conservatrice belge est directement liée à la Ligue internationale de la liberté (LIL), la section belge de la World anticommunist League (WACL). Cette WACL apporte une aide importante à Santiago, notamment dans le cadre de l’opération Condor (sujet de l’épisode précédent de notre série Chili).

 

Ce milieu anticommuniste érigera Augusto Pinochet au rang du nouveau « croisé contre le communisme ». Dans ces années 1970, le CEPIC, le Front de la jeunesse, le Nouvel Europe magazine et la Ligue internationale de la liberté forment le lobby belge pro-pinochetiste.

 

Le thé avec Margaret Thatcher

Durant toute la période où Pinochet a régné en maître absolu à Santiago et jusqu’à son interpellation à Londres, en 1998, ses partisans étrangers, belges compris, lui manifesteront un soutien indéfectible. C’est le cas des dirigeants du Front nouveau de Belgique (FNB). Ce parti d’extrême droite a été formé en 1996 à Bruxelles par des dissidents et des exclus du Front national belge de Daniel Féret, des transfuges du Parti réformateur libéral (PRL) et du Parti social-chrétien (PSC). Restés actifs dans une société secrète de type maçonnique, des anciens du CEPIC, du Nouvel Europe magazine, du parti des Forces Nouvelles (celui de 1975) et du Front de la jeunesse vont rejoindre le FNB dans le but de fonder enfin un grand parti d’union des droites conservatrices.

 

Le Bastion, l’organe de presse du Front nouveau, engagera sa ligne éditoriale dans ce sens. Et prendra tout naturellement la défense du général Pinochet en 1998. Présent en Grande-Bretagne pour se faire soigner, le dictateur chilien y est arrêté dans le cadre d’une enquête conduite par le juge d’instruction espagnol Baltasar Garzón pour génocide, tortures, terrorisme international et enlèvements (commis notamment lors de l’opération Condor : revoir notre épisode 3).

 

Au sujet de ceux réclamant que la justice agisse contre Pinochet, on lira dans le mensuel du FNB : « Les anciens ‘’réfugiés’’ chilien, qui sont restés réfugiés en Europe, même lorsque la Démocratie a été rétablie dans leur patrie, s’agitent comme des vautours et multiplient les actions en justice. Non pas dans leur pays, mais dans ceux où l’opinion publique, longtemps travaillée par les médias de gauche, considèrent Pinochet comme un démon et l’assimilent, sans nuance, aux nazis et au Führer ». Face aux poursuites judiciaires enclenchées contre Pinochet, l’auteur de cet article conclura : « Vraiment, on ferait mieux de laisser Augusto Pinochet prendre tranquillement le thé avec Margaret Thatcher et disserter ensemble de leur passé. Seule l’histoire peut encore les juger. »

 

Nationalisme intégral

Le porte-parole membre du bureau dirigeant du FNB et coresponsable du mensuel Le Bastion se nomme alors Alain Escada. Celui-ci provient de la droite patriotique, royaliste et belgicaine. C’est dans les associations Pro Belgica et Belgique & Chrétienté (B&C) qu’il se forma dans les années 1980 à l’action politique. À l’âge de 16 ans, Alain Escada avait été pris en charge par le lieutenant-général à la retraite Émile Janssens, l’ancien chef de l’armée coloniale au Congo belge et dirigeant du Parti national belge (PNB). Cette petite formation électorale des années 1960, s’inspirait du « nationalisme intégral » et de l’« antisémitisme d’État » de Charles Maurras, le meneur dans les années 1930-1940 du mouvement royaliste d’extrême droite l’Action française. D’autres figures de proue du fascisme et de ses pseudopodes sont prises en référence par le PNB : les dictateurs ibériques Salazar et Franco. Les ex-cadres du Parti national belge qui poursuivront son combat après sa disparition - au milieu des années 1960 - prendront pour référence étatique le Chili de Pinochet.

 

Passé en 1999 dans les rangs du Front national belge de Daniel Féret, Alain Escada, son journal Polémique Info et son association Belgique & Chrétienté restent des pinochetistes convaincus. Apparu en 1995 dans des librairies de Bruxelles, Polémique Info est ouvertement une publication d’extrême droite national-catholique qui se réclame comme étant l’héritier direct du Nouvel Europe magazine d’Émile Lecerf. D’ailleurs, d’anciennes plumes du NEM signent des articles dans Polémique Info. C’est notamment le cas du médecin Claude Nancy, connu alors toujours sous son pseudonyme « Dr. Claude Soas ». Ex-bras droit d’Émile Lecerf et également membre du Front nouveau de Belgique, Nancy est le contact belge du Nouvel Ordre européen (NOE), un réseau transnational néonazi dont Léon Degrelle fut l’un des chefs. Le NOE est aussi lié à la DINA, la police politique chilienne (revoir l’épisode 3 de notre série). Jusqu’à son décès en 2010, l’ami néonazi d’Alain Escada a maintenu ses liens dans plusieurs pays d’Amérique latine. C’est lorsqu’il militait, au début des années 1960, à Jeune Europe que Claude Nancy, en charge des relations internationales de cette organisation national-européenne, avait commencé à voyager sur le continent latino-américain. Pour y consolider les liens belges sur place avec l’extrême droite locale.

 

Dans Polémique Info, le général Pinochet est encore défendu dans sa rubrique hebdomadaire « Tribune des indépendants et PME », tenue par Jean Solé, le président de la Fédération des petites et moyennes entreprises de Belgique. En août 2000, l’hebdomadaire d’Escada publie un article dithyrambique sur le général-dictateur. « Le Général Pinochet, héros anticommuniste » est le titre de cet article consacré à son « œuvre » (sic).  Citant des « sources militaires », Polémique Info présente un bilan des morts du régime pinochetiste : « environ 300 terroristes ont été exécutés par l’armée ». L’opposition à Pinochet trouve une explication simpliste dans Polémique Info : « En fait, ce qu’on ne lui pardonne pas, c’est d’avoir renversé un régime communiste ».

 

Le journal de l’époque du président actuel de Civitas, mouvement politico-religieux national-catholique © Archives RésistanceS.

 

Les pinochetistes de l’Union européenne

Quant à l’association national-catholique que préside le même Alain Escada, Belgique & Chrétienté, elle aussi s’est engagé pour sauver l’honneur d’Augusto Pinochet. Avec Polémique Info, elle avait déjà organisé en janvier 1999 une conférence intitulée « Le Général Pinochet, victime du Nouvel Ordre Mondial », avec pour orateur un certain Patrick Maricot, présenté comme « avocat au Barreau de Bruxelles ». Il était alors également connu comme l’un des jeunes cadres du Front nouveau de Belgique. Comme les autres de B&C, cette conférence s’est tenue dans le quartier européen de Bruxelles, à la Maison des Ailes, une asbl rassemblant une trentaine d’associations, clubs, fédérations et amicales de professionnels de l’aviation, dont certaines composées d’anciens haut-gradés de l’armée belge.

 

En 2023, ce lobby belge pro-pinochetiste reste actif dans une mouvance commune rassemblant toujours la droite conservatrice libérale et les nationaux-catholiques d’extrême droite. Leur convergence idéologique trouve place dans les colonnes de Pan. Édité à Bruxelles par le patron d’un cercle d’hommes d’affaires belges, comme dans les années 1970-1980 quand il soutenait le CEPIC, le courant d’ultra droite du Parti social-chrétien de l’époque, cet hebdomadaire développe toujours une ligne éditoriale dont le marquage « à la droite de la droite » est une évidence chaque semaine. Sa préférence posthume à Pinochet contre Allende va s’exprimer, le 15 septembre 2023, dans un courrier de lecteur. « Sortez vos mouchoirs bon bourgeois centristes et libéraux de gauche, c’est l’anniversaire de la prise de pouvoir du général Pinochet le 11 septembre 1973. Aussitôt, la RTBF a mis le paquet ; que ce soit dans l’émission ‘’Un jour dans l’Histoire’’ et une série dans ‘’Avio’’ », écrit un dénommé lecteur « jean Claude D ». Il poursuit plus loin en mentionnant : « On me dira qu’il y a eu des morts, c’est vrai, mais pas plus que durant le communisme russe, cubain et des khmers rouges. » 

 

Lorsqu’il dirigeait le journal d’extrême droite Polémique, au milieu des années 1990, le traditionaliste catholique Alain Escada faisait partie déjà des informateurs de l’hebdo Pan. De nos jours, le même préside l’Institut Civitas. Essentiellement implanté en France, celui-ci est le bras politique de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX), qui structure la communauté traditionaliste catholique fondée en 1970 par feu monseigneur Marcel Lefebvre. Après avoir qualifié les dictateurs Salazar et Franco de « défenseurs de l’ordre chrétien », en 1987, le fondateur de la FSSPX avait dit à propos de Pinochet : « Je ne dis pas que son régime soit parfait, mais du moins trouvons-nous les principes chrétiens pour programme fondamental de son orientation politique. C’est un homme de justice et d’ordre et il favorise la présence de l’Église catholique. »

 

La Fraternité lefebvriste reste très active à Bruxelles, avec une église implantée au cœur du quartier européen. Comme Civitas, elle agit toujours sous la forme d’un lobby faisant pression sur les institutions de l’Union européenne. Un réseau d’influence politique qui continue d’entretenir un culte à la personnalité d’Augusto Pinochet. Le tueur numéro un, entre 1973 et 1990, de la démocratie au Chili.



MANUEL ABRAMOWICZ
RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite




Sommaire de notre série

Il y a 50 ans la démocratie a été assassinée au Chili

(Épisode 1 : le 9 septembre 2023)

Pinochet ou la banalisation chilienne du mal

(Épisode 2 : le 10 septembre 2023)

Du Chili à l’Europe, l’opération Condor au cœur du terrorisme d’État
(Épisode 3 : le 11 septembre 2023)

Les lobbies belges pro-pinochetistes
(Épisode 4 : le 12 septembre 2023)

Le roi des Belges contre le président du peuple chilien
(Épisode 5 : le 13 septembre 2023)

 

 




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