Un ancien dirigeant de Nation au meeting de Chez Nous

RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite  | Vendredi 31 mars 2023 | 17 h 48

Dirigeant de Nation, ici à droite lors d'une de ses actions coups de poing en 2014, il est désormais chez « Chez Nous ».


TENTATIVE AVORTÉE | Fondé en 2021, le nouveau parti wallon « Chez Nous » tente de se démarquer de l’extrême droite historique, comme désormais ses parrains politiques flamand et français. Mais le naturel revient toujours au galop. Le journal RésistanceS a également constaté la présence à son meeting de ce jeudi soir, dans les environs de Mons, d’un ancien dirigeant du Mouvement Nation, connu pour son appartenance au courant pur et dur de l’extrême droite.

 

Après une première interdiction pour la tenue de son meeting à Gilly (Charleroi) avec le Vlaams Belang et le Rassemblement national, et sous la pression de la mobilisation des fronts antifascistes namurois, montois et liégeois, le parti d'extrême droite wallon « Chez Nous » s'est pour finir réfugié, hier soir, dans un café de la commune de Cuesmes.

 

Avec un ex-dirigeant de Nation

« Chez Nous » affirme y avoir rassemblé une centaine de personnes. Sur le terrain, ils n'étaient en réalité pas plus d'une quarantaine. Parmi eux, le journal RésistanceS a observé qu’il se trouvait également Pascal Cornet. 

 

Membre de la direction du Mouvement Nation à partir de 2009, il en deviendra ensuite son secrétaire général. Fondé en 1999 par des dissidents du Front nouveau de Belgique (FNB) et du Front national belge (FN), le principal leader de ce mouvement est Hervé Van Laethem, l’ex-chef du groupe néonazi L’Assaut. Pascal Cornet en deviendra l’un de ses plus fidèles lieutenants. Au sein de Nation, il fessait partie de son courant radical, actif d’abord en 2012 dans l’éphémère dite « Association belge contre le capitalisme » (surtout présente sur Facebook), puis en 2015 dans le groupe interne « Racines ». Après une condamnation l’année suivante pour le tabassage d’un SDF commis avec d’autres cadres et militants de Nation, Pascal Cornet le quittera. Le groupe Racines fut réanimé en dehors de celui-ci. Après quelques activités sans réels succès, notamment avec les intégristes nationaux-catholiques de Civitas et le groupuscule La Meute, Racines cessera d’exister. Pascal Cornet réapparaitra, en décembre 2019, lors de la création du Parti national européen (PNE), fondé après une crise interne par la moitié de la direction de Nation, dont Jean-Pierre Borbouse, un des anciens députés régionaux du Front national belge dans les années 2000. Cornet s’occupera du département « Accueil et Sécurité », le service d’ordre du PNE.

 

Sur Facebook, le meeting de « Chez Nous » a encore reçu le soutien d’une autre dissidente du Mouvement Nation : Leticia Knevels. Fondatrice de l’association « Valeurs nationales », aujourd’hui disparue, elle est aussi passée par le PNE. 

 

Constatant les importants moyens offerts par le Vlaams Belang et le Rassemblement national à la création de « Chez Nous », le PNE décidera de s’intégrer dans ses rangs.

 

Chez Nous aux élections de 2024

Le parti « Chez Nous » a été fondé en mai 2021 sous la houlette de l’un des anciens avocats du FN belge et représentant en Belgique du FN français de l’époque, Ghislain Dubois, et de deux ex-cadres du Parti populaire (PP) de l’avocat d’affaires Mischaël Modrikamen, Jérôme Munier et Gregory Vanden Bruel. 

 

Avec le soutien de ses parrains politiques flamand et français, « Chez Nous » ambitionne de gagner le leadership de l'extrême droite aux élections de 2024. Objectif : s’adresser aux orphelins électoraux de l’ex-FN belge et de profiter en Wallonie des succès du Vlaams Belang en Flandre, du Rassemblement national en France et des autres formations d’extrême droite ailleurs en Europe. « Chez Nous » devrait cependant faire face sur le terrain à des concurrents ayant le même objectif.

 

D’ailleurs, ce même jeudi, un autre rassemblement avait lieu à Liège autour d’anciens du FN belge et du Parti populaire. À cette occasion, ils ont annoncé, sous l’égide de deux des derniers conseillers communaux d’extrême droite, le lancement d’un nouveau cartel électoral en vue des différents scrutins qui auront lieu en 2024 (voir ici notre article). 

 


SIMON HARYS

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