RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite | Lundi 6 février 2023 | 14 h 45 | Avec la revue Ensemble !
ENQUÊTE D’INVESTIGATION | Surfant sur la crise du Covid, le bimestriel belge Kairos et son rédacteur en chef, Alexandre Penasse ont développé un discours complotiste qui leur a permis d’accroître leur notoriété, quitte à s’engager dans des compagnonnages équivoques avec des groupes extrême droite. Un dossier de la revue Ensemble ! éditée par l’asbl bruxelloise Collectif Solidarité contre les exclusions (CSCE), coordonné par Isabelle Philippon, décrypte cette évolution, avec le concours de Manuel Abramowicz du journal RésistanceS | COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Lancé au printemps 2012, Kairos promettait d’enrichir l’offre médiatique avec un regard qui romprait avec « le consumérisme, la croissance, le développement, le progrès, la marchandisation du monde ». À partir de la crise sanitaire du Covid, en 2020, la revue Kairos a relégué cette ambition au second plan pour faire du complotisme sa ligne de fond, et ce à travers les différentes déclinaisons du média : tirage papier vendu en librairie, site web, réseaux sociaux, groupe de soutien, co-organisation d’évènements et de manifestations, rédac chef « superstar »…
Durant la période de crise du Covid, Kairos a voulu être le fer de lance en Belgique de la dénonciation de la « dictature sanitaire » qu’il accuse les gouvernements d’avoir imposé à la population, dans un contexte de relations troubles du pouvoir avec « Big pharma » et avec la complicité des médias « à la solde du pouvoir ». Son rédacteur en chef, en particulier, a développé sa propre mise en scène dans une posture de « chevalier blanc » révélant au public les « vérités cachées » par le pouvoir, et de victime de la répression : censure lors de conférences de presses officielles, retrait de carte de presse, retrait de subvention, fermeture de chaîne YouTube, etc.
Isabelle Philippon (journaliste de la revue Ensemble!), avec le concours de Manuel Abramowicz (RésistanceS), a exploré la « galaxie Kairos », rencontré d’anciens collaborateurs déçus, tenté de prendre la mesure de ce phénomène médiatique et politique, de démêler le vrai du faux. Son enquête d’investigation dresse le constat de la triste dérive d’un projet de presse critique qui en est non seulement venu à cultiver le procédé du « clash pour le clash » afin de susciter de l’audience, mais également à agréger des supporters aux procédés problématiques (harcèlement de responsables politiques ou de journalistes) ainsi qu’à développer des relations douteuses avec des groupuscules d’extrême droite, tel Civitas, ce qui contribue dangereusement à leur banalisation.
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