L’affaire Jacques Georgin ou l’extrémisme meurtrier

RésistanceS Observatoire belge de l'extrême droite | Jeudi 10 septembre 2020 | 08 : 05


MOIRE  ANTIFASCISTE – Dans la soirée du 11 septembre 1970, un militant du FDF (aujourd’hui DéFI) est tué durant une agression politique à Bruxelles. Les auteurs : des gros-bras du Vlaams Militanten Orde (VMO), une organisation d’extrême droite flamande. L’un de ceux-ci sera plus tard élu député fédéral du Vlaams Belang. Cinquante ans après l’assassinat de Jacques Georgin, l’émission radio de la RTBF « Un jour dans l’Histoire » lui consacre un épisode des plus utiles pour se rappeler la nature violente de l’extrême droite  [TEXTE DE LAURENT DEHOSSAY – RTBF radio].

Nous sommes dans la nuit 11 au 12 septembre 1970, à Bruxelles. La Belgique vit au rythme de la campagne pour les élections communales. Une campagne qui mobilisent les militants et les sympathisants des différentes tendances politiques.  Cette nuit-là quatre compagnons de route du « Front démocratique des francophones », le FDF, ont décidé d’employer quelques heures à coller des affiches du parti dans les rues de Laeken. L’ambiance est à la bonne humeur mais l’expérience  vire au cauchemar lorsqu’une partie de la petite troupe est accostée par plusieurs hommes se revendiquant du « Vlaamse Militanten Orde », le VMO, un groupe d'action nationaliste flamand. L’agression est violente.  C’est une véritable baston.

Au cours de cette nuit du 11 au 12 septembre 1970, il y a tout juste cinquante ans, Jacques Georgin, l’un des poseurs d’affiches, un enseignant âgé d’à peine 35 ans,  va perdre la vie. Dans « Le Soir », Charles Rebuffat, rédacteur en chef-adjoint du journal écrira :


« Un homme a été assassiné cette nuit, un autre sérieusement blessé.  Ils n'ont pas été victimes de coups malheureux, lancés dans la confusion d'une bagarre qu'ils auraient contribué à provoquer.  Ils ont été assaillis froidement, délibérément, à dix contre deux, par un commando motorisé. (…)  Il ne s'agit pas d'un accident, mais d'un crime.  Il n'a peut-être pas été voulu, mais le risque, au moins, en a été volontairement couru, comme le prouve encore les affiliations respectives des agresseurs et de leurs victimes :  on ne s'est pas trompé de cible. (…)  Il faut oser dire que c'est un crime pour que les hommes responsables de ce pays, quelle que soit leur appartenance idéologique ou linguistique, se décident enfin à prendre toutes les mesures légales pour mettre un terme à l'existence et aux méfaits de ces milices armées, organisées, que l'on a vu croître et embellir sous des uniformes nostalgiques. »


Retour, aujourd’hui, sur l’Affaire Jacques Georgin. Avec : Jean Rebuffat, journaliste, rédacteur en chef du blog « Entre les lignes » et Thibaut Georgin, fils de la victime.


LAURENT DEHOSSAY

Journaliste et présentateur de l’émission

« Un jour dans l’Histoire » de la RTBF radio

[Texte de présentation de l’épisode consacrée à Jacques Georgin]



Pour écouter cette épisode de l’émission « Un jour dans l’Histoire » consacrée à l’agression mortelle contre Jacques Georgin CLIQUEZ ICI 



L’un des meurtriers de Jacques Georgin deviendra plus tard député fédéral Vlaams Blok. À ce sujet, voir ici  l’extrait de l’enquête du journaliste Jean-Claude Defossé sur les racines néonazies du Vlaams Belang.







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