Un festival inédit consacré à tous les journalismes

RésistanceS Observatoire belge de l’extrême droite  | Jeudi 25 juillet 2019


DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL A COUTHURES-SUR-GARONNE – La quatrième édition du Festival international de journalisme s'est clôturée dans le Sud-Ouest de la France. Organisé notamment par le quotidien « Le Monde », ce rassemblement exceptionnel a permis à des journalistes, dont beaucoup d'investigation, de partager entre eux des expériences. Des politiques, des lanceurs d'alerte, des enseignants et des étudiants en journalisme, des lecteurs et des téléspectateurs y étaient aussi. Tout comme le journal belge RésistanceS – REPORTAGE

Du vendredi 12 au dimanche 14 juillet 2019, dans un minuscule village français d'un peu plus de trois cents habitants, situé entre Bordeaux et Agen, au bord de la Garonne, un festival inédit s'est déroulé. Un moment d'exception proposé pour la quatrième fois consécutive par le journal de référence « Le Monde » et les autres titres de son groupe de presse d'appartenance (les hebdomadaires « L'Obs », « Télérama », « La Vie », « Courrier international »...). Il a rassemblé plus de 5.700 festivaliers.


« Carte de visite » pour les synergies à venir
La rédaction du journal belge RésistanceS avait décidé d'y être. Arrivés la veille et repartis le lendemain du dernier jour de ce festival consacré à toutes les formes de presse, nous avons eu l'occasion d'assister à des conférences-débats des plus intéressantes, d'y rencontrer des personnalités du monde des médias, de l'enseignement universitaire, de la justice... Ce moment médiatique, découpé en thématiques variées, s'est déroulé dans un esprit totalement décontracté. Il a été des plus intéressants et des plus utiles, nous permettant de partager des infos, des réflexions et des dynamismes. Dans une bonne entente et respect mutuel. Ayant pris dans nos bagages des exemplaires du numéro un de notre nouveau périodique papier, « LE JOURNAL de résistance(s) », nous les avons utilisé comme « carte de visite » afin de sceller les synergies à venir. 

Des contacts constructifs ont ainsi été noués avec des journalistes du quotidien « Le Monde », comme Florence Aubenas, de « L'Obs », ce fut le cas avec Violette Lazard, l'auteure des révélations sur l'affaire Bigmalion, ou avec le journaliste Claude Askolovitch d'Arte télé et de France inter, avec qui nous nous retrouverons prochainement à Paris pour une interview exclusive. Mais encore, avec des rédacteurs de « La Vie », dont le numéro de la même semaine était consacré au « populisme chrétien », de « Télérama », du quotidien régional « Sud-Ouest »... Sans oublier, une discussion des plus informatives avec Najat Vallaud Belkacem, l'ancienne ministre de l'Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche sous le gouvernement du président François Hollande.



Le journaliste français Claude Askolovich (Arte télé et France inter),
nouveau lecteur du « JOURNAL de résistance(s) »© Photo RésistanceS


Au total trois jours durant, nous avons assisté à quinze débats. Chacun d'eux se sont déroulés sous le format d'une émission de télé, avec systématiquement, en seconde partie, l'interpellation des intervenants par un public venu en nombre. Nous avons ainsi pu écouter des avocats spécialistes du droit des médias, comme Maitres William Bourdon et François Saint-Pierre, présents sur l'estrade pour répondre à cette question essentielle « les journalistes d'enquête sont-ils au-dessus des lois ? ». Il y a eu ce débat « Mis en cause (dans les médias et la justice) comment survit-on à une affaire » avec Jean-François Copé, ex-UMP, dont le nom avait été associé à l'« affaire Bigmalion » (financement illégal de la campagne pour la Présidentielle de 2012 du toujours alors président Nicolas Sarkozy) et Julien Dray, parlementaire du PS et ciblé par des enquêtes judiciaires. Le débat « Quand les politiciens allument la mèche » avec les députées nationales Clémentine Autain de la France Insoumise (LFI) et Aurore Bergé de La République en Marche (LRM), qui a donné lieu à une joute oratoire mémorable. La jeune parlementaire macroniste y a défendu, tout de go, la nécessité de l'existence dans une « démocratie libérale de médias puissants pour s'opposer au despotisme ». Questionné par notre rédaction sur les définitions qu'elle donnait à ces termes usités, Bergé l'a fait avec un sourire de circonstance, tout en oubliant de définir le dernier mot (despotisme). Sans doute, le pur hasard pour cette fidèle d'Emmanuel Macron...

Pour une discussion passionnante sur la nécessité pour les journalistes d'« en finir avec l'entre-soi », nous avons entendu la journaliste Isabelle Roberts du média numérique « Le Jour », la journaliste et documentaliste Anne-Sophie Novel, et le journaliste David Dufresne, par ailleurs auteur d'un livre d'investigation sur l'enquête policière orientée du dossier Tarnac, ce groupe d'ultra gauche accusé, à tort, en 2008, de terrorisme.

Il y a eu aussi cette rencontre houleuse sur le traitement médiatique du mouvement social des « gilets jaunes » avec la directrice en personne de BFMTV, Céline Pigalle, une ex-journaliste de cette chaine d'infos en continu et actuellement à la rédaction de Radio parleur, Violette Voldoire, et du reporter vedette chez les gilets jaune du média en ligne présent sur le terrain social « Brut », Rémy Buisine. Une rencontre d'exception avec Nicolas Forrisier, lanceur d'alerte, qui révéla les illégalités commises par l'Union des banques suisses (UBS), était également au programme. Sans oublier les débats sur l'enseignement du journalisme d'enquête dans les écoles de journalisme, la loi Macron sur les fakes news comme menace contre l'investigation journalistique, sur les dangers pour les médias de la loi sur le secret des sources et le secret des affaires, sur le journalisme de proximité ...


Sous le soleil du Sud-Ouest, protégés par des tentes, des débats vifs et passionnants © Photo RésistanceS



Nouvelle génération de journalistes et de lecteurs
Pour les enfants des festivaliers, le « Festival international de journalisme junior » leur a ouvert les portes durant trois jours. Encadrés par une équipe des plus sympathiques et des plus professionnelles, ils ont mis leurs mains dans l'encre pour réaliser, après des ateliers thématiques et des rencontres avec quasi tous les intervenants, sous l'égide du parrain 2019 du Festival, le journaliste Pierre Lescure, un « Ptit' Monde ». Quotidien du temps du festival qui sera vendu à la criée, comme aux débuts de la presse écrite, en fin de journée dans les quelques rues de Couthures-sur-Garonne.

Une évidence, ce festival est une aubaine pour les rencontres, le partage d'expériences, les explications et les compréhensions d'une presse souvent mise sur le gril par l’opinion publique. A l'heure où la méfiance grandit contre ce qui est considérée comme une véritable « institution médiatique », liée aux pouvoirs politiques et économiques, il était bon de remettre les points sur les « i » et de replacer le monde des médias dans leur(s) contexte(s).

Pour toutes ces bonnes raisons, le journal RésistanceS sera de retour, mais cette fois-ci avec une délégation de la presse indépendante belge, à la prochaine édition du Festival international de journalisme. Même lieu. Même période. Mêmes buts. Même enrichissement.



MANUEL ABRAMOWICZ

Envoyé spécial de RésistanceS

Observatoire belge de l’extrême droite






NOTRE REPORTAGE PHOTOS AU FESTIVAL INTERNATIONAL DE JOURNALISME
Couthures-sur-Garonne, Sud-Ouest de la France




La prise de note est indispensable pour
pratiquer le journalisme © Photo RésistanceS


Les gendarmes de Couthures-sur-Garonne © Photo RésistanceS



Un festival au cœur d'un village de la République française © Photo RésistanceS


La journaliste du quotidien « Le Monde » Florence Aubenas
ouvre le festival avec un débat sur et avec des « gilets jaunes »
© Photo RésistanceS


Des interventions passionnées du public © Photo RésistanceS


Les gilets jaunes n'auraient pas de revendications, selon les
intellectuels pro-gouvernementaux. Ah bon ... © Photo RésistanceS

La donne est désormais claire pour beaucoup dans
la République d'Emmanuel Macron © Photo RésistanceS



La rébellion est prônée par des festivaliers © Photo RésistanceS


Pour un journalisme pour, avec et du peuple © Photo RésistanceS

Sous la tente, les débats © Photo RésistanceS


L'ex-chef de la droite républicaine française, Jean-François Copé, s'explique sur « l'affaire Bigmalion »,
révélée par la journaliste Violette Lazard avec lui sur l'estrade © Photo RésistanceS


Julien Dray, ancien dirigeant du PS français et cofondateur de SOS Racisme,
s'explique sur les « affaires » qui l'ont ciblé © Photo RésistanceS


Les députées nationales Clémentine Autain de la France insoumise
et Aurore Berger de la République en Marche (à droite) © Photo RésistanceS


Le lanceur d'alerte Nicolas Forrisier, qui révéla les micmacs financiers de
l'Union des banques suisses, avec l'avocat François Saint-Pierre © Photo RésistanceS

L'avocat William Bourdon, spécialiste du droit des médias et défenseur
de nombreux journalistes et lanceurs d'alerte,
notamment actifs en Afrique –© Photo RésistanceS


Débat « Journalistes, en finir avec l'entre-soi » avec notamment l'écrivain
et journaliste David Dufresne et la journaliste et réalisatrice Anne-Sophie Novel
© Photo RésistanceS


Prise de parole de la juge d'instruction Valérie Noël du Parquet de Bordeaux
qui se chargea du dossier Woerth-Bettencourt sur le financement
politique de l'UMP, le parti de Nicolas Sarkozy © Photo RésistanceS


A la tribune du débat « Gilets jaunes : un traitement qui fait débat », de gauche à droite,
la directrice de BFMTV, Céline Pigalle, l'ex-journaliste à BFMTV et actuellement à
Radio parleur Violette Voldoire et le reporter Rémy Buisine du média en ligne « Brut. »
© Photo RésistanceS


Les interpellations sont systématiques dans le public venu en nombre
© Photo RésistanceS


Des journalistes ont été mis sur la sellette par des citoyens-lecteurs-auditeurs téléspectateurs pas toujours
satisfaits de la couverture médiatique mainstream © Photo RésistanceS


Rencontre-débat avec la députée nationale Clémentine Autain sur son dernier
livre consacré à sa mère, actrice des années 1980, et sa longue plongée dans
les méandres de la vie.© Photo RésistanceS




L'expression médiatique se réalise aussi sous la plume des caricaturistes.
Ici avec un dessin de notre compatriote - et ami - Jacques Sondron
du quotidien « L'Avenir »© Photo RésistanceS




Graffitis d'occasion pour le temps du Festival © Photo RésistanceS



Le Festival fut un grand débat permanent © Photo RésistanceS



Un mur et de la satire pour s'exprimer © Photo RésistanceS





Le calme du soir à Couthures-sur-Garonne, un magnifique village français
au bord de la Garonne © Photo RésistanceS



Au Festival, on mange bien et il y a de bonnes lectures © Photo RésistanceS




Florence Aubenas, journaliste d'investigation du quotidien « Le Monde »
© Photo RésistanceS



Claude Askolovitch, journaliste de la revue de presse de France Inter
et chroniqueur à Arte télé © Photo RésistanceS







Clémentine Autain, députée insoumise et ancienne rédactrice
en chef du mensuel « Regards » © Photo RésistanceS




Le lanceur d'alerte Nicolas Forrisier © Photo RésistanceS







Dans le public du festival, « LE JOURNAL » se lit aussi © Photo RésistanceS




Selfie de notre envoyé spécial avec Najat Vallaud Belkacem, ancienne
ministre de l'Éducation nationale © Photo RésistanceS






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