Pour le climat, contre les inégalités sociales et l'ultra droite polluante

RésistanceS  Observatoire belge de l'extrême droite  Vendredi 25 janvier 2019


EN BELGIQUE – Mobilisation désormais inédite et historique de jeunes lycéens pour la défense du climat. Dans la rue, ils sont des milliers à y descendre pour cette cause. Un combat en filigrane – pour l'instant – également contre les inégalités sociales et la (l'extrême) droite conservatrice polluante – LUTTE CONTINUE.

Article également publié par le quotidien Le Soir et le périodique Même Pas Peur

Il n'y a pas photo ! Sur le plan climatique dans son avenir immédiat, la planète est en danger, comme vous le savez. Si vous ne croyez pas aux affirmations polluantes des Donald Trump et autres croisés climatosceptiques.

Ce jeudi matin, dans les écoles secondaires, la grève est une nouvelle fois au rendez-vous. Une « grève » inhabituelle dans la tradition des mouvements étudiants contestataires, dont le déclic a été la primauté de la sauvegarde de notre futur-présent environnemental. Ils seront encore certainement des milliers à manifester à Bruxelles, à Anvers, à Gand... pour le climat et une politique de protection climatique offensive. Comme jeudi dernier quand plus de 12.500 élèves du secondaire défilaient dans les rues. En décembre, dans la capitale belge et européenne – où les décisions politiques se prennent -, nous étions - jeunes, moins jeunes, adultes et personnes âgées - plus de 70.000 manifestants. Cette mobilisation, tant par son nombre que pour sa raison d'être, est historique. Donc inédite et exceptionnelle. Elle se confond avec les mobilisations ouvrières de jadis ; les manifestations importantes des mouvements sociaux d'aujourd'hui.

Continuons la lutte. La mobilisation, la résistance et le combat pour la défense du climat doivent être généralisés, permanents et offensifs. Ils doivent avoir lieu sans relâche. Cette lutte essentielle, pour la survie de notre vie sur terre, doit aussi s'accaparer, sans aucun détour, d'un discours politique clair et précis. Pour sauver le climat, il faut combattre sans cesse et partout ceux qui revendiquent de pouvoir polluer tous azimuts. D'ailleurs, les serial killerde l'environnement le font déjà depuis belles lurettes, dans leurs pratiques au quotidien. Il y a donc urgence.

Les climatosceptiques - qui scandent à tue-tête que le réchauffement climatique est une invention d'un sorte de « lobby écolo-gauchiste de gauche » - sont clairement identifiables sur l'échiquier médiatique. Petit-inventaire de cette « galaxie » de pollueurs, tant économiques que politiques.

Dans le secteur économique, il y a les CEO des industries lourdes, les fabricants de produits climato-polluants et le courant ultra-libéral du capitalisme sans frontières faisant de l'« entrisme » dans les fédérations patronales nationales. Chez nous, à la FEB (la Fédération des entreprises de Belgique) par exemple. Ce courant agit à travers des 
think tankayant pignon sur rue ou faisant un lobbyingde discrétion. Ces « laboratoire d'idées » fabriquent des vade mecumpartisans et des éléments de langage bien plus dogmatiques que scientifiques.

Dans le secteur politique, qui se confond souvent ici avec le premier cité, nous trouvons d'abords des politiciens internationaux de premier plan, tels Donald Trump et Vladimir Poutine. Ensuite, des hommes politique ayant un rôle secondaire, comme pour le cas belges, le parlementaire MR populiste Alain Destexhe. Ce secteur englobe les diverses tendances du libéralisme non-philosophique qui restent attachées inconditionnellement au pilier économico-commerciale de notre société. Il regroupe les destructeurs méthodiques des services publics dans le but unique de les offrir à bas prix aux entreprises privées. Le plus souvent productrices également de pollution !

Comme des mercenaires travaillant pour le plus offrant, force est d'observer que la droite pure et dure, ultra, conservatrice et issue du courant des anti-Lumières s'est mise au service des pollueurs sans foi ni lois. La « droite de la droite » et l'extrême droite ont repris du service. Pour se lancer dans une propagande s'attaquant aux jeunes et moins jeunes qui se mobilisent, manifestent et luttent pour la défense d'un climat non pollué, fiable et harmonieux pour tous : pour les très riches comme pour les moins riches, pour les classes moyennes comme pour les classes populaires, dans le nord comme dans le sud, à l'ouest comme à l'est de l’hémisphère. Le Parti populaire (PP) - un parti nationaliste belge, populiste, xénophone et ultra-libéral présidé par un avocat d'affaires qui tente de récupérer l'électorat orphelin du Front National disparu depuis 2017 en Belgique - n'a pas hésité une seconde, il y a quelques jours, de dénoncer de nouvelles « jeunesses hitlérienne » (sic) qui seraient cette fois-ci manipulées par le parti Ecolo et le Parti du Travail de Belgique (PTB). Ces jeunesses en question ? Pardi, les milliers de lycéens qui défilent dans nos rues pour la défense et la sauvegarde du climat. La droite musclée pro-pollution reste extrême dans ses positions, dans son savoir-faire en politique et dans la vision du monde qu'elle vend.

Résultat : les citoyens de tous âges qui se mobilisent massivement contre le réchauffement climatique figurent désormais en bonne place, avec les antifascistes, les gauchistes, les étrangers, les transmigrants, les journalistes, les syndicalistes ... - sur les listes noires du fascisme renaissant. Leur crime ? Dans leur combat pour la planète, ils portent aussi en eux, certes mis en filigrane – espérons-le de manière momentanée - la solution d'un monde meilleur où les inégalités sociales et ethniques, les injustices fiscales et redistributives, le racisme et le fascisme seront des maux ayant été mis hors d'état de nuire. Les jeunes mobilisés pour le climat sont dès lors l'anti-thèse du danger que représentent les populistes inégalitaires. C'est pour cette raison que nous devons nous engager avec eux. Et eux avec nous !

MANUEL ABRAMOWICZ
RésistanceS  Observatoire belge de l'extrême droite





L'auteur de cet article est également enseignant en communication,
en travail social et en écologie sociale dans une haute-école bruxelloise. 



Cet article a également été publié : 

  • sous forme d'une carte blanche sur « Lesoir.be », le site du quotidien belge Le Soir, ce même vendredi 25 janvier 2019 ;

  • comme article dans le journal politico-satirique papier Même Pas Peur du mois de février-mars 2019, disponible dans toutes les bonnes librairies du pays.





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