Procès des « six de Nation » : compte-rendu de l'audience du 15 décembre 2015

RésistanceS  Observatoire belge de l'extrême droite  Mardi 15 décembre 2015 


TOUJOURS PRESENT dans la salle du tribunal correctionnel de Bruxelles, le journal antifasciste RésistanceS.be poursuit de relater, sous la forme d'épisodes d'une série judiciaire, le procès des cinq membres et du dirigeant de Nation, pour lynchage d'un SDF d'origine polonaise, coups contre des policiers et deux militaires. 

Entamé en septembre dernier, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, le procès des « six de NATION » s'est poursuivi, comme hier, ce mardi 15 décembre. Cette affaire de délinquance urbaine concerne le tabassage d'un SDF d'origine polonaise et les violences faites sur des agents de police et deux militaires commis, le 1er juin dernier dans le quartier du Parlement européen de Bruxelles, par des militants de Nation, un mouvement d'extrême droite radicale. Comme pour les trois autres audiences, les journaux antifascistes RésistanceS (Bruxelles) et Verzet (Anvers) y étaient. Ainsi que Le Soir, l'agence Belga et une équipe de Télébruxelles. 


 Plaidoirie de la procureure du roi

« Monsieur Pascal Cornet a voulu donné une ''leçon'' à monsieur P. (la victime), qui était alors au sol après avoir reçu de nombreux coups, en lui tapant une bouteille sur la tête ! J'espère que c'est le tribunal qui donnera une sérieuse leçon à monsieur Cornet », lança, les yeux dans les yeux, la procureure du Roi en direction de ce dirigeant de NATION impliqué dans ce lynchage particulièrement violent et lâche.

Après un réquisitoire incisif, la magistrate demandera que soit retenu contre les six inculpés des circonstances aggravantes pour les coups qu'ils portèrent en juin dernier. Les éléments pour les déterminer : les cris de singes criés en direction des personnes étrangères passant devant eux, l'appartenance au mouvement d'extrême droite Nation et le contexte qui a précédé leur passage à l'acte, une contre-manifestation ratée contre des « sans-papiers ».

Pour ces faits extrêmement graves, des peines sévères sont réclamées : entre 15 mois et 2 ans de prison.
© Photo RésistanceS













Plaidoiries des avocats des inculpés 

Certains ont affirmé qu'« il ne s'agissait ici pas du procès du mouvement Nation, mais des prévenus ». Leur stratégie étant de dissocier la violence commise par ces derniers de leur appartenant à ce mouvement d'extrême droite. Pour leur part, d'autres avocats ont plaidé contre le parquet de Bruxelles qui aurait enfreint la loi antidiscrimination sur la base du motif d'appartenance politique en souhaitant condamner les « six de Nation » pour leur adhésion à Nation !

Du même coup, trois avocats de la défense ont développé un argumentaire, en zig-zag, présentant le SDF qui fut laissé pour mort au sol (selon les secouristes appelés par des témoins de la scène de violence) non pas comme la victime, mais comme... l'agresseur des militants de Nation. En soit, le monde à l'envers.

L'avocat de Lucas H., uniquement poursuivi pour des coups donnés contre des policiers et militaires, a plaidé l'acquittement de son client (une demande acceptée par la procureure du roi). Les autres avocats, sur la base des aveux de leurs clients, demanderont des peines de complaisance : condamnation à des heures de travail au service de la société, avec en bonus des sursis, accompagnés néanmoins de l'obligation de se faire suivre par un psychologue, de suivre une formation à la gestion de la violence...

PROCHAINE AUDIENCE
Les répliques des avocats des trois parties civiles ont été fixées au mercredi 20 janvier prochain.


Compte-rendu d'audience :

RésistanceS  Observatoire belge de l'extrême droite 


© Photos RésistanceS
































LE DOSSIER !

SUR CE PROCES > LES ARTICLES DE RESISTANCES





Résistanceest aussi sur





© RésistanceS | Bruxelles | Mardi 15 décembre 2015