Faux profil Facebook : comme RésistanceS.be, la RTBF et Le Vif/L'Express hier, la VRT en fait un maintenant ...

RésistanceS  Observatoire belge de l'extrême droite  Jeudi 17 décembre 2015 



JOURNALISME « UNDERCOVER » - Les journalistes - qui enquêtent sur des sujets délicats et dangereux - peuvent-ils avancer masqués sur les réseaux sociaux ? Le journalisme d'investigation « undercover » le justifie-t-il ? Malgré une condamnation judiciaire, la méthode est toujours utilisée par la presse. Comme le montre ce nouveau cas.


En mai 2014, poursuivis initialement pour cinq motifs différents d'inculpation, suite à une plainte déposée, en 2010, contre eux par Georges-Pierre Tonnelier, alors secrétaire-général du Front National belge (FN, celui qui avait scellé une alliance électorale avec le mouvement « national-solidariste » Nation), Julien Maquestiau et Manuel Abramowicz de RésistanceS.be étaient sanctionnés au final, après une longue saga judiciaire, par la justice pour une seule infraction.

Laquelle ? La création - décidée par le comité de rédaction du journal RésistanceS.be - d'un profil Facebook imaginaire. La raison : une « enquête undercover » de RésistanceS.be pour connaitre la façon d'agir de l'extrême droite sur Facebook à des fins de propagande et de recrutement de sympathisants.


Journalisme d'investigation
Auparavant, avant l'utilisation massive d'Internet, des journalistes de RésistanceS.be comme bien d'autres, respectant à la lettre les méthodes du journalisme d'investigation, avaient assisté à des réunions, des conférences, des meetings ou des manifestations d'extrême droite sous de faux oripeaux, soit de manière masquée. Suivant ainsi les exemples de journalistes célèbres, comme l'allemand Günter Walraff ou la française Florence Aubenas.

© Image RTBF

Ce mercredi soir, le journal télévisé de 19 h 30 de la RTBF (diffusé sur sa chaine la Une) consacrait un reportage sur les dangers que peut représenter Facebook pour les adolescents. Durant ce reportage, une référence a été faite à la création par une journaliste de l'émission « Koppen » de la VRT (télévision publique flamande) d'un faux profil Facebook. Celle-ci s'était fait passée pour un jeune garçon.

VRT, RTBF, Le Vif/L'Express... comme RésistanceS.be
Il y a plusieurs mois, c'est une journaliste de l'émission « Devoirs d'enquête » de la RTBF qui avait également créée un faux profil sur ce réseau social enfin de mener une enquête sur le recrutement de jeunes belges pour partir combattre en Syrie (1). Auparavant, pour une enquête identique sur le même sujet, publiée dans l'hebdomadaire belge Le Vif/L'Express, c'est une journaliste qui avait procédé avec cette méthode « undercover » (2).

Les télévisions publiques belges et ce journal seront-ils a leur tour poursuivi par la Justice, comme RésistanceS le fut ou cela confirme que l'usage de faux profils, par des journalistes et pour le besoin d'enquêtes délicates et dangereuses sur les réseaux sociaux est accepté par la profession ? Pour notre part, nous plaidons pour la seconde hypothèse. Ce qui donne dès lors raison à RésistanceS.be de l'avoir fait.


SIMON HARYS
RésistanceS  Observatoire belge de l'extrême droite







Déjà avant la création de RésistanceS.be, Manuel Abramowicz lors d'une enquête journalistique « undercover » au coeur d'une manifestation du Vlaams Blok (le nom jusqu'en 2004 de l'actuel Vlaams Belang). Devant lui : Filip Dewinter et Gerlof Annemans, les dirigeants en chef de ce parti d'extrême droite.








Notes :
  1. Lire l'article du journal RésistanceS, publié sur son blog d'information le 5 mai dernier : Faux profil Facebook pour une journaliste de la RTBF, comme RésistanceS.be


  2. Lire l'article signé par Warda Salame publié, le 23 janvier 2014, sur le site de l'hebdomadaire belge Le Vif/L'Express : Comment le Net enrôle de jeunes Belges en Syrie


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