RésistanceS | Observatoire belge de l'extrême droite | Lundi 28 septembre 2015 | Première publication : journal
Même
Pas Peur
n°2, juillet-août 2015
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Sondron
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L'homosexualité
est combattue par toutes les idéologies conservatrices, rétrogrades
et fondamentalistes. Quelles soient religieuses ou politiques.
L'extrême droite est extrêmement anti-homos. Elle est très contre.
Certains de ses dirigeants sont pourtant physiquement très contre
les homos. Homos eux-même ! Un tabou caché sous une chape de
plomb. Cet été, le nouveau journal satirique et engagé belge Même
Pas Peur publiait une
notice sur ce sujet dans son « Dico des mots qui fâchent ».
Avec son aimable accord, le journal RésistanceS.be, spécialiste
dans l'information dévoilant régulièrement les « petits
secrets » de l'extrême droite, vous le propose maintenant sur
son blog.
Homo-facho
- (nom commun, masculin,
variable. Synonyme : homo-nazi, homo-nationaliste, gay
nationaliste) – Fusion raccourcie des noms communs « homosexuel »
et « fasciste », il désigne les homosexuels qui militent
dans des groupes ou des partis d'extrême droite.
En général et
historiquement, il s'agit de garçons. Il n'existe aucun « courant
d'extrême droite lesbien » connu.
>
Discussion,
à la manière du café du commerce, sur un réseau social entre
activistes belges d'extrême droite bien connus, à propos des
homosexuels et des pédophiles – Doc. du RIDAF.
Les
« gays nationalistes » sont-ils aussi des « enfilés » ?
Les
« homo-fachos » sont soit refoulés, soit complexés. Le
plus souvent, leur orientation sexuelle est niée, cachée (ce qui
provoque des tensions haineuses intérieures violentes, au sens
psychologique). Il arrive que les gays nationalistes soient tolérés,
mais avec l'ordre formel - de type militaire – que l'expression de
leur tendance ne s'étale pas sur la place publique. L'homosexualité
constitue un des principaux tabous des milieux nationalistes,
identitaires et populistes de droite. Les « homo-fachos »
circulent dans un milieu hostile. Dans notre société, effectivement
l'homophobie est essentiellement cultivée par l'extrême droite (et
aussi chez les islamistes rabiques, les cathos fondamentalistes et
les juifs orthodoxes).
Dans
la propagande d'ultra droite, les homosexuels sont désignés par les
termes suivants : « pédés »
ou « pédérastes »
(termes classiques), « invertis »,
« enfilés »
et « sodomites »
(termes plus cash). A l'exception de sa présidente Marine Le Pen et
de son numéro deux Florian Philippot (un transfuge gaulliste du
mouvement républicain de gauche de Jean-Pierre Chevènement), le
Front national français a participé activement à la campagne
contre le mariage pour tous (2013). Ce dernier a divisé en deux
clans le FN : le premier (majoritaire) s'oppose avec vigueur à ce
mariage, le second (minoritaire) refuse de se prononcer sur cette
question. Depuis, les radicaux du FN - et le reste de l'extrême
droite - dénoncent un dit « lobby
gay » qui
dirigerait désormais la formation lepéniste. En décembre 2014,
Florian Philippot a été outé (révélation de son homosexualité
cachée) par un magazine people.
Ce qui permettra, dans les rangs frontistes et assimilés, une
libéralisation de la parole contre les homos-nationalistes. Pour
l'une des anciennes éminences grises frontistes, le parti lépeniste
s'est transformé en « lupanar
pédérastique »
(Henry de Lesquen). Un cofondateur du FN affirmera tout de go pour sa
part : « Pour
un mec comme moi qui a fait l’Algérie, être représenté par un
pédé gaulliste, c’est quand même un peu gros »
(Roger Holeindre).
< Couverture d'un journal belge néonazi, issu du groupe L'Assaut, qui pourrait se confondre avec une revue gay. Un pur hasard ? – Doc. du RIDAF.
« Culture
homo-nazie » revendiquée
Malgré le tabou et les polémiques à propos de
l'homo-nationalisme, un courant homosexuel revendiqué, mais agissant
dans l'ombre, a toujours existé au sein de la droite pure et dure.
Il remonte aux années vingt en Allemagne.
Profitant
sans doute de la culture nudiste de la société germanique, les
nationalistes d'orientation homosexuelle ont pu profiter d'une
atmosphère ambiante permettant l'adoration d'une esthétique antique
mettant en avant le « mâle dominant ». Les statues
d'hommes virils – souvent entièrement nus - ornent alors sans
complexe la propagande nazie. Les sections d'assaut (SA) du parti
conduit par Adolf Hitler, le NSDAP, singularisent à merveille la
« culture homo-nazie » de l'époque. Leur chef adulé,
Ernst Röhm, l'était notoirement.
L'origine
de cette tendance est l'« homosexualité de caserne » (il
existe aussi une homosexualité d'église, de prison...). Plus tard,
dans les années quatre-vingt, le courant homosexuel
national-socialiste va se restructurer en Allemagne. Son leader, un
militaire de carrière, Michael Kühnen,
revendique officiellement les relations sexuelles entre hommes.
Cependant, ils devaient se marier et avoir des enfants pour fonder
une famille traditionnelle, le fer de lance de la Nation. Histoire
surtout de faire perdurer la « race blanche » (aryenne).
Ailleurs en Europe, et y compris en Belgique, Kühnen aura des
partisans... et de jeunes amants, notamment au sein du Mouvement
européen (ME), un réseau néonazi présent en RFA, en France, aux
Pays-Bas et dans notre pays. En 1991, ce leader néonazi est mort du
sida.
Homosexuels
d'extrême droite célèbres
Ernst
Röhm (déjà
cité plus haut)
Ancien
officier de l'armée allemande, chef des SA nazies. Il est assassiné
en 1934 lors de la « Nuit des longs couteaux » (purge
nazie pour éliminer la « tendance révolutionnaire » du
NSDAP, le parti hitlérien, à la demande de l'armée et du patronat
allemand).
Robert
Brasillach
Ecrivain
collaborationniste, fusillé à la Libération. Malgré son
homosexualité, il restera adulé par l'ensemble de l'extrême droite
française, suisse, espagnole et belge.
Abel
Bonnard
Ecrivain
maurrassien, puis ministre pétainiste sous l'occupation. Mort dans
son exil espagnol en 1968. Il était connu sous les surnoms,
découlant de ses orientations politique et sexuelle, de « la
Belle Bonnard » et « Gestapette ». Son biographe,
Olivier Mathieu, « compagnon de route » du Parti
nationaliste français et européen (PNFE) était alors aussi lié,
en Belgique, au groupe néonazi « L'Assaut », fondé et
dirigé par un militaire de carrière, bonne connaissance de
l'Allemand Michael Kühnen et son « Mouvement européen ».
Michael
Kühnen
(déjà
cité plus haut)
Comme d'autres « homo-fachos », il a
été militaire de carrière (décidément). Il fut le plus important
leader allemand de l'extrême droite radicale européenne, à travers
le « Mouvement
européen » (ME),
jusqu'à son décès du sida en 1991. Juste avant, il avait écrit le
livre « National-socialisme et homosexualité », un
véritable manifeste homo-nazi, traduit en français par un dénommé
Michel Caignet.
Michel
Caignet
Membre
de la direction de la FANE (Fédération d'action
nationale-européenne), un groupuscule se revendiquant ouvertement du
nazisme, responsable français du ME, codirigé avec le
précédent,
puis fondateur du journal Gay
France.
Jörg
Haider
Leader
de l'extrême droite autrichienne, d'abord du FPÖ, puis de sa
dissidence, la BZÖ (Alliance pour l'avenir de l'Autriche),
dans les années nonante et deux milles.
Gerald
Grosz
Successeur
d'Haider à la tête du BZÖ,
après
son décès accidentel à la sortie d'un club gay de Vienne.
Pim
Fortuyn
Leader
de la droite populiste hollandaise, assassiné en 2002.
Jean-
Claude Poulet-Dachary
Adjoint
au maire Front national de Toulon, ex-séminariste lefèbvriste,
ancien militaire (encore un), retrouvé
assassiné en 1995.
Florian
Philippot (déjà
cité)
Enarque,
éminence grise de Marine Le Pen et numéro deux de son
parti.
Sébastien
Chenu
Fondateur
de Gaylib, le groupe homosexuel de l'ex-UMP sarkozyste, passé
ensuite au FN de Marine Le Pen
D'autres
« homo-fachos » ?
Ils
en existent encore. Ils sont bien « actifs » dans
l'extrême droite, y compris dans
la droite radicale et identitaire belge, néerlandophone comme
francophone (suite et pas fin donc).
>
Le
journal Même
Pas Peur
est vendu au prix de 3 €
dans plus de 951 librairies de Belgique.
L'article
ci-dessus a été publié une première fois en page 18 du n°2,
juillet-août 2015, du
journal satirique et engagé belge Même
Pas Peur.
Avec son aimable autorisation, il est mis en ligne sur le blog du
journal RésistanceS ce lundi
28 septembre 2015. Avec
deux sous-titres, des illustrations et quelques informations
complémentaires.
PLUS D'INFOS SUR L'EXTRÊME DROITE HOMOSEXUELLE ?
PLUS D'INFOS SUR L'EXTRÊME DROITE HOMOSEXUELLE ?
Le journal RésistanceS a déjà publié de nombreux articles sur ce thème des plus tabous pour les défenseurs de la Famille traditionnelle, considérée comme le « Fer de lance de la Nation ». Comme ceux-ci (liste non-exhaustive) :
- Projet de loi « mariage pour tous » : Les homos divisent l'extrême droite
- Refoulement & tabous :Homosexualité, nazisme et extrême droite...
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Même
Pas Peur et RésistanceS 2015