RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite | dimanche 29 mars 2015
INFO-EXCLUSIVE
- Après le président syrien, le Vlaams Belang rencontre un leader
libanais islamiste pro-iranien.
Le
leader du Vlaams Belang Filp Dewinter avec Nabih Berri, le président
du parlement libanais
et chef du mouvement islamiste Amal - Photo :
DR
Une
délégation du parti d'extrême droite flamand Vlaams Belang,
conduite par son chef charismatique, le député anversois Filip
Dewinter, a rencontré au Liban, ce vendredi, Nabih Berri. Il s'agit
du président du parlement libanais, mais également du chef du
mouvement Amal (Afwâju l-muqâwamati l-lubnâniya, en français :
Détachements libanais de la résistance). Islamiste chiite, Amal fut
l'une des plus importantes milices para-militaires durant la guerre
civile libanaise.
Son
hégémonie dans les années 1980 a été rendue possible grâce au
soutien financier reçu de la République islamique d'Iran. Depuis
2006, le mouvement Amal s'est rapproché du Hezbollah, le « Parti de
Dieu » libanais, devenu maintenant l'allié principal et le plus
puissant de l'Iran et de la Syrie au Proche-Orient.
Reçu
par le président syrien
Cette
rencontre entre la délégation du Vlaams Belang et le chef du
mouvement islamiste libanais Amal s'est déroulée dans le cadre d'un
déplacement politique du VB en Syrie, à l'invitation de son
gouvernement, pour y soutenir le régime de Bachar el-Assad. Avant de
rencontrer Nabih Berri, le président syrien en personne avait reçu
en audience privée, mercredi dernier, Filip Dewinter.
Cette
délégation belge d'extrême droite en déplacement en Syrie et au
Liban, était composée, outre de Dewinter, de deux autres
parlementaires du Vlaams Belang, le député fédéral Jan Penris et
la sénatrice Anke Van dermeersch, mais aussi de Marco Santi. Ce
dernier est le responsable du micro-parti francophone « Démocratie
nationale », l'un des successeurs du Front national belge, disparu
en avril 2012. Santi est aussi le responsable de « Faire place Nette
» (FpN), une structure francophone soutenue, à la fois par le
Vlaams Belang et Jean-Marie Le Pen, le président d'honneur du FN
français de Marine Le Pen. Présent dans la circonscription de
Hainaut aux élections législatives de mai dernier, le FpN était
arrivé, en deuxième position, avec plus de 2 % (derrière Debout
les Belges, le parti du député fédéral sortant Laurent Louis,
plus de 3 %), en tête des formations d'extrême droite francophones.
Leader
anti-Islam en Europe
Fidèle
à la stratégie de « nationalistes de tous les pays unissez-vous,
mais chacun chez soi », le Vlaams Belang, en Flandre, détient le
leadership des campagnes de dénonciation de « l'islamisation de la
société ».
Son
leader, Filip Dewinter, est également celui d'un réseau européen
anti-Islam regroupant plusieurs mouvements français, allemands et
belges d'extrême droite. En Europe, les populations musulmanes,
ciblées par cette mouvance nationaliste européenne, sont
majoritairement de confession sunnite. Ce qui n'est pas le cas des
alliés arabes du Vlaams Belang qui sont eux chiites. Les frères
ennemis des sunnites. L'alliance du VB avec les musulmans libanais et
syriens serait donc des plus objectives.
SIMON
HARYS
RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite
Sur cette photo, prise au Liban ce vendredi, de gauche à droite : la sénatrice Anke Van dermeersch (Vlaams Belang), Marco Santi (ancien dirigeant du Front national belge), l'américain Richard Hines (consultant politique et dirigeant de RTH consulting], le président du parlement libanais et chef du mouvement islamiste Amal Nabih Berri et Filp Dewinter (Vlaams Belang) - Photo : DR |
Marco Santi (ex-FN belge) et Nabih Berri - Photo : DR |
La délégation belge d'extrême droite au cours d'un diner organisé à l'occasion de son déplacement au Liban - Photo : DR |