RésistanceS | Observatoire belge de l'extrême droite | Mardi
2 juin 2015
Plus
de six militants du mouvement Nation ont tabassé ce lundi en plein
jour un SDF. Cette agression ultra-violente démontre que l'extrême
droite reste un danger public quand ses nervis s'expriment.
Faudra-t-il attendre la mort d'un antifasciste ou d'un immigré,
comme en France en 2013, pour que les autorités se mobilisent contre
les gangs néonazis ?
> Les
militants et responsables de Nation lors du passage à tabac - Image
vidéo
Plusieurs
organisations militantes antifascistes, dont les Jeunes Organisés
Combatifs (JOC), ont révélé, ce mardi sur Facebook, le passage à
tabac d'une personne seule, commis ce lundi sur la Place du
Luxembourg, juste en face du Parlement européen de Bruxelles. Les
auteurs de cette lâche ratonnade sont au moins six militants de
Nation. En effet, dans une vidéo filmée par un témoin de cette
agression ultra violente, on peut reconnaître des membres et
responsables (dont Serge C) bien connus de ce mouvement d'extrême
droite.
Le
tabassage en question s'est déroulé à l'occasion d'une
contre-manifestation appelée par le mouvement Nation et leurs
« camarades » néonazis flamands des Vlaanderen
Identitair (VLI) et les Autonome Nationalisten Vlaanderen (ANV). Ces
groupuscules d'extrême droite avaient pour objectif d'empêcher la
tenue de la manifestation légale organisée, chaque lundi, par un
collectif d'immigrés sans-papiers soutenu par des organisations
militantes belges. La semaine dernier déjà, des membres de Nation
avaient apporté leur soutien au dirigeant du « Mouvement
pour la remigration »
(sic), une structure d'extrême droite française, qui avait le
premier tenté de saboter la manifestation hebdomadaire. A ce sujet
voir l'article de RésistanceS.be : « Bruxelles,nouvelle agression d'extrême droite ».
Enième
violence d'extrême droite
L'agression
de hier après-midi a eut lieu devant de nombreux témoins, dont des
chauffeurs de taxis. Prenant la fuite vers la gare du Luxembourg, les
auteurs de la ratonnade y ont été arrêtés par la police, avec
l'aide de deux soldats de l'armée belge qui étaient en faction, au
moment des faits violents, devant le Parlement européen.
>
Arrestation
par la police, avec l'aide de l'armée belge, des agresseurs. Image
extraite de la vidéo postée sur le groupe Facebook « La
police belge, une fierté pour nous tous ».
Suite
à cette action commando commis par des nervis de Nation, des
organisations politiques antifascistes et de gauche se sont
mobilisées : les JOC
Bruxelles, l'Union syndicale étudiantes (USE), le collectif
Alternative libertaire, la LCR-SAP, les Jeunes anticapitalistes
(JAC), Blockbuster, les Etudiants de gauche actifs (EGA) et le
PSL-LSP. Pour ces organisations :
« En
visant les migrants et en tabassant un SDF, les néonazis révèlent
leur vrai visage : Racistes et Violents. Ils s'en prennent aux plus
précarisés en prétendant lutter contre la misère et la crise. Ils
représentent la haine, l'exclusion et la barbarie divisant plutôt
que de construire l'unité et la solidarité dont nous avons besoin.
Ils ne représentent qu'une bande de criminels nostalgiques du
nazismes et adorateurs d'Aube Dorée, violents et dangereux. »
Pour protester contre cette énième agression violente commise par des membres de Nation et en solidarité avec la victime, les organisations antifascistes appellent à un rassemblement samedi prochain à 16 h sur la place du Luxembourg. Avec pour mots d'ordre : « Refusons la misère et la barbarie des fascistes » et « l'extrême droite et sa violence n'ont pas leur place dans nos rues ! »
Une
longue habitude
Ce
n'est évidemment pas le premier passage à tabac commis par les
nervis du mouvement Nation. Fondé en 1999 par des membres de la
direction du Front national (FN) et de sa dissidence du Front nouveau
de Belgique (FNB), Nation se présente officiellement aux élections
depuis 2003. Ce mouvement électoraliste affirme avoir aujourd'hui
remplacé le FN belge, depuis sa dissolution en 2012.
Mais force est de constater également que Nation prend de plus en plus les allures d'une milice privée. Son ancêtre, le groupe néonazi L'Assaut, était coutumier de ce type de délit. Pour cela, des membres de l'Assaut ont été, dans les années quatre-vingt et nonante, arrêtés, emprisonnés préventivement et condamnés. Mais dans la plupart des cas, les auteurs d'extrême droite d'actes de violence n'ont pas été inquiétés par la justice. Après leur forfait, certains ont pu même être protégés par la police. Ce fut le cas en avril de l'année passée, lors d'un meeting du Vlaams Belang en plein centre touristique de Bruxelles.
Mais force est de constater également que Nation prend de plus en plus les allures d'une milice privée. Son ancêtre, le groupe néonazi L'Assaut, était coutumier de ce type de délit. Pour cela, des membres de l'Assaut ont été, dans les années quatre-vingt et nonante, arrêtés, emprisonnés préventivement et condamnés. Mais dans la plupart des cas, les auteurs d'extrême droite d'actes de violence n'ont pas été inquiétés par la justice. Après leur forfait, certains ont pu même être protégés par la police. Ce fut le cas en avril de l'année passée, lors d'un meeting du Vlaams Belang en plein centre touristique de Bruxelles.
Dissolution, mais après meurtre
La
question maintenant est de savoir si ce mouvement violent, constitué
de gros-bras, de nazis-skins (NS) et de hooligans habitués à la
baston quotidienne, restera encore longtemps protégé par la police
de Bruxelles (dont le chef reste le bourgmestre PS Yvan Mayeur) et la
justice !
C'est pour cette raison que le journal antifasciste RésistanceS.be suggère la mise en place urgente d'une commission d'enquête parlementaire. En France, en été 2013, le gouvernement français avait eu le courage de dissoudre quatre organisations d'extrême droite. Mais pour cela, il avait fallu le meurtre d'un jeune antifasciste, Clément Méric, commis à Paris en pleine journée par une bande de nazis-skins, dont le chef est un camarade de longue date du mouvement belge Nation.
Faudra-t-il attendre aussi un mort en Belgique d'un antifasciste, d'un immigré ou d'un SDF pour que nos autorités s'inquiètent réellement de la violence et de l'insécurité que représentent les gangs d'extrême droite actifs dans nos rues ?
C'est pour cette raison que le journal antifasciste RésistanceS.be suggère la mise en place urgente d'une commission d'enquête parlementaire. En France, en été 2013, le gouvernement français avait eu le courage de dissoudre quatre organisations d'extrême droite. Mais pour cela, il avait fallu le meurtre d'un jeune antifasciste, Clément Méric, commis à Paris en pleine journée par une bande de nazis-skins, dont le chef est un camarade de longue date du mouvement belge Nation.
Faudra-t-il attendre aussi un mort en Belgique d'un antifasciste, d'un immigré ou d'un SDF pour que nos autorités s'inquiètent réellement de la violence et de l'insécurité que représentent les gangs d'extrême droite actifs dans nos rues ?
ANNE-LAURE
DE RYCK
RésistanceS | Observatoire belge de l'extrême droite |
NOS AUTRES DOCUMENTS
L'agression
ultra-violente s'est déroulée durant un rassemblement du mouvement
NATION. Voici la preuve en image :
> Ci-dessus,
le tract de mobilisation en néerlandais de la contre-manifestation
appelée par NATION et les néonazis des VLI.
> Sur
Facebook, les Autonome Nationalisten Vlaanderen (ANV), un
groupuscule néonazi lié à NATION, a aussi organisé la
contre-manifestation.
> Sur
le mur Facebook du président de NATION, Jean-Pierre Demol, les
arrestations de ses militants a été annoncées, comme le montre
cette capture d'écran.
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Bruxelles |
2 juin 2015
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