L'idéologue Vlaams Belang définitivement condamné pour négationnisme

RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite  | 16 septembre 2010  | Rep./Mod n° 2022-0823

Roeland Raes (à gauche), avec deux autres dirigeants du VB, lors d'une manifestation à Bruxelles,

en mai 1990 © Photo : Manuel Abramowicz


 

JUSTICE | Le coup est dur pour l'état-major du VB, son vice-président-fondateur vient d'être définitivement condamné pour minimisation des crimes contre l'Humanité commis par les nazis. Cette condamnation démontre que le négationnisme est resté en vogue au sein de l'extrême droite flamande. Malgré ses opérations politiquement correctes | LES NÉGATEURS DU VLAAMS BELANG


La cour d'appel de Bruxelles a condamné, ce mercredi 15 septembre, Roeland Raes, figure historique du Vlaams Belang (VB), pour négationnisme. Le verdict qui vient de le frapper met un terme à une longue saga judiciaire, débutée en 2001. Estimant que le délai raisonnable, pour juger les motifs du procès enclenché contre Raes, était dépassé, la cour d'Appel a prononcé une déclaration de culpabilité à son encontre. Le dirigeant d'extrême droite flamand devra encore verser des dommages et intérêts (d'un montant de 1.800 euros) aux deux parties civiles dans cette affaire, le Forum des organisations juives flamandes et le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme. En première instance, Roeland Raes avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bruxelles .



NÉGATIONNISTES REFOULÉS ET HONTEUX

Les faits venant de condamner ce haut dirigeant Vlaams Belang remontent au 26 février 2001. Lors d'une interview accordée à NCRV, une télévision hollandaise, Roeland Raes avait clairement minimisé le génocide des Juifs commis par les nazis lors de la Deuxième Guerre mondiale. A cette occasion, il remis également en doute l'authenticité du «Journal d'Anne Frank». Ses paroles pronégationnistes suscitèrent directement un scandale qui l'obligea de démissionner de la direction du pari d'extrême droite flamand. M. Raes remis également sa démission de sénateur et de membre du conseil d'administration de l'Université de Gand où il siégeait pour le compte du VB. Cependant, il restera néanmoins toujours influant au sein de la direction du Vlaams Belang, certes avec une discrétion imposée par la présidence pour ne pas attirer les regards et à nouveau pointer du doigt le Vlaams Belang, comme étant un bastion de négateurs et de nostalgiques de l'Ordre nouveau.

La condamnation de Raes est un coup dur pour le Vlaams Belang en particulier, mais aussi pour l'ensemble du mouvement nationaliste flamand. Depuis les années soixante, il est actif dans diverses organisations et formations indépendantistes du nord du pays (lire l'article de RésistanceS : « Roeland Raes, un idéologue de la ''Race'' » ). Issu des rangs de l'ex-Volksunie (le grand parti unitaire historique des nationalistes flamands), Roeland Raes a fait partie de plusieurs organisations, formations et rédactions de publications de la droite radicale : Were Di, Voorpost, Vlaamse volkspartij, amicales d'anciens combattants flamands de la SS, de leurs familles et amis, « De Schakel » (journal d'exilés politiques flamands en Argentine, fondé après la libération de l'Europe du nazisme), « Haro » (publication néonazie)...


NUMÉRO DEUX DU PARTI D’EXTRÊME DROITE

À l'heure actuelle, le désormais délinquant négationniste reste toujours le leader du groupe Voorpost. Fondé dans les années 1970, ce « groupe d'action nationaliste » diffusait jusqu'il y a récemment encore des livres et autres publications d'auteurs négationnistes. Voorpost reste de nos jours le carrefour de rencontre des militants les plus radicaux du mouvement nationaliste flamand et fournit des hommes de main et divers cadres au Vlaams Belang.

 

De 1978 jusqu'à la révélation au sujet de ses propos négationnistes en 2001, Raes fut le vice-président du Vlaams Blok (non du Vlaams Belang jusqu'en 2004). Sa condamnation démontre que la négation des crimes contre l'Humanité commis par les nazis n'est pas seulement portée par des petites mains de la droite nationaliste nostalgique de l'Ordre nouveau. Au sein de l'état-majeur du Vlaams Belang, les négationnistes pourraient donc être encore nombreux. Des négationnistes refoulés et honteux. Histoire de ne pas avoir à faire à Dame Justice et d'être nazifié sur les devants de la scène politique. L'opportunisme électoral permet à ses adeptes des compétences d'illusionniste extraordinaire.

 

 

SIMON HARYS

RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite






< Roeland Raes lors d'une cérémonie récente en l'honneur de Reimond Tollenaere, un ancien collaborateur flamand pronazi, organisée par le Sint Maartensfonds (SMF), l’amicale des anciens combattants flamands sur le Front de l’Est.


© Photo : Verzet / AFF Antwerpen. 











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