Nouvelle zizanie chez les clones wallons du lepénisme

RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite  | Vendredi 26  novembre 2021  | 11 : 11

| Revu et allongé : samedi 27 novembre 2021 | 14 : 12

Affiches du lepéniste wallon Eddy Hudysn, candidat du Parti populaire (à gauche) et d’En-Mouvement, et photo d’André Antoine, le coprésident démissionnaire de ce micro-parti de la Province de Namur © Doc, archives et infographie RésistanceS-Ridaf n°2021-1126


EN DIRECT DU FRONT | La droite pure et dure reste totalement atomisée dans le sud du pays. Avec ses conflits internes légendaires. Le coprésident d’En-Mouvement, un des pseudopodes du Parti populaire, vient de claquer la porte. Une bonne nouvelle pour le nouveau micro-parti lepéniste Chez Nous ? | PROJECTEUR DANS LES COULISSES


Hier, nous avons appris le départ du coprésident-fondateur du micro-parti « En-Mouvement », André Antoine. Ce dernier a été l'un des cadres du Parti populaire (PP), fondé en 2009 par l'avocat d’affaires carolo-bruxellois Mischaël Modrikamen et actif jusqu'à son fiasco électoral aux élections régionales et fédérales de mai 2019.

 

Après la disparition du PP, André Antoine se mis pour un petit temps en marge de la circulation jusqu'à la création officielle sous le statut d’asbl d’« En-Mouvement », au début de l'année 2021, avec d'autres du Parti populaire, dont Eddy Hudysen et Ann Franquet (cette dernière rejoindra ensuite le Mouvement Nation). C’est à l’occasion des élections communales d’octobre 2018 que ce groupuscule, dont le fief se situe à Hastière, une commune de la Province de Namur, près de la ville de Dinant, avait été une première fois fondé. Pour le scrutin régional de mai de l’année suivante, « En-Mouvement » rallie le Parti populaire, puis après sa dissolution en juin, rejoint « La Droite populaire » (anciennement « La Droite »), menée depuis 2010 par des anciens du PP autour du dirigeant du collectif « Vigilance citoyenne », actif dans la mouvance anti-islamiste durant la seconde moitié des années 2000.


DU PTB AU PP

Eddy Hudysen, la cheville ouvrière d’En-Mouvement, ne provient pas lui à la base du milieu droitiste. En effet, il provient de l’autre bord idéologique. Avant de se manifester à la droite de la droite, Hudysen a d’abord été séduit par les discours médiatisés de Raoul Hedebouw, le porte-parole du Parti du Travail de Belgique (PTB), la formation venant de l’extrême gauche maoïste aujourd’hui montée sur le podium des partis politiques les plus populaires en Wallonie.

 

Constitué d'une partie du courant d'extrême droite du PP, pour qui la famille Le Pen est une référence positive, « En-Mouvement » est resté à l'état de groupuscule. Le départ de son coprésident annonce la mort clinique de ce pseudopode de la formation de Mischaël Modrikamen. Malgré le départ d’André Antoine, il a néanmoins communiqué sur sa page Facebook un message pour rassurer ses derniers affiliés : « En-Mouvement se réorganise !  Vous êtes intéressés par la politique Belge ?  Vous êtes désireux de défendre vos idées ?  Vous avez un peu de temps à nous consacrer ? Nous recherchons des citoyens capables de relevés plusieurs défis en Wallonie et à Bruxelles à tous les niveaux !  Un parti politique est un rassemblement de citoyens et pas l’apologie d’une seule personne ! ». Tout est écrit.

 

COURANT LEPÉNISTE WALLON

Une bonne nouvelle pour le micro-parti « Chez Nous », fondé tout récemment par une autre fraction du courant lepéniste wallon de feu le PP ? Tout est possible. Les transfuges vers le nouveau parti appuyé matériellement par le Vlaams Belang, avec le parrainage du Rassemblement national de Marine Le Pen, se poursuivent. Mercredi soir, « Chez Nous » réunissait ses sympathisants liégeois, parmi lesquels se trouvent des ex-membres du PP, des anciens des Listes Destexhe et des affiliés de l’association des Amis belges d’Éric Zemmour. 

 

Le désormais ex-coprésident d’En-Mouvement, André Antoine est une bonne connaissance de Jérôme Munier et Gregory Vanden Bruel, le duo créateur de « Chez Nous ». Avec eux, il avait participé en été 2017 à une tentative de putsch interne pour débarquer Modrikamen de la présidence du PP. Les règlements de compte chez les clones belges du frontisme français ne vont pas cesser d’ici peu.

ALEXANDRE VICK

RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite  



INFOS EN +
À lire notamment sur cette mouvance d’extrême droite wallonne : 

 

Un meeting à Liège pour prendre le leadership de l’extrême droite wallonne
RésistanceS N° 2021-1006 : www.resistances-infos.blogspot.com/2021/10/un-meeting-liege-pour-prendre-le.html 


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