Le Vlaams Belang à Paris pour soutenir un mouvement en voie de dissolution

RésistanceS |Observatoire belge de l’extrême droite  |Samedi 20 février 2021  | 20 : 05

Tête du cortège de la manifestation de Génération identitaire de ce samedi après-midi à Paris. Au premier rang : Dries Van Langenhove, fondateur de sa branche flamande et député fédéral du Vlaams Belang © Photo DR.


 




INFOS EXCLUSIVES – Il y a quelques heures à Paris, les militants et sympathisants de Génération identitaire défilaient contre sa dissolution prochaine. Sur des images vidéos, RésistanceS a repéré parmi eux un député fédéral du Vlaams Belang et fondateur d’une milice néonazie qui pourrait aussi être interdite. 

 

Il y a quelques jours, le gouvernement français annonce la dissolution à venir de Génération identitaire (GI) pour avoir organisé une opération médiatique anti-migrants à la frontière franco-italienne. Cette organisation d’extrême droite est l’une des plus actives en France. Elle provient du Bloc identitaire (BI), Les Identitaires aujourd’hui. Ces derniers se revendiquent comme étant l’élite de la droite radicale d’outre-Quiévrain. Après une tentative électorale ratée, ils se sont lancés dans une nouvelle « stratégie d’entrisme » en direction de formations politiques.  L’un de leurs fondateurs a réussi à se faire propulser au sommet du Rassemblement national (RN, ex-Front national) de Marine Le Pen. D’autres identitaires travaillent comme chargés de communication de maires d’extrême droite (RN, Ligue du Sud…).

 

DÉJÀ DISSOUT EN 2012

Jeunesse du BI, l’organisation Génération identitaire s’appelle à sa naissance les Jeunesses identitaires (JI). Son origine ? Unité radicale (UR), un groupuscule regroupant des skinheads racistes et des supporters ultras de football. UR se revendique du courant « nationaliste-révolutionnaire » (NR), une appellation cache-sexe utilisée par les néofascistes et autres néonazis pour flouter leur vraie nature idéologique. Unité radicale a des liens à l’étranger avec des organisations nationalistes terroristes. L’un de ses affiliés tente d’assassiner de sa propre initiative, lors du défilé du 14 juillet 2002, le président de la République Jacques Chirac. Le gouvernement de l’époque profite de l’occasion pour ordonner ensuite la dissolution d’UR. Qui va bien vite réapparaitre sur le nom des Jeunesses identitaires, l’ancêtre de Génération identitaire que le gouvernement français s’apprête à dissoudre.



Dries Van Langenhove était à Paris avec quatre autres membres de Schild & Vrienden et un représentant du cercle des étudiants nationalistes flamands, ici avec sa casquette, à l’extrême droite de votre écran © Photo DR.


DÉLÉGATION FLAMANDE À PARIS

Pour protester contre cette décision politique, GI a fait descendre dans la rue, à Paris ce samedi 20 février 2021, ses membres, ses sympathisants et ses amis d’autres structures d’extrême droite. Parmi eux des Français, mais aussi des étrangers - de la bonne couleur - venus de Flandre. Ils étaient conduits par Dries Van Langenhove en personne. Après un stage de formation chez Génération identitaire en été 2017, celui-ci a fondé une branche flamande, Schild & Vrienden(S&V). Une enquête journalistique d’investigation de la télévision publique flamande VRT démontrera le caractère nazi, raciste et antisémite de ce groupe formé par des étudiants de bonnes familles de l’université de Gand. En mai 2019, Van Langenhove a été élu député fédéral pour le Vlaams Belang(VB). Où il poursuit une carrière politique tout en restant le meneur de la bande de nazillons de S&V. Une demande de dissolution de ce dernier est aussi planifiée suite à l’ouverture d’une enquête du Parquet de Halle-Vilvoorde sur ses dirigeants, dont le parlementaire VB. 

 

À Paris cette après-midi au défilé de Génération identitaire, Dries Van Langenhove était accompagné de quatre autres de Schild & Vrienden(S&V), reconnaissables à leur uniforme et au moins d’un activiste du Nationalistische Studentenvereniging(NSV), le cercle des étudiants nationalistes. Fondée en 1976, la NSV ne fait officiellement pas partie de l’organigramme interne du Vlaams Belang. Il en est cependant le creuset de ses futurs cadres. La plupart des dirigeants du VB proviennent effectivement de la NSV. C’est le cas du dirigeant de son canal historique, Filip Dewinter, qui lui aussi a apporté son appui solidaire à Génération identitaire. Il y a quelques années, Dewinter avait même reçu ses fondateurs au Parlement flamand. Les liens français de Dries Van Langenhove et Filip Dewinter démontrent une énième fois que le Vlaams Belang reste un parti d’extrême droite pure et dure.

 



SIMON HARYS
RésistanceS Observatoire belge de l’extrême droite





Le tweet de Filip Dewinter de soutien à Génération identitaire contre sa dissolution. Le chef du canal historique du Vlaams Belang fréquente depuis longtemps ses dirigeants  © Doc. RIDAF-Bruxelles.







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