Ce dimanche, Donald Trump revient sur scène

RésistanceS Observatoire belge de l’extrême droite  |Samedi 27 février 2021  | 15 h 41

Depuis ce jeudi 25 février 2021, la CPAC est réunie comme chaque année pour dicter les orientations idéologiques des conservateurs américains– Image Net


 

DE L’AUTRE CÔTÉ DE L’ATLANTIQUE – Après son départ avec honte de la Maison blanche fin janvier, Donald Trump s’est exilé en Floride. Barricadé dans son domaine privé, il y est resté discret. Ce dimanche, après le premier ministre israélien en 2013 ou Marion Maréchal-Le Pen en 2018, il remontera à la tribune. À l’occasion de la conférence annuelle des conservateurs américains  – LE TRUMPISME N’EST PAS MORT


Depuis ce jeudi et jusque demain, se déroule la Conservative Political Action Conference (CPAC) à l’hôtel Plaza à Orlando, de l’État de Floride. Elle rassemble plus de 10.000 participants pendant quatre jours.

 

Cette convention est grand-messe annuelle qui réunit chaque année la « crème de la crème » du mouvement conservateur américain. Il est important de savoir que c’est là que d’une manière informelle on vote pour la personnalité la plus représentative du camp républicain, ce qui correspond à choisir qui sera candidat à la prochaine élection présidentielle. Cette année, ce choix est plus que critique pour l’avenir politique des États-Unis, après le mandat de Donald Trump et le retour des démocrates à la Maison blanche.

 

 

EXTRÊME DROITE ISRAÉLIENNE ET FRANÇAISE

Chaque journée débute par une prière ou une liturgie : protestante, catholique et juive. La CAPC est constituée de courants conservateurs des religions judéo-chrétiennes. Ils défendent un monde blanc politico-religieux fessant bloc ensemble contre les dangers qui menacent la stabilité de la civilisation occidentale : le communisme, l’islamisme, l’immigration non-contrôlé, l’écologisme, le féminisme, l’homosexualité, l’antisionisme… Beaucoup adhèrent aux thèses religieuses apocalyptiques des Pentecôtistes et autres traditionnalistes protestants. C’est la raison pour laquelle la CAPC apporte son appui indéfectibles à la droite extrême israélienne et l’occupation de territoires occupés en Palestine. Lors de sa conférence de 2013, le premier ministre de l’État hébreu, Binyamin Netanyahu (Likoud), fut l’un des orateurs invités de la CAPC.

 

Lors de son édition d’il y a trois ans, c’est Marion Maréchal, députée nationale du Front national français de 2012 à 2017, qui s’adressera aux conférenciers conservateurs américains. En France, et dans l’ombre du Rassemblement national de Marine Le Pen, elle structure un mouvement conservateur français dont le but est l’« union des droites », extrême comprise.  Avec le soutien des journaux réactionnaires et conservateurs Valeurs actuelles et Causeur



BLACK GUNS MATTER

Au programme de la CAPC 2021, il y a cent trente-et-un orateurs, dont onze seulement sont afro-américains. Nul se s’étonnera d’y trouver le texan Ted Cruz, Mike Pompeo, ex-secrétaire d’État, l’acteur John Voigt, le sénateur Marco Rubio, anciencandidat à la présidentielle, ou des présentateurs de FoxNews, comme Lawrence Jones. Des personnalités plus atypiques tiennent aussi la vedette.

 

L’un d’eux est Ian Smith, co-gérant d’un centre de fitness, condamné à payer 124,000 dollars par le procureur du New Jersey  pour avoir publié des vidéos ne laissant aucun doute sur son refus de respecter les protocoles Covid-19.  Parmi ses supporters, les Three Percenters, un groupe anti-gouvernement, islamophobe et anti-immigrants.

 

Également à l’affiche, Maj Toure, le rappeur et  fondateur du mouvement Black Guns Matter. Ce mouvement encourage les noirs a s’armer pour mieux se defendre contre les violences subies par leur communauté. 

Ou encore Scott Presler, militant pro-Trump qui sillonne l’Amérique pour lui rendre sa grandeur et la nettoyer (sous l’égide du slogan populiste «Make America clean and great again»). Nettoyer au sens réel du mot, après qu’en 2019 Donald Trump déclara en visitant Baltimore que la ville est «a disgusting, rat and rodent-infested mess» (le fameux «trou à rats» que lui évoquait aussi Bruxelles, ndlr). Diplômé en criminologie, ce militant gagne sa vie comme promeneur de chiens.

Ou Robby Starbuck, réalisateur célèbre de clips vidéo, candidat républicain pour les élections 2022 au Congrès. Originaire de Cuba, il espère conquérir les voix des latinos anticommunistes. Lors d’un rassemblement Black Lives Matter, celui-ci montra une vidéo disant que ses fondateurs sont de dangereux « marxistes », et que leur objectif est de diviser, en apprenant aux gens «à se regarder en fonction de la couleur de leur peau».

Ou Min Kyung Wook, homme politique sud coréen clamant la fraude massive lors des élections d’avril 2020 en Corée du Sud  «Be aware, or be next!» (soyez-en conscients, ou soyez les suivants !). 

 

LE RETOUR DE DONALD TRUMP

À l’agenda des interventions, on retrouve les thématiques conservatrices habituelles : survivre au socialisme, la fraude électorale, les complots contre l’ex-président Trump, l’éclatement du noyau familial, la condamnation de l’avortement, la défense du deuxième amendement autorisant le port d’arme…

 

Mais le meilleur est pour la fin : ce dimanche à 15h40 précises, le programme de la CAPC annonce que l’orateur sera le quarante-cinquième président des États-Unis, Donald Trump en personne. Il reprendra la parole après plusieurs semaines de total silence depuis son exil politique en Floride. Sa présence à la CAPC confirme que le trumpisme va poursuivre sa conquête du parti républicain. Pour revenir reprendre dans quatre ans la Maison blanche. Selon la stratégie partagée par l’organisme conservateur. Mais avant cela, il devra trouver des arrangements à l’amiable avec l’Alt-Right (la Droite alternative), une mouvance à la pointe dans la défense du «nationalisme blanc» dont l’objectif est aussi de s’accaparer le leadershipde l’Après-Trump édition 2017-2021. Au royaume du libéralisme, la concurrence politique est également très rude chez les conservateurs.

 

ANNE CREMER

RésistanceS Observatoire belge de l’extrême droite  



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