RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite | Bruxelles | Vendredi 3 octobre 2020 | 20 : 45
Dimanche dernier, le parti d’extrême droite néerlandophone - et séparatiste anti-Belge - Vlaams Belang (VB) organisait une manifestation, à Bruxelles, contre le gouvernement fédéral. La couverture médiatique de cette démonstration de force a été importante. Côté francophone, les extrémistes nationalistes flamands ont reçu le soutien de quelques wallons, une dizaine au total, conduits par le groupuscule la Droite conservatrice (DC), avec le soutien de l’association Valeurs nationales et des membres du Parti national européen (PNE). Sous les drapeaux nationalistes du Lion flamand, il y avait encore un vieux militant d’extrême droite, le Liégeois Joseph Franz. Un personnage folklorique de la droite identitaire sudiste. Il fut membre ou proche, depuis les années 1970, de quasi toutes les chapelles de l’ultra droite francophone, du Cepic (l’aile conservatrice du Parti social-chrétien) au Rassemblement populaire wallon (RPW, un groupuscule formé par son propre parti, le Parti des pensionnés, avec le conseiller communal de « Mouscron populaire », l’ancienne section locale du Parti populaire), en passant par le FN belge, AGIR (premier du nom), le PP et le Mouvement Nation. Ces Wallons pro-VB ne sont pas les seuls à apporter un soutien au Vlaams Belang.
C’est également le cas du site francophone d’informations « B-Mag ». Ce nouveau média est apparu en juin dernier. Il revendique son appartenance au courant idéologique « libéral-conservateur ». Son modèle : l’hebdomadaire Valeurs actuelles qui prône en France l’« union des droites », avec le Rassemblement national compris. Parmi les rédacteurs de B-Mag se trouvent des anciens du Parti populaire et des ex-radicaux du MR.
Opération politico-médiatique de dédiabolisation
Il y a quelques jours, B-Mag a consacré un long article à la manifestation du VB à Bruxelles. À sa lecture, on y apprend entre autre : « Si l’initiative émanait du Vlaams Belang, les participants à ce premier tour de chauffe destiné à galvaniser l’opposition flamande venaient aussi des rangs de la N-VA ou même de l’Open VLD. » B-Mag va ensuite se lancer dans une tentative de travestissement du parti nationaliste, fondé en 1978 par des nostalgiques de l’Ordre nouveau. Si le VB « incarnait l’extrême-droite », « aujourd’hui objectivement[il]relève du centre-droit. Oui, le Vlaams Belang est ce que l’on aurait jadis appelé un parti de centre-droit. » Avec son programme social, le VB se serait même déplacé dans le paysage politique à la gauche du parti libéral Open VLD.
Force est de constater que B-Mag, issu de la rédaction d’« Info Belge », un site éphémère animé par le philosophe libéral-conservateur Drieu Godefridi, participe à une opération politico-médiatique de dédiabolisation du Vlaams Belang, crédité actuellement à 27 % des suffrages. En vue de sa victoire aux élections régionales de 2024 ? Et la constitution d’une majorité avec le N-VA pour gouverner une Flandre nationaliste de droite pure et dure ? Bien éloigné d’un programme de « centre-droit ».
ALEXANDRE VICK
RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite
B-Mag ?
Prochainement, nous reviendrons plus en détails sur ce nouveau média francophone libéral-conservateur.
Le VB à Bruxelles ?
Sur la manifestation du Vlaams Belang à Bruxelles, le 27 septembre dernier, lire notre article :
· Un groupuscule d’extrême droite wallon avec le Vlaams Belang à Bruxelles ce dimanche
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