Dictionnaire de l'extrême droite flamande
RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite | Notice publiée le13 février 2017 > 18 juillet 2020
Vlaanderen identitair (VLI)
Groupe d’action nationaliste identitaire flamand actif en 2015 en Flandre et à Bruxelles. Il souhaite implanté en Belgique néerlandophone une structure similaire à celle de l’organisation d’extrême droite française Génération identitaire (GI). Vlaanderen Identitair (VLI) reprend le même emblème, le « Lambda ». Deux ans après sa disparition, des étudiants de l’université de Gand vont créer, suite à la participation en France à un camp d’été de Génération identitaire, un groupe d’action du même type qui prendra le nom de Schild & Vrienden (S&V).
Le dirigeant-fondateur des Vlaanderen Identitair est Bob Verreycken, un activiste de longue date. Il a été cadre, conseiller communal et député régional du Vlaams Belang, puis s’en éloigné après l’opération de dédiabolisation du parti d’extrême droite flamand enclenché par sa nouvelle direction. Proche des milieux ultra, en 2015, Bob Verreyckentravaille au Parlement européen pour l’Alliance for Peace and Freedom (APF), un parti transnational fédérant des formations d’extrême droite présentes dans plusieurs État-membres de l’Union européenne. Vlaanderen Identitairdevient le partenaire officiel en Flandre de l’APF. Son chef est en particulier en contact avec Udo Voigt, le président de 1996 à 2011 du Nationaldemokratische Partei Deutschlands (NPD), le parti allemand néonazi le plus important, puis son député européen de 2014 à 2019, ainsi que l’un de ceux de l’APF. Ce qui permettra aux Vlaanderen Identitaird’avoir leur entrée au Parlement européen de Bruxelles.
N’arrivant pas à s’implanter réellement en Flandre, ce petit groupe d’action ne va regrouper pour finir qu’une dizaine de membres. Pour sortir de leur marginalisation, les VLI organisent quelques actions sur le terrain, en collaboration avec d’autres groupuscules d’extrême droite. En février 2015, son dirigeant est le modérateur d’une conférence de soutien à la Russie de Poutine au moment de la guerre en Ukraine. Elle est proposée par les Autonome nationalisten Vlaanderen(ANV) de Christian Berteryan, un ex-militant flamand du groupe néonazi bruxellois L’Assaut. Ces nationalistes autonomes flamands rassemblent alors des activistes recrutés dans la marge militante du Vlaams Belang. Les deux orateurs de la conférence sont Kris Roman et Constant Kusters. Le premier, un militant exclu du Vlaams Blokpour antisémitisme, passé ensuite au Front national belge pour en devenir le responsable de la branche néerlandophone, a créé après son retour d’un exil en ex-URSS, Euro-Rus, une association flamande au service de la propagande nationaliste russe. Le second orateur vient des Pays-Bas, c’est le président de la Nederlandse Volks-Unie(NV-U, Union du peuple néerlandais), un mini-parti néonazi batave pan-Néerlandais (pour la réunification de toutes les Flandres : belges, hollandaises et la française), fondé en 1971. L’un des vice-présidents de la NV-U a été le Flamand Roeland Raes, avant qu’il ne participe à la fondation du Vlaams Blok en 1978 pour en devenir l’un de ses principaux idéologues.
En juin 2015, avec le Mouvement Nation, les Vlaanderen identitair organisent une action à Bruxelles pour s’opposer à une manifestation autorisée d’associations de défense de demandeurs d’asile qui se déroule dans le quartier européen. Après l’échec de leur tentative de perturber le défilé des « sans-papiers illégaux », six membres de Nation vont tabasser un SDF polonais antifascistes présent sur la place du Luxembourg, devant l’entrée du Parlement européen. Ils seront quasi tous arrêtés et en 2016 lourdement condamnés (voir notre dossier sur ce procès historique ici). Ce qui n’avait pas empêché le groupuscule flamand de participer au congrès de Nation pour qui, il représente « le fer de lance de l’action sur le terrain. » Avec un autre groupe flamand, la Nieuw-Solidaristisch Alternatief (N-SA), Vlaanderen Identitair s’est chargé de la « sécurisation de la salle » du congrès du Mouvement Nation. Par la suite, le groupe VLI disparait des radars. Bob Verreycken continue pour sa part de circuler au Parlement européen dans le cadre des activités du parti transnational Alliance for Peace and Freedom. En été 2020, il fonde un nouveau groupe d’activistes, sous le nom de Project Yggdrasil, de concert avec le Project Thule, fondé un an auparavant par Tomas Boutens, l’ex-chef d’un réseau néonazi constitué de militaires de carrière démantelé en 2006 dans le cadre d’une opération anti-terrorisme.
RésistanceS-Dico | Observatoire belge de l’extrême droite | H.G.J
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| En 2015, ce groupuscule nationaliste flamand éphémère collaborait avec le Mouvement Nation. Ici l’un de ses dirigeants, Pascal Cornet, avec Bob Verreycken, le fondateur des Vlaanderen Identitair. Doc. DR / Archives RIDAF-Gent. |
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| Les Vlaanderen Identitair, dont le modèle est l’organisation française Génération identitaire (GI), ont surtout été actifs sur les réseaux sociaux à défaut d’être capable de mobiliser dans la rue – Doc. DR / Archives RIDAF-Gent. |
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