Salut nazi au Fort de Breendonk par un militant d'extrême droite

RésistanceS Observatoire belge de l'extrême droite  Samedi 23 novembre 2019



LE NAZISME TOUJOURS ÀL'HONNEUR – Le quotidien flamand De Morgen et la VRT ont publié une photo d'un individu faisant le salut nazi dans le Fort de Breendonk, une des prisons hitlériennes où furent enfermé des milliers de prisonniers politiques belges. L'auteur du geste nostalgique est un militant d'extrême droite, issu d'une famille de dirigeants du Vlaams Belang. Il est aussi membre d'un groupe néonazi, la RWR-Vlaanderen – EXPLICATIONS 

Du 20 septembre 1940 au 4 septembre 1944, le Fort de Breendonk, un lieu historique de défense militaire situé dans la Province d'Anvers, est utilisé par les nazis comme prison politique. Elle est sous le contrôle direct de la Sicherheitspolizei (Sipo), la police de sécurité allemande, fondée en 1936 par le dirigeant de la SS Heinrich Himmler.

Durant l'Occupation allemande, plus de 3.500 prisonniers politiques belges y seront détenus. Des grands noms de la Résistance belge ont été enfermés et torturés à Breendonk. Plus de deux cents Résistants y seront exécutés. Au total, 1.733 détenus n'ont pas survécut à la guerre et à leur détention au Fort de Breendonk ou dans d'autres camps nazis où ils furent déportés. Après la guerre, ce fort devient un mémorial du souvenir des souffrances nazies.

FILS DE VB - Le Fort de Breendonk se visite depuis par des milliers de personnes. Y compris par des néonazis. Comme en août dernier. Au cours de leur visite, quelques individus au crane bien rasé se sont photographiés sur place. L'un de ceux-ci pose pour une photo en faisant le salut nazi, dans la pièce qui fut utilisée comme réfectoire pour les officiers de la Sipo. Il s'agit purement et simplement d'une profanation de ce haut lieu de la mémoire. Celle-ci a été révélée, ce samedi, par le quotidien flamand De Morgenet latélévision publique flamande VRT. L'homme figurant sur la photo est le petit-fils d'un ancien parlementaire du Vlaams Blok / Belang. Dont le père lui-même est un de ses piliers.

Suite à la diffusion de la photographie, préalablement postée sur un réseau social internet, une information judiciaire pour incitation à la haine et au négationnisme a été ouverte par la division de Malines du parquet d’Anvers. Unia, le centre interfédéral de lutte contre les discriminations, va également s'informer sur les suites judiciaires à donner au sujet de ce salut nazi. Quant au Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), il a déclaré : « Nous voyons se consolider et se renforcer les extrêmes, et la haine se libérer. La bêtise et la méchanceté ne semblent plus honteuses». Le CCOJB cible dans son communiqué « les extrêmes », sans préciser pour autant que l'auteur est un militant d'extrême droite désormais bien connu. Et en particulier un des activistes de la division flamande de la Right Wing Resistance (RWR). La RWR est un groupuscule néonazi international actif chez nous, depuis le début de cette année, comme l'avait révélé du côté francophone, en mai passé, un article du JOURNAL de résistances (le lire ici), le périodique papier de RésistanceS.be.

La diffusion de cette photo de salut nazi au Fort de Breendonk n'est que le sommet de l'iceberg d'une réalité de nostalgies pour le nazisme encore partagées, de nos jours, par bien d'autres extrémistes de droite, membres de la RWR, de la mouvance du Vlaams Belang ou de ses sections locales.

SIMON HARYS
RésistanceS Observatoire belge de l'extrême droite





LISEZ AUSSIcomme ces deux participants du Festival international du journalisme organisé par le quotidien Le Monde, en juillet dernier à Couthures-sur-Garonne, LE JOURNAL de résistances, le périodique papier de l'asbl RésistanceS et de son web-journal RésistanceS CLIQUEZ ICI






Le Journal de RésistanceS est aussi sur


© Article du web-journal de RésistanceS | RésistanceS | Bruxelles | Samedi 23 novembre 2019