Football populaire contre le racisme à Anderlecht


[RésistanceS – Jeudi 11 juillet 2019]

SUR LE TERRAIN – Samedi dernier, la quatrième édition du Tournoi de football antiraciste s'est déroulée dans la commune bruxelloise d'Anderlecht. Un rassemblement annuel qui fédère des collectifs politiques, syndicalistes, des jeunes et des moins jeunes, des garçons et des filles. De Bruxelles et de Flandre, mais aussi de Paris et de Lille. De toutes origines. Pour jouer tous ensemble avec un ballon rond pour enjeu. Et brandir bien haut les drapeaux de la solidarité, de la fraternité et de l'égalité – REPORTAGE PHOTOS DE RÉSISTANCES


Le football est devenu surtout du business de haut niveau. Il s'agit alors d'un sport de combat financier. Les joueurs s'achètent à coups de millions. Les mécènes sont devenus de gros investisseurs sans scrupules ni respect des lois sportives et des autres législations. Comme le confirme la lecture des rubriques des faits divers financiers qui éclaboussent le foot professionnel. Mais, heureusement, des expériences positives nous rappellent la fidélité de beaucoup aux traditions populaires de ce jeu sportif, apparu en Grande-Bretagne au milieu du dix-neuvième siècle. Y compris dans ses sphères élevées, comme le démontrent les exploits du Red Star football club, symbole parisien d’un football banlieusard et populaire, et ceux du FC Sankt Pauli à Hambourg (sur ces deux FC, voir liens à la fin de cet article). Direction maintenant à plus de localisme, en particulier sur les bords de la frontière régionale bruxello-flamande.

Ce samedi 6 juillet au milieu de la matinée, il fait déjà bien chaud sur le Terrain de sport Corneille Barca, du nom du bourgmestre de Saint-Gilles, avant l'ère Picqué. Par manque de place chez elle, cette commune bruxelloise possède dans celle d'Anderlecht, depuis plusieurs années, un important espace sportif. Constitué de plusieurs cours de tennis, mais surtout de quatre grands terrains de football. C'est là-bas que la quatrième 
édition du Tournoi de football antiraciste s'est déroulée.




Un autre football est possible
L'affiche de ce tournoi inédit se trouvant à son entrée est bilingue, français-néerlandais. Ses organisateurs sont des collectifs politiques, de tendance gauche radicale et libertaire anticapitalistes, des membres des Unionistes antifascistes supporters de l'Union Saint-Gilloise, mais aussi des associations issues des immigrations et de l'antifascisme militant. Sur les abords des terrains, des banderoles et des drapeaux ont été placés, dont le fanion du journal antifasciste RésistanceS. Ils singularisent les aspirations engagées de ces supporters d'un football du, pour et avec le peuple.

Le mode d'organisation est plutôt – carrément, en fait – autogéré. Les équipes qui vont s'y « affronter » autour du ballon rond sont constituées de groupes politiques existants (de l'Union communiste libertaire, une section du syndicat anar Confédération nationale du travail, du Secours rouge, des JOC du Mouvement ouvrier chrétien, de l'association greco-turque « Sokaki »...), d'une maison de jeunes d'un quartier populaire bruxellois ou d'équipes constituées à l'occasion de cette joute sportive non-conformiste. Elles viennent de Bruxelles et de la Cité ardente, avec une présence marquée des Ultra inferno, les supporters dynamiques du Standard de Liège, alias les « 
Rouches ».

Ce sport étant sans frontières, y compris la linguistique, des Flamands de la capitale, d'Antwerpen et de Leuven sont aussi là, et bien là. Les louvanistes sont d'abord des jeunes boxeurs néerlandophones du club sportif autonome « Partizan », qui peuvent aussi jouer du coup de pied comme des as. Et nous démontrer que le groupuscule d'extrême droite Schild & Vrienden ne peut nullement représentée la jeunesse flamande.



Antifascisme et solidarité internationale
Des sportifs militants de France ont également traversé le Quiévrain pour y venir. Ils sont de Lille et de Paris. Les Parisiens proviennent du Ménilmontant Football Club qui revendique, haut et fort, ses racines populaires et ses engagements pour des causes politiques, comme le sont la lutte contre le racisme, l'antifascisme ou la solidarité internationale avec le peuple palestinien et le Kurdistan libre (voir l'article « À Ménilmontant, un autre football est possible » du web-journal Basta, lien ci-dessous).

Ce sport autour d'un ballon, dont le but reste de marquer dans le 
goal d'en face, est ici décliné en noir, en blanc et en couleur. Les équipes sont mixtes en genre et en âge. Des hommes et des femmes, des adultes et quelques enfants de 10-12 ans jouent tous ensemble. Dans un esprit collectif et avec, toujours, le plaisir mutuel commeessentiel.

Ce samedi, un autre football, non concurrentiel, opposé au virilisme ambiant, au machisme et au manichéisme, s'est joué à Anderlecht sous le soleil de ce début d'été 2019. Rendez-vous dans un an, avec une équipe du journal RésistanceS, au cinquième 
Tournois de football antiraciste.


SIMON HARYS
web-journal
 RésistanceS
Observatoire belge de l'extrême droite



NOTRE REPORTAGE PHOTOS






























POUR PLUS D'INFOS SUR LE FOOT POPULAIRE
Que lire sur le football populaire et militant ? Le web-journal RésistanceS vous a sélectionné trois articles de presse :

> « À Ménilmontant, un autre football est possible », un article d'Adrien Ortavent et Ludovic Ferro du web-journal Basta, publié le 20 avril 2016, pour le lire CLIQUEZ ICI
> « De retour en Ligue 2, le Red Star craint pour son identité populaire », article de Nicolas Guillermin, publié sur le site du quotidien communiste français « L'Humanité », le 11 Mai, 2015 CLIQUEZ ICI
> « Allemagne: le FC Sankt Pauli, le foot engagé sous les drapeaux pirate et LGBT », dépêche de l'AFP (Agence France presse), publié sur le site du quotidien catholique français « La Croix », le 28 septembre 2018 CLIQUEZ ICI 



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