Qui sont les « amis belges » de Génération identitaire


RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite |  Dimanche 3 avril 2016


RADIOSCOPIE DE RESISTANCES - Toute la presse belge a évoqué cette semaine l'existence de Génération identitaire. Les médias se sont adressés au journal RésistanceS pour en savoir un peu plus sur ce mouvement français d'extrême droite qui avait prévu de manifester ce samedi à Molenbeek. Mais qui sont les amis en Belgique de ces identitaires de France ?


On serait tenté de croire que seul le Vlaams Belang (VB), comme pourrait laisser supposer la déclaration de sympathie de Filip Dewinter à leur égard, entretient des rapports avec ces français radicaux d'extrême droite. C'est oublier un peu vite que le Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbod (KVHV), l'officiel cercle des étudiants universitaires catholiques, est en contact régulier avec ce mouvement d'extrême droite. Et ce, depuis plusieurs années. Le fils en personne de Jan Jambon (N-VA), le ministre fédéral de l'Intérieur, Wouter Jambon, alias « Murk », était un des responsables de la section d'Anvers de la KVHV.


National-flamande et extrême droite française
Ce cercle étudiant est une pépinière du nationalisme flamand, dont la politique est marquée par un conservatisme ultra réactionnaire, inspiré par un national-catholicisme à la flamande. C'est de cette KVHV que naitra, suite à une scission en 1976, une autre association d'étudiant, le NSV (association des étudiants nationalistes), clairement marqué à l'extrême droite et servant de première « école de cadres » des futurs dirigeants du VB.

Le KVHV est une association qui entretient des liens réguliers avec l'extrême droite. Le 30 novembre 2005, à Gand, Jean-Marie Le Pen, alors toujours président en chef du Front national français, était invité par le cercle universitaire catholique pour y donner une conférence sur « La droite nationale, une idéologie et une vision pour l'Europe ».

Le ménage des fichiers en cours ?
Génération identitaire qui menaçait, il y a encore quelques heures, d'envahir la place communale de Molenbeek pour « expulser les islamistes » a donc de très bons relais parmi les futurs cadres du mouvement nationaliste flamand.

Auparavant, les mêmes identitaires français avaient eu des liens étroits avec le mouvement « national-solidariste » francophone Nation. Mais depuis, des frictions entre les premiers et les seconds sont survenus. Une habitude chez ceux qui préconisent - pourtant de manière frontale - un « Ordre nouveau » pour « sauver l'Europe de sa destruction ».

Le suivi du radicalisme passe sans doute par la surveillance renforcée aussi des leaders du KVHV. Mais, de source bien informée, RésistanceS a appris qu'il n'y a aucune chance que le ministre fédéral N-VA Jan Jambon accepte de voir figurer son propre fils sur une liste de radicaux à surveiller. Le ménage administraif serait en cours...


JULIEN MAQUESTIAU
RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite 



Résistanceest aussi sur





© RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite  | Dimanche 3 avril 2016 |