À Paris, samedi, Le Pen et des compagnons de néonazis chez les intégristes cathos

RésistanceS Observatoire belge de l'extrême droite Lundi 21 mars 2016  


L'ancien président du Front national français s'oppose plus que jamais à la stratégie de dédiabolisation imposée par sa fille, la patronne de l'entreprise politique familiale qu'il dirigea de 1972 à 2011. Il y a deux jours, Jean-Marie Le Pen s'est retrouvé à un colloque intégriste catholique, organisé avec un « parti européen » composé de néonazis. Un des leaders de l'extrême droite « national-solidariste » belge y était aussi.


Ce samedi 19 mars, à Paris, se déroulait un colloque de l'institut Civitas intitulé « De la guerre au Proche-Orient à l’immigration et au terrorisme en Europe ». Civitas est la branche politique de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSP X), le courant intégriste national-catholique maurassien qui fut exclu, à la fin des années quatre-vingt, de l'Eglise catholique par le pape Jean-Paul II. Cet institut est présidé actuellement par le Belge Alain Escada.

Bien connu des lecteurs du journal RésistanceS, ce leader nationaliste catholique provient des rangs de l'ultra droite belgicaine, du lobby Pro Belgica au FN féretiste. Escada a également présidé l'association Belgique & Chrétienté (actuellement en sommeil) qui avait tenté, sans succès, un procès contre deux journalistes de RésistanceS.be en 2006.

L'institut Civitas a organisé son colloque de samedi avec le soutien de l'Alliance pour la paix et la liberté (APL). Malgré son nom pacifiste, l'APL est un « parti européen » d'extrême droite, dont les néonazis grecs de l'Aube dorée sont l'un des piliers, tout comme le NPD néonazi allemand. Les députés européens de ces derniers représentent l'APL au Parlement européen.

Néofasciste et national-solidariste
Le colloque parisien de ce samedi de Civitas et de l'APL a été l'occasion de rassembler plusieurs leaders d'organisations d'extrême droite française, italienne et belge. On a pu ainsi y croiser Jean-Marie Le Pen en personne, le président-fondateur du Front national français en 1972 et récemment purgé de celui-ci par sa propre fille, Marine Le Pen. Un des orateurs vedettes de ce colloque a été l'Italien Roberto Fiore. Ancien acteur des « années de plomb » dans son pays, après un exil politique à Londres, il est revenu en Italie pour fonder un nouveau parti néofasciste, Forza nuova (FN). Ex-député européen de ce dernier, Roberto Fiore préside actuellement l'APL.

Dans l'ombre de Le Pen, Fiore et Escada, se trouvait encore à Paris, ce samedi, Hervé Van Laethem, le dirigeant de Nation, un mouvement belge identitaire « national-solidariste ». Fondateur-dirigeant du groupe néonazi L'Assaut de 1988 à 1993, « R.V » était accompagné d'Eddy De Smedt, son énième bras-droit.

Pas du goût de papa
La participation active à ce rassemblement de l'institut Civitas de Jean-Marie Le Pen est une nouvelle preuve de l'opposition qu'il organise contre la stratégie de dédiabolisation imposée par sa fille au Front national. Patronne par héritage de l'entreprise politique familiale qu'il dirigea de 1972 à 2011, Marine Le Pen tente depuis de ranger, dans un placard doré, les oripeaux historiques et le corpus idéologique du FN.

Ce ravalement de façade n'est pas du goût de (son) papa. Qui utilise les purs et durs de la droite contre-révolutionnaire pour conduire son conflit de famille.


ALEXANDRE VICK
RésistanceS Observatoire belge de l’extrême droite











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