Reprise du procès contre les militants de NATION ce lundi

RésistanceS  Observatoire belge de l'extrême droite  Lundi 14 décembre 2015


© Photo RésistanceS
AUDIENCE DU 14 DECEMBRE - En juin dernier, un SDF polonais, des policiers et des militaires avaient été blessés par cinq militants et un dirigeant de NATION, un mouvement radical d'extrême droite. Leur procès s'est poursuivi ce lundi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles - RESISTANCES Y ETAIT AUSSI – COMPTE-RENDU ET PHOTOS.


Ce lundi matin s'est déroulé une nouvelle audience de ce procès débuté en septembre dernier. Plusieurs membres de la rédaction de RésistanceS et de Verzet, le journal flamand en ligne contre l'extrême droite, y étaient présents comme lors des deux autres audiences. Ainsi que des militants antifascistes.

Ce matin, le juge du tribunal correctionnel de Bruxelles a procédé à l'instruction d'audience des six prévenus dans ce dossier. Pascal Cornet (47 ans), un des dirigeants de NATION, Lucas H. (20 ans), Jonathan D. (32 ans), Gregory B. (24 ans), Geoffrey B. (25 ans) et Andy VDH. (28 ans) ont défilé, les uns après les autres, à la barre. Fixes comme des « i » devant Dame justice, ils ont été interrogés par un juge qui connait très bien le dossier. Et qui ne laisse rien passer.

Un des inculpés © Photo RésistanceS.be
Premier constat. Il existe de nombreuses contradictions dans les multiples versions des faits relatées par les inculpés lors de l'instruction judiciaire de ce dossier.

Après la vision de différentes vidéos sur le lynchage du SDF d'origine polonaise, les avocats des parties civiles ont ensuite plaidé. D'abord ce fut l'avocate du SDF, suivie de celui du Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme, puis de la zone de la police d'Ixelles et des deux policiers victimes des coups portés contre eux par les militants de Nation qu'ils avaient arrêtés dans leur fuite vers la gare du Luxembourg, à quelques mètres à pied du lieu de l'agression.


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Cris de singe et milice privée
Il fut notamment démontré lors de ces plaidoiries que les auteurs de ces faits, d'une extrêmement violence, étaient bien membres de NATION.

Un mouvement politique d'extrême droite dont les militants ne peuvent s'empêcher de faire des « cris de singe » au passage devant eux de toute personne étrangère. Selon un témoin, cité par l'avocat d'une des parties civiles, ce fut encore le cas le 1er juin dernier, juste avant le passage à tabac du SDF polonais.

Pour ces avocats, il est évident que NATION agit, depuis plusieurs années, sur le modèle d'un « service d'ordre » et d'une « milice privée » voulant se substituer à la police. Une police que NATION considère d'ailleurs comme « corrompue » (sic) et ne faisant pas son job contre les « immigrés illégaux ».


Pascal Cornet, dirigeant de NATION
© Photo RésistanceS

Nouvelle violence de NATION
A la sortie de l'audience de ce matin, le président bruxellois de NATION, Eddy De Smedt (un transfuge du Front national belge) a violemment bousculé, sur les marches du palais de Justice de Bruxelles, le photographe de RésistanceS.be, devant deux soldats de l'Armée belge.

Ce nouvel incident démontre une fois encore que NATION utilise des méthodes violentes contre ses adversaires, qu'il considère être des ennemis, comme en temps de guerre.

Le procès des « six de NATION » se poursuivra demain matin avec le réquisitoire de la Procureure du Roi et les plaidoiries des avocats des inculpés.


Compte-rendu de RésistanceS
[Manuel Abramowicz & Julien Maquestiau. Photos : Bart Lemmens]

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Des militaires belges ont dû une nouvelle fois intervenir, ici sur les marches
du Palais de justice de Bruxelles © Photo RésistanceS.be – Bart Lemmens




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