RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite | 31 mars 2015
INFO EXCLUSIVE - Ce mardi, il y a
vingt-et-un ans, jour pour jour, que décédait Léon Degrelle. A
cette occasion, selon des informations recueillies par le journal
d'investigation en ligne RésistanceS, des néonazis grecs d'Aube
dorée, présents en Belgique, ont programmé une cérémonie en son
honneur. Elle devrait avoir lieu aujourd'hui à Bouillon, la ville
natale du « beau Léon ».
Depuis
plusieurs semaines, des responsables d'Aube dorée, le parti néonazi
grec qui est présent en Belgique via sa délégation au Parlement
européen de Bruxelles, s'activent pour organiser une cérémonie en
l'honneur de Léon Degrelle, à l'occasion de la date anniversaire de
son décès.
Degrelle
modèle des néonazis
Ce
rassemblement devrait avoir lieu ce mardi à Bouillon, la ville qui a
vu naitre et grandir le « beau Léon », l'un des surnoms du chef de
Rex, le mouvement d'extrême droite belge fondé, avant la Guerre
40-45, par celui-ci et d'autres dissidents du parti catholique de
l'époque. Pendant l'occupation allemande, Rex s'engagera activement
dans la collaboration. Léon Degrelle deviendra l'un des commandants
de la SS « Wallonie », la division francophone de l'armée d'élite
de l'Etat hitlérien et combattra, avec elle, contre l'Armée rouge
soviétique sur le Front de l'est. A la fin de la Deuxième Guerre
mondiale, il prendra la poudre d'escampette pour trouver refuge chez
Franco, le dictateur espagnol. Jusqu'à sa mort, survenue le 31 mars
1994 à Malaga, Léon Degrelle était resté actif au sein de la
mouvance néonazie internationale, notamment orchestrée par le
Nouvel Ordre Européen (NOE), basé en Suisse et dirigé par d'autres
anciens collaborateurs nazis.
Comme
ailleurs en Europe, en Grèce, les néonazis de l'Aube dorée, depuis
la fondation en 1981 de leur parti politique, vouent un véritable culte à sa
personnalité. Degrelle est l'un des principaux modèles politiques
historiques de l'ultra droite radicale européenne, des disciples de
l'Allemagne nazie aux nationaux-catholiques maurrassiens, en passant
par des responsables de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X
(intégristes catholiques excommuniés par le Vatican en 1988), du
Front national et des groupuscules qui s'agitent dans son ombre. En
France, un Cercle des Amis de Léon Degrelle (CALD) a d'ailleurs vu
le jour, en 2009, dans l'orbite de l'OEuvre française, un mouvement
néopétainiste, antisémite et négationniste dissout, il y a un an
et demi, par le gouvernement français.
Plaque
à la mémoire de Degrelle
Pour
la cérémonie partisane de ce mardi en mémoire de Degrelle,
organisée en toute confidentialité, des chambres auraient été
réservées dans un hôtel de Bouillon, afin d'y accueillir une forte
délégation de l'Aube dorée, d'autres néonazis du Parlement
européen (des Allemands du NPD), mais également des « camarades »
belges et italiens.
Les
initiateurs de cette « festivité » de nostalgiques de l'Ordre
nouveau hitlérien souhaiteraient se rendre à l'endroit où les
cendres de l'ex-chef de la SS wallonne auraient été dispersées,
après sa mort , par plusieurs de ses bras-droits de l'époque. Une
dispersion pourtant rendue illégale par un Arrêté royale, datant
du 18 avril 1994, soit dix-huit jours après la mort de Degrelle,
interdisant le retour de ses cendres en Belgique.
Pour
lui rendre hommage, les responsables de l'Aube dorée ont également
recherché une plaque commémorative placée, dans un endroit tenu
secret, quelque part au coeur du site naturel du « tombeau du géant
», dans les environs de Bouillon. Cette plaque y a été fixée par
des fidèles dudit « Général Degrelle », encore actifs au sein du
« Dernier Carré-HJvB », la dernière amicale d'anciens combattants
des divisions SS wallonne et flamande.
Dans
la presse belge
Pour
la retrouver le Fonds européen Léon Degrelle (FELD) aurait
également été contacté. Issu de l'Association pour l'indivisible
liberté d'expression (AILE), un groupuscule négationniste et
néorexiste implanté à Bruxelles à la fin des années 1980, le
FELD est toujours dirigé, aujourd'hui, par deux anciens cadres de
l'ex-Parti des forces nouvelles (PFN) devenus, après le décès de
leur idole, ses principaux héritiers politiques.
L'année
dernière, à l'occasion du vingtième anniversaire de la mort de
Léon Degrelle, c'est le FELD qui lui avait rendu un vibrant hommage
en publiant un texte codifié dans les pages nécrologiques de deux
grands quotidiens belges, comme l'avait révélé le journal en ligne
RésistanceS.
Malgré
la difficulté de l'organiser, selon les dernières informations
recueillies par RésistanceS, le rassemblement des partisans
néonazis européens de Degrelle devrait toujours avoir lieu, d'une
manière ou d'une autre, dans le courant de cette journée à
Bouillon et ses environs.
MANUEL
ABRAMOWICZ
RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite
RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite | 31 mars 2015