Inculpée pour trafic de drogue, elle était une proche de la direction du Vlaams Belang

RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite  | Samedi 15 janvier 2022  | 18 : 39


À la Une du quotidien La Meuse (groupe Sud Info) de ce jeudi. Pas bon pour l’image de l’extrême droite.


 

NOUVELLES INFOS ET PHOTOS EXCLUSIVES | Une ancienne candidate bruxelloise du parti flamand d’extrême droite est impliquée dans un trafic de drogue. L’info a été révélée ce mercredi par Sudinfo. RésistanceS complète cette actualité ce samedi avec de nouvelles révélations sur ses liens directes avec le mouvement anti-mesures sanitaires et la direction bruxelloise du Vlaams Belang | PAS BON POUR SON IMAGE

 

Les sites du groupe de presse wallon Sudinfo révélaient mercredi soir qu'« une candidate du Vlaams Belang aux dernières élections fédérales a été inculpée dans le cadre d’une plantation de cannabis à Herstal. ». Sudinfo précisait qu'il s'agissait d'« un dossier qui est à mettre en relation avec une récente perquisition dans le Hainaut. ». Le Journal de RésistanceS a repris jeudi cette information sur son journal Facebook. Depuis, RésistanceS a reçu de plus amples informations concernant la désormais inculpée. Il ne s’agit pas d’une simple et ancienne candidate méconnue du Vlaams Belang.


PHOTO EXCLUSIVE TROUVÉE PAR RÉSISTANCES : en mai 2019, durant la campagne électorale du Vlaams Belang avec deux de ses dirigeants bruxellois. Photo Facebook.


 


EXTRÊME DROITE ET MILIEUX CONSPIRATIONNISTES

Identifiée comme une sorteuse au cœur des nuits bruxelloises, faisant de longs séjours de vacances à la côte d'Azur ou en Asie, elle fréquente aussi depuis un certain temps l'extrême droite flamande comme francophone. Sur le plus populaire réseau social, elle revendique sa sympathie pour le groupe flamand Schild en Vrienden (dont les coulisses néonazies ont été révélées dans un reportage exclusif de la télévision publique flamande), le Vlaams collectief, le Mouvement national-catholique (MNC) ou Matteo Salvini, le dirigeant de l'extrême droite italienne. Rien d’étonnant dès lors d’observer ses prises de position. En avril dernier, elle affirmait sur Facebook que derrière tous les présidents de la République française, de François Mitterrand à Emmanuel Macron, le « réel dirigeant » (sic) était Jacques Attali en personne. Cette thèse est celle portée par ailleurs par les milieux conspirationnistes antisémites.

 

CONTRE LES MESURES SANITAIRES

Manifestant son opposition aux mesures sanitaires mises en place par les autorités politiques pour combattre la pandémie de la covid-19, elle mentionnait encore tout récemment sur Facebook son soutien aux mouvements actifs dans le domaine, comme Belgium united for freedom (BUFF), qui fut, dès son apparition il y a un an, déjà soutenu par l'extrême droite, avec notamment l'association Valeurs nationales. BUFF entretient des liens directs avec Sarah Melis, la porte-parole et dirigeante de Samen voor Vrijheid (SVV), la coordination flamande anti-mesures sanitaires. 

 

Comme l’a révélé RésistanceS il y a quelques jours sur Facebook, la même Sarah Melis participait, en août dernier à l’Ijserwake, le pèlerinage annuel organisé par les plus radicaux du mouvement nationaliste flamand. Elle y était avec Voorpost, le « groupe d’action nationaliste » cofondateur du Vlaams Belang.

 

L’ex-candidate de ce dernier est encore liée à United people (UP). Ce micro-parti éphémère a été fondé, en juin 2020, par les premiers contestataires francophones aux mesures sanitaires, autour de l’avocat pénaliste Paolo Criscenzo et de son client le médecin David Bouillon. Criscenzo et Bouillon ont participé, comme « vedettes américaines », aux dernières « marches pour la liberté » qui se sont déroulées dernièrement dans les rues de la capitale, de la gare de Bruxelles-Nord au Parc du Cinquantenaire.

 

PHOTO EXCLUSIVE TROUVÉE PAR RÉSISTANCES - Comme le montre cette photo d’anniversaire pour Alain Moyson, elle était très proche de ce membre de la direction du parti flamand d’extrême droite






UNE AMIE DU GRATIN BRUXELLOIS DU VLAAMS BELANG ?

En mai 2019, candidate suppléante du Vlaams Belang, elle n’y figurait pas comme par hasard sur sa liste déposée dans la circonscription bruxelloise. Elle était alors très proche, comme RésistanceS a pu le constater, de sa direction régionale. Des photos de celle-ci, qui nous ont été transmises, la montrent en compagnie de Dominiek Lootens et Alain Moyson, respectivement chef du groupe du parti nationaliste flamand au Parlement de la Région de Bruxelles-capitale et ex-tête de liste VB pour les élections fédérales de 2019 dans la circonscription bruxelloise.

 

Si ceux-ci sont totalement étrangers au dossier judiciaire concernant leur candidate, les révélations sur les raisons de son inculpation entachent toutefois l’image de « parti propre » que se donne le Vlaams Belang depuis sa création en 1978, sous le nom de Vlaams Blok. Et démontrent que les discours de l’extrême droite sur la délinquance étrangère impliquée dans le trafic de drogue, le plus souvent liée au terrorisme islamique, représentent une propagande nationaliste classique. 

 

SIMON HARYS

RésistanceS | Observatoire belge de l’extrême droite 




PHOTO EXCLUSIVE TROUVÉE PAR RÉSISTANCES - Il est évident qu’aujourd’hui, Alain Moyson, tête de gondole en mai 2019 du Vlaams Belang à Bruxelles, ne sortira plus au cœur des nuits bruxelloises avec cette dame impliquée désormais dans un trafic de drogue. Photo Facebook.




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